un fermier australien découvre, en mars 2008 le débris d'un satellite retombé quasiment intact
BRISBANE, mercredi 18 janvier 2012 (Flash d’Océanie) – Kevin Rudd, ministre australien des affaires étrangères, a indiqué mercredi que son gouvernement soutenait une proposition principalement européenne en vue limiter les quantités de « débris spatiaux » en orbite autour de la Terre.
Cette proposition, qui émane de l’Union Européenne, a pour objet la mise en place, à terme, d’un « code de conduite » relatif aux activités spatiales.
Ce code aurait pour principale vocation de prévenir les dégâts occasionnés aux satellites en orbite, qu’ils soient le fait d’accident ou d’actes intentionnels « et qui crée des débris de longue durée, posant des risques pour des infrastructures cruciales basées dans l’espace », a précisé M. Rudd dans un communiqué.
« L’Australie, tout comme toutes les nations, dépend de plus en plus des infrastructures basées dans l’espace pour sa sécurité, sa prospérité et son mode de vie. De la navigation aéronautique et maritime au commerce électronique, aux communications, à la surveillance climatologique ou à la gestion des catastrophes, sans parler de nos systèmes de défense, tout dépend des satellites. Mais tout cela est menacé par la possibilité grandissante de collisions de satellites et de véhicules spatiaux », a-t-il insisté en ajoutant que la situation est « encore plus urgente du fait que plusieurs pays sont en train de développer des systèmes d’armement conçus pour détruire les satellites ».
Cette proposition de code de conduite de l’espace viendrait tenter d’apport un début de solution à la prolifération actuelles des débris spatiaux, dont le volume est actuellement estimé à un demi-million d’objets en orbite de longue durée autour de la planète Terre et suffisamment gros pour causer de graves dégâts, voire détruire des satellites ou des véhicules embarquant des vols habités.
Le Pacifique, poubelle de l’espace ?
La prise de position australienne intervient trois jours après que l’Océan Pacifique ait une nouvelle fois été le théâtre d’une nouvelle chute de débris spatiaux : ceux appartenant à la sonde russe Phobos-Grunt, lancée en novembre 2011 mais qui avait rapidement rencontré de graves difficultés.
Cet objet tombé du ciel s’est finalement abîmé dimanche 15 janvier 2012 en plein océan Pacifique, a reconnu lundi l’agence spatiale fédérale russe.
Selon ces sources, bien que de précédentes annonces aient successivement indiqué une chute d’abord dans l’Océan Atlantique, puis dans l’Océan Indien, voire même au-dessus du continent Sud-américain, les débris de la sonde Phobos-Grunt se seraient désintégrés au contact de l’atmosphère quelque part au Nord-est de la Nouvelle-Zélande et à plus de douze cent kilomètres au large du Chili, loin de toute zone habitée.
L’impact aurait eu lieu à partir de 17h45 GMT, a indiqué Alexei Zolotukhin, porte-parole de l’agence Roscosmos.
Selon cette agence, qui s’exprimait à ce sujet dès jeudi 12 janvier 2012, le volume de débris retombés dans l’Océan Pacifique peut être décrit comme une « vingtaine ou une trentaine » de morceaux pesant au total environ deux cent kilogrammes.
La sonde Phobos-Grunt, d’un coût annoncé de quelque 165 millions de dollars US pour un poids de près de quinze tonnes, avait été conçue et lancée le 9 novembre 2011 dans le cadre d’une expédition inhabitée à destination de Mars et qui comportait la collecte d’échantillons sur cette planète.
Elle avait rapidement rencontré des difficultés après un impact en orbite et, depuis, se rapprochait concentriquement de la Terre, dont elle subissait toujours l’attraction.
Fin septembre 2011 : retombée du satellite américain UARS
Fin septembre 2011, d’autres débris spatiaux sont retombés dans l’Océan Pacifique, à peu près dans la même zone : ceux du satellite américain UARS (pour « Upper Atmosphere Research Satellite », satellite de recherche dans la haute atmosphère).
La vingtaine de débris de ce satellite de plus de six tonnes (et de la taille d’un petit autobus) ayant survécu au passage à travers les couches de l’atmosphère et dont la masse résiduelle pouvait dépasser les cent cinquante kilogrammes, se seraient éparpillés sur une bande de sept cent cinquante kilomètres, dans la région Nord-est de l’océan Pacifique, au large de la Californie.
L’impact aurait eu lieu entre 3h23 et 5h09 GMT samedi 14 septembre 2011.
Toutefois, l’emplacement précis des différents points de chute n’a pas été déterminé pour cet engin spatial lancé en 1991 pour effectuer des mesures sur la couche d’ozone.
Il avait été définitivement désaffecté en 2005.
En 1979, à l’issue d’une rentrée dans l’atmosphère, les débris du laboratoire spatial Skylab (85 tonnes) s’étaient écrasés dans l’État d’Australie occidentale, dans une zone inhabitée.
En 1991, la station spatiale russe Saliout 7 se désintégrait, quant à elle, au-dessus de l’Amérique du Sud.
Un petit autobus et un cargo spatial européen
Toujours en 2011, le 21 juin, c’est le cargo spatial européen « Johannes Kepler », second de la génération des « ATV » construits par l’agence spatiale européenne (ESA), qui a cessé d’exister après avoir fondu lui aussi sur le Pacifique Sud.
Au cours des heures qui avaient précédé cette rentrée prévue dans l’atmosphère, cet ATV (véhicule automatique de transfert), téléguidé depuis le centre de contrôle de Toulouse (France), avait effectué sans problème les dernières manœuvres de désarrimage de la station spatiale internationale.
Seul imprévu au cours des dernières minutes de son existence, précédant sa combustion au contact de l’atmosphère au-dessus de l’Océan Pacifique : l’évitement d’un impact potentiellement perturbateur avec des débris spatiaux, signalés par les confrères de la NASA, deux heures après le désarrimage.
Au terme d’une traversée de la couche atmosphérique, une grande partie de l’ATV s’était consumée, ne laissant que les pièces les plus denses et volumineuses (telles que les moteurs principaux, eux-mêmes conçus pour résister aux grandes chaleurs) frapper la surface de l’Océan Pacifique à environ 21h00 GMT mardi (9h00 du matin mercredi, heure de Nouvelle-Zélande), à un point désigné par l’ESA comme étant situé « à environ 2.500 kilomètres à l’Est de la Nouvelle-Zélande et (…) 2.500 kilomètres au sud de la Polynésie française », dans une zone « inhabitée du Pacifique Sud ».
Courtes missions et « exécution » à chaque fois
Le prochain ATV, troisième de sa génération, devrait être baptisé « Edoardo Amaldi » et être livré à la base de lancement de Kourou (Guyane) en août 2011 pour un lancement prévu, à bord de la fusée Ariane, « début 2012 », a précisé Nico Dettmann, chef du programme ATV à l’ESA.
L’ATV-2 « Johannes Kepler » s’était arrimé à l’ISS fin février 2011.
Son prédécesseur et premier de la série, l’ATV-1 « Jules Verne », premier cargo spatial de sa génération, avait subi la même fin de vie programmée fin septembre 2008.
Au cours de ce saut de la mort, le véhicule spatial européen a été volontairement décroché de son orbite temporaire pour enfin plonger en direction du Pacifique Sud, après s'être quasi-complètement désintégré en entrant en contact avec les couches de l'atmosphère.
Pour cette opération délicate, que la société européenne désigne comme une « rentrée contrôlée destructive au-dessus d'une zone totalement inhabitée du Pacifique Sud », la zone choisie était là aussi située quelque part dans un périmètre situé à environ 2.500 kilomètres à l'Est de la Nouvelle-Zélande.
« Après une manœuvre finale de désorbitation à 14h58 CEST (heure de Paris), qui a provoqué une décélération de 70 mètres par seconde, l'ATV a pénétré dans la haute atmosphère à 120 km d'altitude à 15h31, (Jules Verne) s'est disloqué à 75 km d'altitude, les derniers fragments retombant dans l'océan Pacifique quelque 12 minutes plus tard", avait alors précisé l'Agence Spatiale Européenne (ESA), société mère de la société Astrium, filiale du consortium constructeur européen EADS.
Nouvelle avancée exceptionnelle pour les programmes de vols habités
Les opérations de rentrée avaient été suivies et enregistrées depuis la station, ainsi que depuis deux avions spéciaux envoyés à proximité de la trajectoire de l'ATV (et qui ont décollé de Tahiti, en Polynésie française) pour observer sa rentrée et sa plongée vers le Pacifique Sud.
Ces observations ont pour objet de collecter le maximum d’information au cours de cette phase cruciale pour ensuite les analyser et déterminer si la fragmentation de l'ATV s'est déroulée selon les modèles mathématiques.
Ce premier cargo automatisé de ravitaillement ATV-1, de la taille d'un gros conteneur et d'une longueur de dix mètres environ, avait été lancé le 9 mars 2008 par la fusée Ariane 5.
Sa mission était de ravitailler la Station Spatiale Internationale (ISS, à laquelle il s'est arrimé automatiquement le 3 avril 2008) en carburants, nourriture, eau et équipement.
En fin de mission, le 5 septembre 2008, empli de déchets, il s'était détaché de l'ISS, à 350 kilomètres au-dessus de la Terre, pour entamer son dernier voyage et sa désintégration au contact de l’atmosphère.
Lors de ces manœuvres terminales, la même procédure est suivie : il s’agit avant l’ultime plongeon à la suite de l'impulsion de ses propulseurs, de faire tomber le véhicule « au-dessus du Pacifique Sud » tout en lui imprimant une position censée porter au maximum la friction avec les couches de l'atmosphère et ainsi augmenter le taux de combustion.
La zone identifiée a fait l'objet d'un avis préalable aux autorités compétentes, aussi bien aériennes que maritimes et pour la durée prévue de l'opération.
En mars 2001 : MIR se désintégrait au Nord de Fidji
Le 23 mars 2001, c'est aussi dans l'Océan Pacifique, au Nord de Fidji, que la station spatiale russe MIR avait effectué sa rentrée dans l'atmosphère en se désintégrant, permettant au passage aux observateurs de profiter du spectacle d'objets en fusion dans le ciel.
Aux îles Fidji, tout comme dans d'autres pays de cette immense région (dont la Polynésie Française et le royaume de Tonga), des mesures préventives de surveillance et d'avis aux populations avaient toutefois été mises en place par les autorités locales, afin de parer à toute menace éventuelle posée par la retombée de parties de MIR qui ne se seraient pas entièrement consumées.
Inquiets, les pays océaniens demandent des détails
Pour cette occasion exceptionnelle, marquant la fin d'une époque de l'aventure spatiale, plusieurs anciens pensionnaires russes de MIR et certains de leurs concepteurs avaient fait le déplacement à Fidji pour observer ce retour, sur un mode mi-scientifique, mi-nostalgique.
Quelques jours auparavant, le Forum des Îles du Pacifique (FIP), depuis son secrétariat général de Suva, avait tenté d’obtenir des « assurances » de la part de Moscou que « station spatiale MIR présente une menace minimale pour les pays insulaires du Pacifique ».
« Les étapes finales de la descente de (MIR) dans une zone du Pacifique sud soulèvent de graves inquiétudes en raison des incertitudes concernant le moment et l'endroit où (MIR) tombera », déclarait à l’époque le FIP en exigeant d’être « pleinement informé des horaires et de la trajectoire de cette descente ».
Le FIP s’était heurté à une fin de non-recevoir.
pad
Cette proposition, qui émane de l’Union Européenne, a pour objet la mise en place, à terme, d’un « code de conduite » relatif aux activités spatiales.
Ce code aurait pour principale vocation de prévenir les dégâts occasionnés aux satellites en orbite, qu’ils soient le fait d’accident ou d’actes intentionnels « et qui crée des débris de longue durée, posant des risques pour des infrastructures cruciales basées dans l’espace », a précisé M. Rudd dans un communiqué.
« L’Australie, tout comme toutes les nations, dépend de plus en plus des infrastructures basées dans l’espace pour sa sécurité, sa prospérité et son mode de vie. De la navigation aéronautique et maritime au commerce électronique, aux communications, à la surveillance climatologique ou à la gestion des catastrophes, sans parler de nos systèmes de défense, tout dépend des satellites. Mais tout cela est menacé par la possibilité grandissante de collisions de satellites et de véhicules spatiaux », a-t-il insisté en ajoutant que la situation est « encore plus urgente du fait que plusieurs pays sont en train de développer des systèmes d’armement conçus pour détruire les satellites ».
Cette proposition de code de conduite de l’espace viendrait tenter d’apport un début de solution à la prolifération actuelles des débris spatiaux, dont le volume est actuellement estimé à un demi-million d’objets en orbite de longue durée autour de la planète Terre et suffisamment gros pour causer de graves dégâts, voire détruire des satellites ou des véhicules embarquant des vols habités.
Le Pacifique, poubelle de l’espace ?
La prise de position australienne intervient trois jours après que l’Océan Pacifique ait une nouvelle fois été le théâtre d’une nouvelle chute de débris spatiaux : ceux appartenant à la sonde russe Phobos-Grunt, lancée en novembre 2011 mais qui avait rapidement rencontré de graves difficultés.
Cet objet tombé du ciel s’est finalement abîmé dimanche 15 janvier 2012 en plein océan Pacifique, a reconnu lundi l’agence spatiale fédérale russe.
Selon ces sources, bien que de précédentes annonces aient successivement indiqué une chute d’abord dans l’Océan Atlantique, puis dans l’Océan Indien, voire même au-dessus du continent Sud-américain, les débris de la sonde Phobos-Grunt se seraient désintégrés au contact de l’atmosphère quelque part au Nord-est de la Nouvelle-Zélande et à plus de douze cent kilomètres au large du Chili, loin de toute zone habitée.
L’impact aurait eu lieu à partir de 17h45 GMT, a indiqué Alexei Zolotukhin, porte-parole de l’agence Roscosmos.
Selon cette agence, qui s’exprimait à ce sujet dès jeudi 12 janvier 2012, le volume de débris retombés dans l’Océan Pacifique peut être décrit comme une « vingtaine ou une trentaine » de morceaux pesant au total environ deux cent kilogrammes.
La sonde Phobos-Grunt, d’un coût annoncé de quelque 165 millions de dollars US pour un poids de près de quinze tonnes, avait été conçue et lancée le 9 novembre 2011 dans le cadre d’une expédition inhabitée à destination de Mars et qui comportait la collecte d’échantillons sur cette planète.
Elle avait rapidement rencontré des difficultés après un impact en orbite et, depuis, se rapprochait concentriquement de la Terre, dont elle subissait toujours l’attraction.
Fin septembre 2011 : retombée du satellite américain UARS
Fin septembre 2011, d’autres débris spatiaux sont retombés dans l’Océan Pacifique, à peu près dans la même zone : ceux du satellite américain UARS (pour « Upper Atmosphere Research Satellite », satellite de recherche dans la haute atmosphère).
La vingtaine de débris de ce satellite de plus de six tonnes (et de la taille d’un petit autobus) ayant survécu au passage à travers les couches de l’atmosphère et dont la masse résiduelle pouvait dépasser les cent cinquante kilogrammes, se seraient éparpillés sur une bande de sept cent cinquante kilomètres, dans la région Nord-est de l’océan Pacifique, au large de la Californie.
L’impact aurait eu lieu entre 3h23 et 5h09 GMT samedi 14 septembre 2011.
Toutefois, l’emplacement précis des différents points de chute n’a pas été déterminé pour cet engin spatial lancé en 1991 pour effectuer des mesures sur la couche d’ozone.
Il avait été définitivement désaffecté en 2005.
En 1979, à l’issue d’une rentrée dans l’atmosphère, les débris du laboratoire spatial Skylab (85 tonnes) s’étaient écrasés dans l’État d’Australie occidentale, dans une zone inhabitée.
En 1991, la station spatiale russe Saliout 7 se désintégrait, quant à elle, au-dessus de l’Amérique du Sud.
Un petit autobus et un cargo spatial européen
Toujours en 2011, le 21 juin, c’est le cargo spatial européen « Johannes Kepler », second de la génération des « ATV » construits par l’agence spatiale européenne (ESA), qui a cessé d’exister après avoir fondu lui aussi sur le Pacifique Sud.
Au cours des heures qui avaient précédé cette rentrée prévue dans l’atmosphère, cet ATV (véhicule automatique de transfert), téléguidé depuis le centre de contrôle de Toulouse (France), avait effectué sans problème les dernières manœuvres de désarrimage de la station spatiale internationale.
Seul imprévu au cours des dernières minutes de son existence, précédant sa combustion au contact de l’atmosphère au-dessus de l’Océan Pacifique : l’évitement d’un impact potentiellement perturbateur avec des débris spatiaux, signalés par les confrères de la NASA, deux heures après le désarrimage.
Au terme d’une traversée de la couche atmosphérique, une grande partie de l’ATV s’était consumée, ne laissant que les pièces les plus denses et volumineuses (telles que les moteurs principaux, eux-mêmes conçus pour résister aux grandes chaleurs) frapper la surface de l’Océan Pacifique à environ 21h00 GMT mardi (9h00 du matin mercredi, heure de Nouvelle-Zélande), à un point désigné par l’ESA comme étant situé « à environ 2.500 kilomètres à l’Est de la Nouvelle-Zélande et (…) 2.500 kilomètres au sud de la Polynésie française », dans une zone « inhabitée du Pacifique Sud ».
Courtes missions et « exécution » à chaque fois
Le prochain ATV, troisième de sa génération, devrait être baptisé « Edoardo Amaldi » et être livré à la base de lancement de Kourou (Guyane) en août 2011 pour un lancement prévu, à bord de la fusée Ariane, « début 2012 », a précisé Nico Dettmann, chef du programme ATV à l’ESA.
L’ATV-2 « Johannes Kepler » s’était arrimé à l’ISS fin février 2011.
Son prédécesseur et premier de la série, l’ATV-1 « Jules Verne », premier cargo spatial de sa génération, avait subi la même fin de vie programmée fin septembre 2008.
Au cours de ce saut de la mort, le véhicule spatial européen a été volontairement décroché de son orbite temporaire pour enfin plonger en direction du Pacifique Sud, après s'être quasi-complètement désintégré en entrant en contact avec les couches de l'atmosphère.
Pour cette opération délicate, que la société européenne désigne comme une « rentrée contrôlée destructive au-dessus d'une zone totalement inhabitée du Pacifique Sud », la zone choisie était là aussi située quelque part dans un périmètre situé à environ 2.500 kilomètres à l'Est de la Nouvelle-Zélande.
« Après une manœuvre finale de désorbitation à 14h58 CEST (heure de Paris), qui a provoqué une décélération de 70 mètres par seconde, l'ATV a pénétré dans la haute atmosphère à 120 km d'altitude à 15h31, (Jules Verne) s'est disloqué à 75 km d'altitude, les derniers fragments retombant dans l'océan Pacifique quelque 12 minutes plus tard", avait alors précisé l'Agence Spatiale Européenne (ESA), société mère de la société Astrium, filiale du consortium constructeur européen EADS.
Nouvelle avancée exceptionnelle pour les programmes de vols habités
Les opérations de rentrée avaient été suivies et enregistrées depuis la station, ainsi que depuis deux avions spéciaux envoyés à proximité de la trajectoire de l'ATV (et qui ont décollé de Tahiti, en Polynésie française) pour observer sa rentrée et sa plongée vers le Pacifique Sud.
Ces observations ont pour objet de collecter le maximum d’information au cours de cette phase cruciale pour ensuite les analyser et déterminer si la fragmentation de l'ATV s'est déroulée selon les modèles mathématiques.
Ce premier cargo automatisé de ravitaillement ATV-1, de la taille d'un gros conteneur et d'une longueur de dix mètres environ, avait été lancé le 9 mars 2008 par la fusée Ariane 5.
Sa mission était de ravitailler la Station Spatiale Internationale (ISS, à laquelle il s'est arrimé automatiquement le 3 avril 2008) en carburants, nourriture, eau et équipement.
En fin de mission, le 5 septembre 2008, empli de déchets, il s'était détaché de l'ISS, à 350 kilomètres au-dessus de la Terre, pour entamer son dernier voyage et sa désintégration au contact de l’atmosphère.
Lors de ces manœuvres terminales, la même procédure est suivie : il s’agit avant l’ultime plongeon à la suite de l'impulsion de ses propulseurs, de faire tomber le véhicule « au-dessus du Pacifique Sud » tout en lui imprimant une position censée porter au maximum la friction avec les couches de l'atmosphère et ainsi augmenter le taux de combustion.
La zone identifiée a fait l'objet d'un avis préalable aux autorités compétentes, aussi bien aériennes que maritimes et pour la durée prévue de l'opération.
En mars 2001 : MIR se désintégrait au Nord de Fidji
Le 23 mars 2001, c'est aussi dans l'Océan Pacifique, au Nord de Fidji, que la station spatiale russe MIR avait effectué sa rentrée dans l'atmosphère en se désintégrant, permettant au passage aux observateurs de profiter du spectacle d'objets en fusion dans le ciel.
Aux îles Fidji, tout comme dans d'autres pays de cette immense région (dont la Polynésie Française et le royaume de Tonga), des mesures préventives de surveillance et d'avis aux populations avaient toutefois été mises en place par les autorités locales, afin de parer à toute menace éventuelle posée par la retombée de parties de MIR qui ne se seraient pas entièrement consumées.
Inquiets, les pays océaniens demandent des détails
Pour cette occasion exceptionnelle, marquant la fin d'une époque de l'aventure spatiale, plusieurs anciens pensionnaires russes de MIR et certains de leurs concepteurs avaient fait le déplacement à Fidji pour observer ce retour, sur un mode mi-scientifique, mi-nostalgique.
Quelques jours auparavant, le Forum des Îles du Pacifique (FIP), depuis son secrétariat général de Suva, avait tenté d’obtenir des « assurances » de la part de Moscou que « station spatiale MIR présente une menace minimale pour les pays insulaires du Pacifique ».
« Les étapes finales de la descente de (MIR) dans une zone du Pacifique sud soulèvent de graves inquiétudes en raison des incertitudes concernant le moment et l'endroit où (MIR) tombera », déclarait à l’époque le FIP en exigeant d’être « pleinement informé des horaires et de la trajectoire de cette descente ».
Le FIP s’était heurté à une fin de non-recevoir.
pad