Berlin, Allemagne | AFP | mercredi 29/11/2017 - La justice allemande a pris mercredi la décision sans précédent d'ordonner l'incarcération d'un nonagénaire, Oskar Gröning, un ancien comptable du camp d'extermination d'Auschwitz, pour purger sa condamnation à quatre ans de prison.
Aujourd'hui âgé de 96 ans, Gröning fait partie des tout derniers anciens nazis à avoir répondu de leurs actes devant les tribunaux, plus de 70 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale. Aucun des plus vieux d'entre eux n'est actuellement derrière les barreaux.
En 2015, il avait été condamné, dans le cadre d'une vague de procès tardifs, à quatre ans de prison pour "complicité" dans le meurtre de 300.000 juifs. L'homme avait à cette occasion présenté ses excuses et évoqué une "faute morale".
Mais il avait aussi déposé un recours contre sa condamnation, confirmée l'an dernier par la Cour fédérale et devenue définitive. Mercredi, la justice a estimé qu'il était désormais "apte" à purger sa peine.
"Sur la base des avis d'experts obtenus, le tribunal présume que la personne condamnée est apte à purger sa peine malgré son âge élevé", a souligné dans un communiqué la Cour d'appel de Celle, dans le centre de l'Allemagne.
- Egalité devant la peine -
La juridiction a ainsi confirmé un premier jugement rendu dans le même sens mi-août. Le condamné a la possibilité d'entamer un ultime recours mais la décision en appel n'est pas suspensive.
L'Etat a pour obligation de garantir à ses citoyens "la confiance dans le fonctionnement des institutions et d'assurer l'égalité de traitement de toutes les personnes reconnues coupables dans des procédures pénales", a jugé la cour.
Cependant, en raison de l'âge avancé de Gröning, le centre de détention devra notamment mettre à disposition équipements et soins médicaux adéquats.
Au cours de son procès en juillet 2015, l'ancien comptable s'était vu reprocher d'avoir accepté "un travail de bureau sûr" dans une "machine entièrement destinée à tuer des gens" et "insupportable pour l'esprit humain".
Dans ses réquisitions, le procureur avait mis en balance la "contribution mineure" d'Oskar Gröning au fonctionnement d'Auschwitz, devenu emblématique de l'enfer concentrationnaire, avec le nombre "presque inimaginable" des victimes.
Si le vieil homme avait d'emblée assumé une "faute morale" et présenté à plusieurs reprises ses excuses, sa défense avait plaidé l'acquittement, estimant qu'il n'avait apporté aucune "contribution" concrète à l'Holocauste.
Bien avant d'être rattrapé par la justice, cet ancien engagé volontaire dans les Waffen SS avait raconté son séjour à Auschwitz, de 1942 à 1944, dans un mémoire pour ses proches puis dans de longues interviews destinées à "lutter contre le négationnisme".
"Auschwitz est un endroit auquel personne n'aurait dû participer", avait-il déclaré.
Les parties civiles s'étaient alors félicitées que, "pour la première fois après un demi-siècle de procès des crimes nazis, un accusé reconnaisse officiellement sa faute et présente des excuses pour celle-ci".
- Procès tardifs -
Les charges retenues contre l'ancien SS reposaient sur deux points : on lui reprochait d'avoir soutenu économiquement le régime, en envoyant l'argent des déportés à Berlin, et d'avoir assisté par trois fois à la "sélection" séparant, à l'entrée du camp, les nouveaux arrivants jugés aptes au travail de ceux qui étaient immédiatement tués.
Il s'était défendu en assurant que son rôle consistait uniquement à éviter les vols dans les bagages des déportés, sans lien avec l'extermination, et en rappelant ses trois demandes infructueuses de transfert sur le front.
L'ex-comptable d'Auschwitz figure parmi les derniers nazis à être passés devant un tribunal.
De manière similaire, trois autres accusés, John Demjanjuk, Reinhold Hanning et Hubert Zafke, ont tous été condamnés ces dernières années, illustrant la sévérité accrue, mais très tardive, de la justice allemande.
Dans le cas de Hubert Zafke, un ancien infirmier d'Auschwitz âgé de 96 ans lui-aussi, la justice allemande a clos en septembre les poursuites à son encontre. Elle a jugé qu'il n'était plus "apte à comparaître", une décision qui a choqué les familles des victimes.
Environ 1,1 million de personnes, pour beaucoup des juifs, sont mortes au camp d'Auschwitz-Birkenau entre 1940 et 1945.
Aujourd'hui âgé de 96 ans, Gröning fait partie des tout derniers anciens nazis à avoir répondu de leurs actes devant les tribunaux, plus de 70 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale. Aucun des plus vieux d'entre eux n'est actuellement derrière les barreaux.
En 2015, il avait été condamné, dans le cadre d'une vague de procès tardifs, à quatre ans de prison pour "complicité" dans le meurtre de 300.000 juifs. L'homme avait à cette occasion présenté ses excuses et évoqué une "faute morale".
Mais il avait aussi déposé un recours contre sa condamnation, confirmée l'an dernier par la Cour fédérale et devenue définitive. Mercredi, la justice a estimé qu'il était désormais "apte" à purger sa peine.
"Sur la base des avis d'experts obtenus, le tribunal présume que la personne condamnée est apte à purger sa peine malgré son âge élevé", a souligné dans un communiqué la Cour d'appel de Celle, dans le centre de l'Allemagne.
- Egalité devant la peine -
La juridiction a ainsi confirmé un premier jugement rendu dans le même sens mi-août. Le condamné a la possibilité d'entamer un ultime recours mais la décision en appel n'est pas suspensive.
L'Etat a pour obligation de garantir à ses citoyens "la confiance dans le fonctionnement des institutions et d'assurer l'égalité de traitement de toutes les personnes reconnues coupables dans des procédures pénales", a jugé la cour.
Cependant, en raison de l'âge avancé de Gröning, le centre de détention devra notamment mettre à disposition équipements et soins médicaux adéquats.
Au cours de son procès en juillet 2015, l'ancien comptable s'était vu reprocher d'avoir accepté "un travail de bureau sûr" dans une "machine entièrement destinée à tuer des gens" et "insupportable pour l'esprit humain".
Dans ses réquisitions, le procureur avait mis en balance la "contribution mineure" d'Oskar Gröning au fonctionnement d'Auschwitz, devenu emblématique de l'enfer concentrationnaire, avec le nombre "presque inimaginable" des victimes.
Si le vieil homme avait d'emblée assumé une "faute morale" et présenté à plusieurs reprises ses excuses, sa défense avait plaidé l'acquittement, estimant qu'il n'avait apporté aucune "contribution" concrète à l'Holocauste.
Bien avant d'être rattrapé par la justice, cet ancien engagé volontaire dans les Waffen SS avait raconté son séjour à Auschwitz, de 1942 à 1944, dans un mémoire pour ses proches puis dans de longues interviews destinées à "lutter contre le négationnisme".
"Auschwitz est un endroit auquel personne n'aurait dû participer", avait-il déclaré.
Les parties civiles s'étaient alors félicitées que, "pour la première fois après un demi-siècle de procès des crimes nazis, un accusé reconnaisse officiellement sa faute et présente des excuses pour celle-ci".
- Procès tardifs -
Les charges retenues contre l'ancien SS reposaient sur deux points : on lui reprochait d'avoir soutenu économiquement le régime, en envoyant l'argent des déportés à Berlin, et d'avoir assisté par trois fois à la "sélection" séparant, à l'entrée du camp, les nouveaux arrivants jugés aptes au travail de ceux qui étaient immédiatement tués.
Il s'était défendu en assurant que son rôle consistait uniquement à éviter les vols dans les bagages des déportés, sans lien avec l'extermination, et en rappelant ses trois demandes infructueuses de transfert sur le front.
L'ex-comptable d'Auschwitz figure parmi les derniers nazis à être passés devant un tribunal.
De manière similaire, trois autres accusés, John Demjanjuk, Reinhold Hanning et Hubert Zafke, ont tous été condamnés ces dernières années, illustrant la sévérité accrue, mais très tardive, de la justice allemande.
Dans le cas de Hubert Zafke, un ancien infirmier d'Auschwitz âgé de 96 ans lui-aussi, la justice allemande a clos en septembre les poursuites à son encontre. Elle a jugé qu'il n'était plus "apte à comparaître", une décision qui a choqué les familles des victimes.
Environ 1,1 million de personnes, pour beaucoup des juifs, sont mortes au camp d'Auschwitz-Birkenau entre 1940 et 1945.