L'Australie "va discuter" d'une intervention armée en Syrie


SYDNEY, 30 mai 2012 (AFP) - L'Australie a indiqué mercredi être ouverte à des discussions sur une intervention armée en Syrie contre le régime de Bachar el Assad, comme évoqué par la France la veille, mais a mis en garde contre de nombreux obstacles.

Le ministre des Affaires étrangères Bob Carr a déclaré que son pays "allait discuter" de la proposition française pour une intervention armée.

"Mais on a besoin de l'unanimité au sein du Conseil de sécurité pour que cela se fasse, et on doit prendre en compte les critiques des Chinois et des Russes --et c'est leur droit-- sur la manière dont l'intervention avait été conduite en Libye", a-t-il déclaré à la presse.

Canberra a été le premier pays occidental mardi à annoncer l'expulsion sous 72 heures de diplomates syriens, après le massacre de Houla qui a fait au moins 108 morts. Européens, Américains et Canadiens ont annoncé dans la foulée des décisions similaires.

Armer l'opposition syrienne présente de réelles difficultés et le régime du président Bachar el Assad "interprètera cela comme le feu vert à de nouveaux massacres des opposants politiques, encore plus féroces que les précédents", a déclaré Bob Carr.

Il a aussi souligné les difficultés logistiques à armer l'opposition et à établir une zone interdite de vol dans un pays doté de défenses aériennes "considérables" et d'une armée "terriblement plus puissante" qu'en Libye.

Il a aussi rappelé que les Etats-Unis n'avaient pas voulu envoyer de soldats en Libye sur le terrain.

"Je n'exclus pas des discussions sur le sujet (d'une intervention syrienne) mais je crois juste, par souci d'honnêteté, que je doive partager avec vous les réserves qui seront émises", a-t-il encore dit.

Mardi soir, le président français François Hollande avait déclaré ne pas exclure une intervention armée, "à condition qu'elle se fasse dans le respect du droit international, c'est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité" de l'ONU.

Il faut donc convaincre Russes et Chinois de ne pas mettre leur veto au Conseil de sécurité à une telle opération, avait ajouté M. Hollande, évoquant une "solution qui ne serait pas forcément militaire parce que la pression doit se faire dès à présent pour chasser le régime de Bachar el Assad".

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Rédigé par AFP le Mardi 29 Mai 2012 à 17:37 | Lu 425 fois