Paris, France | AFP | vendredi 22/10/2021 - L'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille mène depuis plusieurs années des essais cliniques irréguliers sur des traitements contre la tuberculose sous la direction du professeur controversé Didier Raoult, a révélé vendredi le site Mediapart.
"Depuis 2017", l'IHU de Marseille "mène une expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications", explique le site, qui cite plusieurs employés de l'Institut sous couvert d'anonymat.
Cette expérimentation a été "initiée par son directeur, Didier Raoult, et son adjoint, Michel Drancourt", précise Mediapart.
Selon le site, qui s'appuie aussi sur des échanges de mails et des comptes-rendus d'hospitalisations, des équipes de l'IHU ont testé une combinaison de quatre médicaments dont l'efficacité conjointe n'avait jamais été évaluée.
Ces essais ont été menés malgré le refus de l'Autorité française du médicament, l'ANSM, qui doit donner son aval aux recherches impliquant des êtres humains, en particulier les essais cliniques de médicaments.
"Plusieurs patients, dont un mineur de 17 ans, ont eu de graves complications médicales provoquées par ce traitement", détaille Mediapart.
Interrogé par l'AFP, l'IHU de Marseille n'a pas répondu dans l'immédiat.
L'ANSM, sans évoquer ces essais en particulier, a reconnu que plusieurs études avaient été menées d'une manière "pas admissible" par l'organisme et que des "suites adéquates sont initiées par l'Agence", sans plus de précision.
Les informations de Mediapart viennent en effet s'ajouter à des révélations publiées pendant l'été par l'Express selon lequel de nombreuses études menées à l'IHU s'affranchissaient depuis des années des règles encadrant les expériences impliquant des êtres humains.
Les hôpitaux marseillais, un des six membres fondateurs de l'IHU, ont de leur côté estimé dans une déclaration à la presse que si ces "manquements" étaient confirmés, ils "seraient d'une réelle gravité par leur ampleur supposée, par le temps pendant lequel ils auraient perduré, par l’implication possible de plusieurs professionnels et le cas échéant leur pleine conscience et leur volonté répétée de s'inscrire en dehors du cadre règlementaire".
L'AP-HM a promis de prendre attache avec "toutes les parties prenantes dans les meilleurs délais afin d’analyser les suites à donner à cette alerte et d’engager le cas échéant toutes les enquêtes utiles à connaitre la réalité des faits", se réservant la possibilité aussi de saisir le parquet de Marseille.
L'IHU et M. Raoult ont rencontré un fort écho médiatique au début de la pandémie de Covid-19, en 2020, en promouvant l'hydroxychloroquine comme traitement de la maladie, malgré l'absence d'effet prouvé.
Plusieurs études ont été réalisées par l'IHU pour appuyer l'intérêt de ce traitement mais elles ont subi des critiques de nombreux scientifiques quant à leur méthodologie et leurs conditions de réalisation.
Plus récemment, M. Raoult a fait l'objet de critiques pour avoir fait la publicité d'une étude brésilienne défendant un traitement à base d'hydroxycholoroquine,alors que ces essais ont ensuite provoqué un vaste scandale pour avoir été menés sur des patients sans leur consentement et pour avoir donné lieu à la publication de résultats tronqués.
Didier Raoult quittera la tête de l'IHU au plus tard fin juin, les membres fondateurs de l’institut ayant souhaité lancer un processus de succession. Il est retraité depuis cet été en tant que professeur d'université-praticien hospitalier.
"Depuis 2017", l'IHU de Marseille "mène une expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications", explique le site, qui cite plusieurs employés de l'Institut sous couvert d'anonymat.
Cette expérimentation a été "initiée par son directeur, Didier Raoult, et son adjoint, Michel Drancourt", précise Mediapart.
Selon le site, qui s'appuie aussi sur des échanges de mails et des comptes-rendus d'hospitalisations, des équipes de l'IHU ont testé une combinaison de quatre médicaments dont l'efficacité conjointe n'avait jamais été évaluée.
Ces essais ont été menés malgré le refus de l'Autorité française du médicament, l'ANSM, qui doit donner son aval aux recherches impliquant des êtres humains, en particulier les essais cliniques de médicaments.
"Plusieurs patients, dont un mineur de 17 ans, ont eu de graves complications médicales provoquées par ce traitement", détaille Mediapart.
Interrogé par l'AFP, l'IHU de Marseille n'a pas répondu dans l'immédiat.
L'ANSM, sans évoquer ces essais en particulier, a reconnu que plusieurs études avaient été menées d'une manière "pas admissible" par l'organisme et que des "suites adéquates sont initiées par l'Agence", sans plus de précision.
Les informations de Mediapart viennent en effet s'ajouter à des révélations publiées pendant l'été par l'Express selon lequel de nombreuses études menées à l'IHU s'affranchissaient depuis des années des règles encadrant les expériences impliquant des êtres humains.
Les hôpitaux marseillais, un des six membres fondateurs de l'IHU, ont de leur côté estimé dans une déclaration à la presse que si ces "manquements" étaient confirmés, ils "seraient d'une réelle gravité par leur ampleur supposée, par le temps pendant lequel ils auraient perduré, par l’implication possible de plusieurs professionnels et le cas échéant leur pleine conscience et leur volonté répétée de s'inscrire en dehors du cadre règlementaire".
L'AP-HM a promis de prendre attache avec "toutes les parties prenantes dans les meilleurs délais afin d’analyser les suites à donner à cette alerte et d’engager le cas échéant toutes les enquêtes utiles à connaitre la réalité des faits", se réservant la possibilité aussi de saisir le parquet de Marseille.
L'IHU et M. Raoult ont rencontré un fort écho médiatique au début de la pandémie de Covid-19, en 2020, en promouvant l'hydroxychloroquine comme traitement de la maladie, malgré l'absence d'effet prouvé.
Plusieurs études ont été réalisées par l'IHU pour appuyer l'intérêt de ce traitement mais elles ont subi des critiques de nombreux scientifiques quant à leur méthodologie et leurs conditions de réalisation.
Plus récemment, M. Raoult a fait l'objet de critiques pour avoir fait la publicité d'une étude brésilienne défendant un traitement à base d'hydroxycholoroquine,alors que ces essais ont ensuite provoqué un vaste scandale pour avoir été menés sur des patients sans leur consentement et pour avoir donné lieu à la publication de résultats tronqués.
Didier Raoult quittera la tête de l'IHU au plus tard fin juin, les membres fondateurs de l’institut ayant souhaité lancer un processus de succession. Il est retraité depuis cet été en tant que professeur d'université-praticien hospitalier.