Berlin, Allemagne | AFP | jeudi 24/04/2025 - Une nouvelle année en berne pour la première économie européenne: le gouvernement allemand a revu en baisse jeudi ses prévisions de croissance, tablant sur une stagnation du fait de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump.
Ce sur-place fait suite à deux années de récession. Mais en réalité c'est depuis 2018 que l'Allemagne n'avance plus sur le plan économique.
En janvier, le vice-chancelier et ministre de l'Economie Robert Habeck prévoyait encore une croissance de 0,3% en 2025, après deux récessions en 2024 (-0,2%) et 2023 (-0,1%).
Mais l’économie allemande, embourbée dans une crise industrielle inédite et une série de problèmes structurels, doit depuis janvier également composer avec l'offensive sur les droits de douane de Donald Trump.
"La politique commerciale des États-Unis, les menaces et l'imposition de droits de douane affectent directement l'économie allemande, très orientée vers l'exportation", a résumé Robert Habeck lors de la présentation à la presse de ses prévisions de printemps.
De quoi prolonger la traversée du désert de l'économie allemande, en "situation de stagnation" globalement depuis 2018 selon un diagnostic fait en janvier par le ministre écologiste.
- "Dépendance" -
Les choix des Etats-Unis, premier partenaire commercial de l'Allemagne, devraient coûter à cette dernière 0,25 voire 0,5 point de pourcentage de croissance en 2025, selon le ministre.
Le président américain a certes décrété une pause de 90 jours pour les surtaxes supérieures à 10% hormis pour la Chine, mais l'inquiétude demeure.
Car les barrières commerciales viennent frapper des secteurs clés du fleuron industriel allemand, comme les voitures et l'acier. La chimie, pour l'instant épargnée, se prépare aussi au pire.
Robert Habeck a appelé jeudi à "négocier avec les États-Unis en toute confiance" pour trouver une solution, sans craindre d'adopter des "mesures de rétorsion" si nécessaire.
Le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz, dont il fait partie, vit ses derniers jours à la suite des élections de fin février remportées par les conservateurs.
Après la passation de pouvoir du 6 mai, ce sera la mission du futur chancelier Friedrich Merz, à la tête d'une coalition avec les sociaux-démocrates.
Et la tâche s'annonce ardue. L'économie allemande a été ébranlée par des crises à répétition, du Covid à l'invasion russe en Ukraine qui a fait grimper les prix de l'énergie et pesé sur le commerce mondial.
"Nous sommes confrontés à un bouleversement fondamental — je dirais même un changement de paradigme — des fondements économiques. Nous l’avons appris à la dure", a-t-il ajouté, faisant référence à la crise énergétique de 2022.
L'Allemagne, qui a du se sevrer rapidement du gaz russe bon marché précieux pour l'industrie, ne doit "plus jamais tomber dans une telle dépendance vis-à-vis d'un État ou d'un fournisseur", a-t-il aussi mis en garde.
Cela vaut "pour l'énergie comme pour des secteurs clés tels que la microélectronique, les batteries ou la pharmacie", a-t-il ajouté.
- "Effet de rattrapage" ? -
Jeudi, la projection de croissance pour 2026 a aussi été abaissée, de 1,1% à 1,0%.
Robert Habeck promet tout de même un "effet de rattrapage" à l'avenir, à la faveur d'une inflation domptée et d'une reprise attendue de la consommation privée.
L'Allemagne compte aussi sur le plan d'investissement de plusieurs centaines de milliards d'euros adopté en avril pour muscler la défense et moderniser les infrastructures au cours des années à venir.
Ces effets ne se feront ressentir qu'avec du retard, a tempéré la Banque centrale allemande dans son bulletin mensuel publié jeudi.
Entre concurrence chinoise et prix de l'énergie élevés, la crise de l'industrie continue aussi de peser sur les perspectives de croissance.
La première économie européenne devrait avoir légèrement progressé au premier trimestre 2025, mais devrait vivre un nouveau revers dans le trimestre en cours.
Si les mois d'hiver ont été portés par l'industrie, le bâtiment et une consommation privée en modeste reprise, la conjoncture en Allemagne reste toutefois "globalement faible", juge la "Buba".
La demande étrangère pour les produits made in Germany reste faible, ce qui conduit à sous-utiliser les capacités industrielles et freiner les investissements.
Ce sur-place fait suite à deux années de récession. Mais en réalité c'est depuis 2018 que l'Allemagne n'avance plus sur le plan économique.
En janvier, le vice-chancelier et ministre de l'Economie Robert Habeck prévoyait encore une croissance de 0,3% en 2025, après deux récessions en 2024 (-0,2%) et 2023 (-0,1%).
Mais l’économie allemande, embourbée dans une crise industrielle inédite et une série de problèmes structurels, doit depuis janvier également composer avec l'offensive sur les droits de douane de Donald Trump.
"La politique commerciale des États-Unis, les menaces et l'imposition de droits de douane affectent directement l'économie allemande, très orientée vers l'exportation", a résumé Robert Habeck lors de la présentation à la presse de ses prévisions de printemps.
De quoi prolonger la traversée du désert de l'économie allemande, en "situation de stagnation" globalement depuis 2018 selon un diagnostic fait en janvier par le ministre écologiste.
- "Dépendance" -
Les choix des Etats-Unis, premier partenaire commercial de l'Allemagne, devraient coûter à cette dernière 0,25 voire 0,5 point de pourcentage de croissance en 2025, selon le ministre.
Le président américain a certes décrété une pause de 90 jours pour les surtaxes supérieures à 10% hormis pour la Chine, mais l'inquiétude demeure.
Car les barrières commerciales viennent frapper des secteurs clés du fleuron industriel allemand, comme les voitures et l'acier. La chimie, pour l'instant épargnée, se prépare aussi au pire.
Robert Habeck a appelé jeudi à "négocier avec les États-Unis en toute confiance" pour trouver une solution, sans craindre d'adopter des "mesures de rétorsion" si nécessaire.
Le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz, dont il fait partie, vit ses derniers jours à la suite des élections de fin février remportées par les conservateurs.
Après la passation de pouvoir du 6 mai, ce sera la mission du futur chancelier Friedrich Merz, à la tête d'une coalition avec les sociaux-démocrates.
Et la tâche s'annonce ardue. L'économie allemande a été ébranlée par des crises à répétition, du Covid à l'invasion russe en Ukraine qui a fait grimper les prix de l'énergie et pesé sur le commerce mondial.
"Nous sommes confrontés à un bouleversement fondamental — je dirais même un changement de paradigme — des fondements économiques. Nous l’avons appris à la dure", a-t-il ajouté, faisant référence à la crise énergétique de 2022.
L'Allemagne, qui a du se sevrer rapidement du gaz russe bon marché précieux pour l'industrie, ne doit "plus jamais tomber dans une telle dépendance vis-à-vis d'un État ou d'un fournisseur", a-t-il aussi mis en garde.
Cela vaut "pour l'énergie comme pour des secteurs clés tels que la microélectronique, les batteries ou la pharmacie", a-t-il ajouté.
- "Effet de rattrapage" ? -
Jeudi, la projection de croissance pour 2026 a aussi été abaissée, de 1,1% à 1,0%.
Robert Habeck promet tout de même un "effet de rattrapage" à l'avenir, à la faveur d'une inflation domptée et d'une reprise attendue de la consommation privée.
L'Allemagne compte aussi sur le plan d'investissement de plusieurs centaines de milliards d'euros adopté en avril pour muscler la défense et moderniser les infrastructures au cours des années à venir.
Ces effets ne se feront ressentir qu'avec du retard, a tempéré la Banque centrale allemande dans son bulletin mensuel publié jeudi.
Entre concurrence chinoise et prix de l'énergie élevés, la crise de l'industrie continue aussi de peser sur les perspectives de croissance.
La première économie européenne devrait avoir légèrement progressé au premier trimestre 2025, mais devrait vivre un nouveau revers dans le trimestre en cours.
Si les mois d'hiver ont été portés par l'industrie, le bâtiment et une consommation privée en modeste reprise, la conjoncture en Allemagne reste toutefois "globalement faible", juge la "Buba".
La demande étrangère pour les produits made in Germany reste faible, ce qui conduit à sous-utiliser les capacités industrielles et freiner les investissements.