DAVID GRAY / AFP
Sydney, Australie | AFP | vendredi 19/12/2024 - L'Australie a annoncé vendredi un accord pour financer et former les forces de police des Iles Salomon, un archipel situé à l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et qui entretient en parallèle des liens étroits avec la Chine.
Signe de la compétition d'influence dans la région, la police des Iles Salomon a annoncé le même jour avoir reçu un don de la Chine pour son fonds de soutien aux forces de police.
L'accord australien comprend un financement de 190 millions de dollars australiens (un peu plus de 114 millions de dollars américains) sur quatre ans, une aide à la formation et des infrastructures, y compris un centre dédié à l'instruction de la police dans la capitale des îles Salomon, Honiara, selon Canberra.
Il s'agit d'une "nouvelle base pour le partenariat de sécurité entre l'Australie et les Iles Salomon", afin de "garantir que l'Australie reste le partenaire de choix en matière de sécurité", a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese lors d'une conférence de presse.
Interrogé vendredi au sujet de l'accord avec Canberra, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a répondu qu'"aucun pays ne devrait considérer les nations insulaires comme son arrière-cour".
Il faut au contraire "chercher à exploiter les complémentarités, coordonner les efforts et engager des coopérations trilatérales ou multilatérales", a affirmé le porte-parole Lin Jian lors d'une conférence de presse régulière à Pékin.
"Nous espérons que les parties concernées respecteront réellement l'indépendance et l'intégrité souveraine des nations insulaires, et s'abstiendront d'interférer dans leurs affaires intérieures", a-t-il ajouté.
- "Relation authentique" -
La police des Îles Salomon a publié un communiqué quelques heures après l'annonce de Canberra, affirmant avoir reçu un don de l'ambassade de Chine d'environ 18.000 dollars américains, versé à son fonds de soutien aux forces de police.
Ce geste témoigne de la "relation authentique entre la Chine et les Îles Salomon", a déclaré Ian Vaevaso, commissaire adjoint chargé de la sécurité nationale.
Les îles Salomon ont rompu leur relation diplomatique avec Taipei au profit de Pékin en 2019.
Trois ans plus tard, l'archipel a signé un pacte de sécurité avec la Chine, un temps tenu secret et vu d'un très mauvais œil par les autres puissances régionales.
L'accord australien apportera un "soutien crucial" à la police des Îles Salomon, mais ne garantira pas une relation plus exclusive, explique à l'AFP Mihai Sora, analyste spécialisé dans le Pacifique au Lowy Institute, un think tank basé à Sydney.
Cet accord n'engagera pas les Îles Salomon à "réduire ou à limiter" leurs liens avec la Chine, contrairement aux récents accords signés par l'Australie avec Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tuvalu, précise l'expert.
- Police débordée -
Pékin maintient une présence policière modeste mais visible dans le pays, en envoyant un cadre tournant d'officiers pour former les agents locaux aux tactiques de tir et aux tactiques anti-émeutes.
La police locale, qui compte 1.500 agents pour une population d'environ 720.000 habitants, avait semblé débordée lors de manifestations antigouvernementales à Honiara en novembre 2021.
Les émeutes avaient fait au moins trois morts et laissé une grande partie du quartier chinois de la capitale en ruines.
Lors d'une visite en juin, le Premier ministre Jeremiah Manele avait demandé à l'Australie une aide pour doubler la taille de leurs forces de police, afin de la porter à 3.000 agents en dix ans, l'objectif à plus long terme étant d'atteindre les 5.000.
Signe de la compétition d'influence dans la région, la police des Iles Salomon a annoncé le même jour avoir reçu un don de la Chine pour son fonds de soutien aux forces de police.
L'accord australien comprend un financement de 190 millions de dollars australiens (un peu plus de 114 millions de dollars américains) sur quatre ans, une aide à la formation et des infrastructures, y compris un centre dédié à l'instruction de la police dans la capitale des îles Salomon, Honiara, selon Canberra.
Il s'agit d'une "nouvelle base pour le partenariat de sécurité entre l'Australie et les Iles Salomon", afin de "garantir que l'Australie reste le partenaire de choix en matière de sécurité", a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese lors d'une conférence de presse.
Interrogé vendredi au sujet de l'accord avec Canberra, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a répondu qu'"aucun pays ne devrait considérer les nations insulaires comme son arrière-cour".
Il faut au contraire "chercher à exploiter les complémentarités, coordonner les efforts et engager des coopérations trilatérales ou multilatérales", a affirmé le porte-parole Lin Jian lors d'une conférence de presse régulière à Pékin.
"Nous espérons que les parties concernées respecteront réellement l'indépendance et l'intégrité souveraine des nations insulaires, et s'abstiendront d'interférer dans leurs affaires intérieures", a-t-il ajouté.
- "Relation authentique" -
La police des Îles Salomon a publié un communiqué quelques heures après l'annonce de Canberra, affirmant avoir reçu un don de l'ambassade de Chine d'environ 18.000 dollars américains, versé à son fonds de soutien aux forces de police.
Ce geste témoigne de la "relation authentique entre la Chine et les Îles Salomon", a déclaré Ian Vaevaso, commissaire adjoint chargé de la sécurité nationale.
Les îles Salomon ont rompu leur relation diplomatique avec Taipei au profit de Pékin en 2019.
Trois ans plus tard, l'archipel a signé un pacte de sécurité avec la Chine, un temps tenu secret et vu d'un très mauvais œil par les autres puissances régionales.
L'accord australien apportera un "soutien crucial" à la police des Îles Salomon, mais ne garantira pas une relation plus exclusive, explique à l'AFP Mihai Sora, analyste spécialisé dans le Pacifique au Lowy Institute, un think tank basé à Sydney.
Cet accord n'engagera pas les Îles Salomon à "réduire ou à limiter" leurs liens avec la Chine, contrairement aux récents accords signés par l'Australie avec Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tuvalu, précise l'expert.
- Police débordée -
Pékin maintient une présence policière modeste mais visible dans le pays, en envoyant un cadre tournant d'officiers pour former les agents locaux aux tactiques de tir et aux tactiques anti-émeutes.
La police locale, qui compte 1.500 agents pour une population d'environ 720.000 habitants, avait semblé débordée lors de manifestations antigouvernementales à Honiara en novembre 2021.
Les émeutes avaient fait au moins trois morts et laissé une grande partie du quartier chinois de la capitale en ruines.
Lors d'une visite en juin, le Premier ministre Jeremiah Manele avait demandé à l'Australie une aide pour doubler la taille de leurs forces de police, afin de la porter à 3.000 agents en dix ans, l'objectif à plus long terme étant d'atteindre les 5.000.