Crédit Olivier MORIN / AFP
Washington, États-Unis | AFP | mardi 10/12/2024 - L'Arctique, région du monde particulièrement soumise aux effets du réchauffement climatique, émet désormais plus de dioxyde de carbone (CO2) qu'elle n'en stocke en raison notamment de la hausse des incendies, selon un rapport américain de référence publié mardi.
"La toundra arctique, qui connaît un réchauffement et une augmentation des feux de forêt, émet désormais plus de carbone qu'elle n'en stocke", explique Rick Spinrad, le chef de l'Agence d'observation atmosphérique et océanique américaine (NOAA), qui publie ce rapport.
Cela "aggravera les effets du changement climatique", prévient-il, ajoutant qu'il s'agit d'"un signe de plus, prédit par les scientifiques, des conséquences d'une réduction inadéquate de la pollution par les combustibles fossiles".
"Ce qui se passe dans l'Arctique ne se cantonne pas à l'Arctique", abonde auprès de l'AFP Anna Virkkala, chercheuse du Woodwell Climate Research Center et co-autrice du rapport.
Cette région qui englobe le pôle Nord "joue un rôle important dans le système climatique mondial en raison des énormes réservoirs de carbone" présents dans ses sols, détaille-t-elle.
L'Arctique est notamment composée de toundra, un milieu écologique constitué d'une végétation rase et du permafrost, aussi appelé pergélisol, un sol gelé qui contient le double de la quantité de CO2 présente dans l'atmosphère et le triple de ce qui a été émis par les activités humaines depuis 1850.
Or, ces dernières décennies, sous l'effet du réchauffement climatique, les incendies de toundra n'ont cessé d'augmenter et ont connu un record en 2023, note la NOAA.
En brûlant la végétation, ces feux libèrent du dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Mais ils altèrent aussi les couches isolantes du sol, accélérant le dégel à long terme du pergélisol, qui se traduit par l'émission de dioxyde de carbone et de méthane, deux des principaux gaz qui piègent la chaleur dans l'atmosphère.
- Amplification -
La saison des feux record connue par le Canada en 2023 a conduit à l'émission de "près de 400 millions de tonnes de dioxyde de carbone", pointe Brendan Rogers, co-auteur du rapport, soit "plus que les émissions annuelles de tous les autres pays, à l'exception de la Chine, des États-Unis, de l'Inde et de la Russie".
Et 2024 arrive en deuxième place en termes d'émissions liées à des incendies survenus au nord du cercle polaire arctique, précise l'agence sur son site.
Par ailleurs, selon le rapport de la NOAA, basé sur des observations menées entre 2001 et 2020, les températures enregistrées à la surface de l'Arctique mais aussi celles à au moins 15 mètres de profondeur, dans le pergélisol, n'ont cessé d'augmenter ces dernières années.
L'Arctique est touchée par un phénomène appelé d'"amplification", qui veut dire qu'elle se réchauffe plus vite que les latitudes moyennes. Ce mécanisme est dû à de nombreux facteurs, comme la perte de la couverture neigeuse et de la banquise, ou encore le réchauffement des océans.
Si l'augmentation des températures liée au réchauffement climatique stimule la productivité et la croissance des végétaux, qui absorbent du dioxyde de carbone, elle provoque également le dégel du pergélisol.
- "Alarmant" -
Le fait que la toundra relâche à présent davantage de CO2 qu'elle n'en stocke est "un signe avant-coureur alarmant", a réagi Brenda Ekwurzel, climatologue de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.
"Une fois atteints, nombre de ces seuils d'impacts négatifs sur les écosystèmes sont irréversibles", a-t-elle prévenu.
"Les émissions du pergélisol ne vont pas surpasser les émissions liées aux combustibles fossiles mais elles constituent une couche importante, et il faut donc en tenir compte", souligne Brendan Rogers.
En plus de devenir plus chaud, l'Arctique devient aussi de plus en plus humide, documente également la NOAA, l'été 2024 ayant été le plus pluvieux jamais enregistré.
Cette tendance accélère l'érosion côtière, menaçant les communautés autochtones qui dépendent de la stabilité de la glace et des pratiques de chasse traditionnelles.
"La toundra arctique, qui connaît un réchauffement et une augmentation des feux de forêt, émet désormais plus de carbone qu'elle n'en stocke", explique Rick Spinrad, le chef de l'Agence d'observation atmosphérique et océanique américaine (NOAA), qui publie ce rapport.
Cela "aggravera les effets du changement climatique", prévient-il, ajoutant qu'il s'agit d'"un signe de plus, prédit par les scientifiques, des conséquences d'une réduction inadéquate de la pollution par les combustibles fossiles".
"Ce qui se passe dans l'Arctique ne se cantonne pas à l'Arctique", abonde auprès de l'AFP Anna Virkkala, chercheuse du Woodwell Climate Research Center et co-autrice du rapport.
Cette région qui englobe le pôle Nord "joue un rôle important dans le système climatique mondial en raison des énormes réservoirs de carbone" présents dans ses sols, détaille-t-elle.
L'Arctique est notamment composée de toundra, un milieu écologique constitué d'une végétation rase et du permafrost, aussi appelé pergélisol, un sol gelé qui contient le double de la quantité de CO2 présente dans l'atmosphère et le triple de ce qui a été émis par les activités humaines depuis 1850.
Or, ces dernières décennies, sous l'effet du réchauffement climatique, les incendies de toundra n'ont cessé d'augmenter et ont connu un record en 2023, note la NOAA.
En brûlant la végétation, ces feux libèrent du dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Mais ils altèrent aussi les couches isolantes du sol, accélérant le dégel à long terme du pergélisol, qui se traduit par l'émission de dioxyde de carbone et de méthane, deux des principaux gaz qui piègent la chaleur dans l'atmosphère.
- Amplification -
La saison des feux record connue par le Canada en 2023 a conduit à l'émission de "près de 400 millions de tonnes de dioxyde de carbone", pointe Brendan Rogers, co-auteur du rapport, soit "plus que les émissions annuelles de tous les autres pays, à l'exception de la Chine, des États-Unis, de l'Inde et de la Russie".
Et 2024 arrive en deuxième place en termes d'émissions liées à des incendies survenus au nord du cercle polaire arctique, précise l'agence sur son site.
Par ailleurs, selon le rapport de la NOAA, basé sur des observations menées entre 2001 et 2020, les températures enregistrées à la surface de l'Arctique mais aussi celles à au moins 15 mètres de profondeur, dans le pergélisol, n'ont cessé d'augmenter ces dernières années.
L'Arctique est touchée par un phénomène appelé d'"amplification", qui veut dire qu'elle se réchauffe plus vite que les latitudes moyennes. Ce mécanisme est dû à de nombreux facteurs, comme la perte de la couverture neigeuse et de la banquise, ou encore le réchauffement des océans.
Si l'augmentation des températures liée au réchauffement climatique stimule la productivité et la croissance des végétaux, qui absorbent du dioxyde de carbone, elle provoque également le dégel du pergélisol.
- "Alarmant" -
Le fait que la toundra relâche à présent davantage de CO2 qu'elle n'en stocke est "un signe avant-coureur alarmant", a réagi Brenda Ekwurzel, climatologue de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.
"Une fois atteints, nombre de ces seuils d'impacts négatifs sur les écosystèmes sont irréversibles", a-t-elle prévenu.
"Les émissions du pergélisol ne vont pas surpasser les émissions liées aux combustibles fossiles mais elles constituent une couche importante, et il faut donc en tenir compte", souligne Brendan Rogers.
En plus de devenir plus chaud, l'Arctique devient aussi de plus en plus humide, documente également la NOAA, l'été 2024 ayant été le plus pluvieux jamais enregistré.
Cette tendance accélère l'érosion côtière, menaçant les communautés autochtones qui dépendent de la stabilité de la glace et des pratiques de chasse traditionnelles.