L'Arago dit au revoir à la Polynésie


33 ans après sa première mission en Polynésie, l'Arago quitte le Fenua pour la cité du Ponant, Brest.
Tahiti, le 4 septembre 2024 – Ce mercredi, le navire militaire Arago a quitté la Polynésie française, 33 ans après sa première mission. Aujourd'hui voué à la protection des ressources marines et à la surveillance des zones de pêche, ce bâtiment rejoindra la cité du Ponant, Brest, pour y finir ses jours. Avec celui qui l’a remplacé, le patrouilleur Teriieroo a Teriierooiterai, la Marine nationale mise désormais sur les nouvelles technologies.
 
Vive émotion ce mercredi pour les équipes de la Marine nationale et les familles de certains de ses officiers. En effet, 33 ans après sa première mission océanographique dans le Pacifique et après avoir sillonné les archipels polynésiens pendant 13 ans, le navire militaire Arago tire sa révérence. “En 2011, 20 ans après son premier séjour en Polynésie, l'Arago a retrouvé le Fenua. Il a été depuis le fidèle gardien de nos eaux polynésiennes, du lagon à la haute mer, assurant la sécurité maritime, protégeant nos ressources naturelles et veillant à la préservation des intérêts de la France. Sa longévité a permis d'attendre sereinement l'arrivée des POM (patrouilleurs outre-mer, NDLR)”, a tenu à souligner Rémy Balme, commandant de la base navale de Papeete.
 
Opérations de sauvetage en mer, de police des pêches, de soutien au profit du centre d'expérimentation du Pacifique ou de partenariat avec nos voisins du Pacifique, notamment sur le volet du soutien humanitaire, comme l’illustrent les 90 tonnes de fret d'urgence apportées en 2022 aux îles Tonga, l'Arago a su marquer les esprits. “Aujourd'hui, alors que l'Arago s'apprête à appareiller de la base navale, nous rendons hommage à tous ceux qui ont servi à son bord et qui ont contribué à sa réputation d'excellence. Ils ont su incarner les valeurs de la Marine nationale : honneur, valeur, patrie et discipline. Celles qui brillent sur le fronton de sa passerelle.” Car outre ses années de bons et loyaux services en Polynésie, le bâtiment s'est également illustré en Méditerranée de 2002 à 2011, officiant en tant que patrouilleur de service public. Et en 2008, sa quarantaine de membres d'équipage réussissait l'exploit de porter secours à près de 277 personnes dans le cadre de l'opération Nautilus.
 
Aujourd'hui en route pour la cité du Ponant, Brest, l'Arago continuera néanmoins d'assurer ses missions de surveillance et de police des pêches le temps de la traversée, qui devrait durer environ deux mois et demi. Et entre les Marquises, le Mexique, le Costa Rica, les Antilles, les Canaries et enfin le Portugal, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il aura du pain sur la planche avant son arrivée en Métropole. Du côté de la Marine nationale installée au Fenua, si l'on pleure le départ d'un fidèle outil, on se réjouit également de l'arrivée des POM : “Nous attendons ardemment l'arrivée du Philippe-Bernardino qui est prévue pour novembre”, explique Rémy Balme. “Ce bâtiment viendra compléter le Teriieroo a Teriierooiterai, cela nous permettra de décupler nos moyens de surveillance avec notamment des drones. Ce sont des moyens beaucoup plus modernes, on change réellement de génération. Le départ de l'Arago marque la fin d'un chapitre et le début d'un autre. La Marine continuera d'évoluer, avec de nouveaux moyens, de nouvelles missions, mais toujours avec la même détermination à protéger et à servir. Bonne mer et bon vent à l'Arago !”     

Dernier pas de danse avant de prendre la mer pour les officiers de l'Arago !


Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 4 Septembre 2024 à 15:06 | Lu 1829 fois