Sydney, Australie | AFP | jeudi 15/06/2023 - L'Australie a pris des mesures juridiques radicales jeudi pour empêcher la Russie de construire sa nouvelle ambassade à deux pas de son Parlement, après des mises en garde des services de renseignement contre un risque d'espionnage.
Le Kremlin a aussitôt réagi en dénonçant une "manifestation d'hostilité" qui appellera une réponse "réciproque" de Moscou.
"A notre grand regret, l'Australie continue d'avancer avec force dans le sillage des auteurs de l'hystérie russophobe qui sévit actuellement dans les pays de l'Occident", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
"L'Australie vise l'excellence au sein de ces pays", a-t-il ironisé.
La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien une parcelle à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade.
En août 2022, le gouvernement avait tenté de résilier le bail pour non-respect de certaines clauses du permis de construire, mais cette décision a été annulée par la justice fédérale en mai dernier.
Jeudi, le gouvernement australien a adopté de nouvelles lois spécialement conçues pour bloquer la construction. Ces nouvelles lois, adoptées avec l'appui de l'opposition, n'empêchent pas la Russie d'avoir une présence diplomatique en Australie, mais seulement de construire si près du Parlement.
Le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré que ces lois avaient été élaborées rapidement à la suite d'une réunion du comité de sécurité nationale australien.
Le gouvernement a indiqué avoir consulté les services de renseignement, dont il a "reçu des conseils très clairs en matière de sécurité quant au risque posé par une nouvelle présence russe si près du Parlement", a déclaré M. Albanese à la presse.
Un diplomate russe a déclaré à l'AFP que l'ambassade demandait un "avis juridique".
"Compétents" et "agressifs"
Dennis Desmond, expert en contre-espionnage et ancien agent du FBI, a expliqué qu'il était raisonnable de soupçonner la Russie d'utiliser le site comme base pour espionner le gouvernement australien.
"La décision de placer une ambassade à un endroit donné est manifestement motivée par une intention très précise", a-t-il dit à l'AFP.
Selon M. Desmond, Moscou pourrait obtenir ainsi des renseignements d'origine électromagnétique et prendre en filature des responsables australiens.
Pour l'ancien diplomate britannique Alex Bristow, de l'Australian Strategic Policy Institute, il est probable que le gouvernement australien ait reçu un avertissement "catégorique" de la part de ses agences de renseignement.
"Il pourrait s'agir d'une forme de surveillance électronique opérée à partir de l'ambassade", a-t-il déclaré. "La Russie dispose de services de renseignement parmi les plus importants, les plus compétents, les plus agressifs et les moins limités au monde".
M. Albanese a déclaré qu'il s'attendait à un retour de bâton de la part de la Russie.
"Nous ne pensons pas que la Russie soit bien placée pour parler de droit international, vu qu'elle l'a rejeté de manière si constante et si effrontée avec son invasion de l'Ukraine", a-t-il aussi estimé.
Pour la ministre australienne de l'Intérieur, Clare O'Neil, la nouvelle ambassade que souhaite construire la Russie constitue une menace évidente pour la sécurité nationale du pays.
"Le principal problème que pose le projet de deuxième ambassade russe à Canberra est son emplacement", a-t-elle déclaré, ajoutant que le lieu est "directement adjacent" aux bâtiments du Parlement.
"Le projet de loi est simple", a déclaré Mme O'Neil. "Il identifie un terrain spécifique à Canberra qui fait actuellement l'objet d'un contrat de bail entre la Direction nationale de la capitale et la Fédération de Russie - et il met fin à cet accord."
La mission diplomatique russe actuelle se trouve dans le quartier de Griffith, dans le sud de la ville, loin de tout bâtiment sensible.
La Russie a acquis le bail de ce terrain en 2008 dans le cadre d'un accord avec la Direction nationale de la capitale, un organisme gouvernemental chargé de la planification et du développement de Canberra, et a obtenu l'autorisation de procéder à la construction en 2011.
Bien que le gouvernement ait initialement accepté les plans, il les a abandonnés à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le Kremlin a aussitôt réagi en dénonçant une "manifestation d'hostilité" qui appellera une réponse "réciproque" de Moscou.
"A notre grand regret, l'Australie continue d'avancer avec force dans le sillage des auteurs de l'hystérie russophobe qui sévit actuellement dans les pays de l'Occident", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
"L'Australie vise l'excellence au sein de ces pays", a-t-il ironisé.
La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien une parcelle à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade.
En août 2022, le gouvernement avait tenté de résilier le bail pour non-respect de certaines clauses du permis de construire, mais cette décision a été annulée par la justice fédérale en mai dernier.
Jeudi, le gouvernement australien a adopté de nouvelles lois spécialement conçues pour bloquer la construction. Ces nouvelles lois, adoptées avec l'appui de l'opposition, n'empêchent pas la Russie d'avoir une présence diplomatique en Australie, mais seulement de construire si près du Parlement.
Le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré que ces lois avaient été élaborées rapidement à la suite d'une réunion du comité de sécurité nationale australien.
Le gouvernement a indiqué avoir consulté les services de renseignement, dont il a "reçu des conseils très clairs en matière de sécurité quant au risque posé par une nouvelle présence russe si près du Parlement", a déclaré M. Albanese à la presse.
Un diplomate russe a déclaré à l'AFP que l'ambassade demandait un "avis juridique".
"Compétents" et "agressifs"
Dennis Desmond, expert en contre-espionnage et ancien agent du FBI, a expliqué qu'il était raisonnable de soupçonner la Russie d'utiliser le site comme base pour espionner le gouvernement australien.
"La décision de placer une ambassade à un endroit donné est manifestement motivée par une intention très précise", a-t-il dit à l'AFP.
Selon M. Desmond, Moscou pourrait obtenir ainsi des renseignements d'origine électromagnétique et prendre en filature des responsables australiens.
Pour l'ancien diplomate britannique Alex Bristow, de l'Australian Strategic Policy Institute, il est probable que le gouvernement australien ait reçu un avertissement "catégorique" de la part de ses agences de renseignement.
"Il pourrait s'agir d'une forme de surveillance électronique opérée à partir de l'ambassade", a-t-il déclaré. "La Russie dispose de services de renseignement parmi les plus importants, les plus compétents, les plus agressifs et les moins limités au monde".
M. Albanese a déclaré qu'il s'attendait à un retour de bâton de la part de la Russie.
"Nous ne pensons pas que la Russie soit bien placée pour parler de droit international, vu qu'elle l'a rejeté de manière si constante et si effrontée avec son invasion de l'Ukraine", a-t-il aussi estimé.
Pour la ministre australienne de l'Intérieur, Clare O'Neil, la nouvelle ambassade que souhaite construire la Russie constitue une menace évidente pour la sécurité nationale du pays.
"Le principal problème que pose le projet de deuxième ambassade russe à Canberra est son emplacement", a-t-elle déclaré, ajoutant que le lieu est "directement adjacent" aux bâtiments du Parlement.
"Le projet de loi est simple", a déclaré Mme O'Neil. "Il identifie un terrain spécifique à Canberra qui fait actuellement l'objet d'un contrat de bail entre la Direction nationale de la capitale et la Fédération de Russie - et il met fin à cet accord."
La mission diplomatique russe actuelle se trouve dans le quartier de Griffith, dans le sud de la ville, loin de tout bâtiment sensible.
La Russie a acquis le bail de ce terrain en 2008 dans le cadre d'un accord avec la Direction nationale de la capitale, un organisme gouvernemental chargé de la planification et du développement de Canberra, et a obtenu l'autorisation de procéder à la construction en 2011.
Bien que le gouvernement ait initialement accepté les plans, il les a abandonnés à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.