L'Aremiti 5 met le cap sur les Raromata'i


L'Aremiti 5 reconditionné, "plus stable et plus confortable", pourra accueillir à son bord 502 passagers, 16 tonnes de fret (aucun véhicule) et pourra atteindre une vitesse de croisière de 30 nœuds.
Tahiti, le 11 février 2021 - Le groupe Degage a annoncé, jeudi, le lancement de ses premières rotations aux îles Sous-le-Vent à partir du 26 mars avec sa nouvelle ligne Apetahi Express. En attendant l'arrivée de son nouveau catamaran annoncée pour 2023, le groupe a reconditionné l'Aremiti 5 pour assurer les premières rotations. Trois allers-retours sont prévus en semaine.

Sept heures pour rallier Bora Bora au départ de Tahiti, avec des escales à Huahine et Raiatea. C'est le pari que tentera de relever le groupe Degage –propriétaire des navires Aremiti­– à partir du 26 mars avec sa nouvelle ligne Apetahi Express dédiée à la desserte des îles Sous-le-Vent (à l'exception de Tahaa et de Maupiti).

Si le groupe a obtenu en juillet dernier une licence d'exploitation pour un nouveau catamaran à grande vitesse de 514 places, ce bateau ne devrait pas être mis en service avant 2023. Mais en attendant sa livraison, le groupe Degage a positionné l'Aremiti 5, au chômage technique depuis septembre 2019 et l'arrivée de l'Aremiti 6 sur la ligne Tahiti-Moorea, pour assurer les premières rotations vers les Raromata'i.
 
"On avait l'Aremiti 5 qui était là. On s'est donc dit : 'Au lieu d'attendre notre bateau neuf, pourquoi ne pas lancer l'Aremiti 5 qui est déjà disponible ?' On l'a reconditionné et ça fait déjà plusieurs mois que l'on travaille dessus et c'est ce qui nous permet de pouvoir démarrer aussi rapidement", explique Samuel Matton, responsable commercial et marketing du groupe Degage.

"L'Aremiti 5 est adapté à la ligne"

L'Aremiti 5 reconditionné, "plus stable et plus confortable", pourra accueillir à son bord 502 passagers, 16 tonnes de fret (aucun véhicule) et pourra atteindre une vitesse de croisière de 30 nœuds. Trois rotations hebdomadaires sont ainsi prévues dès le 26 mars. Rappelons que précédemment, deux navires du groupe Degage, l'Aremiti 3 en 2004 et l'Aremiti 4 en 2010, ainsi que d'autres armateurs, s'étaient essayés à la traversée vers les îles Sous-le-Vent. Mais la ligne, réputée difficile à la fois sur le plan de l'équilibre économique et pour sa forte houle, en a finalement dissuadé plus d''un.
 
"Contrairement à nos prédécesseurs et à notre précédente expérience avec les Aremiti 3 et 4, on a aujourd'hui un navire qui est adapté à la ligne", déclare Samuel Matton. "L'Aremiti 5 est le meilleur navire qu'on n'aura jamais lancé sur cette ligne, avant évidemment l'arrivée de notre nouveau bateau. Il est haut, long et devrait tenir une vitesse de 30 nœuds, donc on espère qu'avec sa vitesse et sa coupe, il puisse bien tenir la mer. C'est ce qui est le plus important sur ce trajet."

Un marché potentiel de 610 000 passagers

L'objectif avoué du groupe est d'atteindre la barre des 80 000 passagers (hors inter-îles), sur un marché potentiel de près de 610 000 passagers, incluant résidents et touristes. En 2018, 606 274 passagers s'étaient rendus aux îles Sous-le-Vent par voie aérienne, contre 3 484 par voie maritime. Une part de marché très insignifiante. "L'objectif est de proposer un mode de transport alternatif, sécurisé et qui est 50% moins cher que l'avion", ajoute le responsable commercial du groupe Degage. Ainsi, pour un trajet aller-retour entre Tahiti et Bora Bora, il vous faudra débourser 16 200 Fcfp.
 
Si l'Aremiti 5 se lancera à la conquête des Raromata'i dès la fin mars, il devrait être vite rejoint par le cargo Terevau Piti dont les premières rotations sur la même ligne sont prévues pour début avril. La course à la desserte des îles Sous-le-Vent est définitivement lancée.

Les dessertes de Taha'a et de Maupiti à l'étude

La ligne Apetahi Express, qui desservira dès le 26 mars les îles Sous-le-Vent à raison de trois allers-retours en semaine, laisse pour le moment de côté les îles de Tahaa et Maupiti. Pour la première, "on doit se rendre sur place pour voir si un quai est en mesure d'accueillir l'Aremiti 5. Si c'est possible l'idée sera de faire au moins un toucher sur Taha'a", explique Samuel Matton.
 
Pour Maupiti la question est plus délicate. L'Aremiti 5 n'est en effet pas adapté pour passer la petite passe de l'île. Pour pallier ce problème, le groupe Degage souhaite trouver des accords avec le Maupiti Express pour la desserte de l'île. Une autre idée serait également à l'étude, celle de proposer un package Apetahi Express-Tahiti Air Charter, filiale du groupe Degage.

Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 11 Février 2021 à 19:11 | Lu 17689 fois