Berlin, Allemagne | AFP | vendredi 28/09/2017 - "Messieurs, vous pouvez échanger vos alliances": l'Allemagne devient dimanche le 15e pays européen à pratiquer le mariage homosexuel, une évolution permise du bout des lèvres avant les élections par Angela Merkel après des années d'opposition.
Le 1er octobre marque l'entrée en vigueur d'une loi en ce sens votée au début de l'été.
Et dimanche, c'est par cette formule, pour les couples gays, et sa version féminine pour les couples lesbiens, que plusieurs municipalités du pays vont célébrer leurs premières unions.
Dimanche a beau être un jour chômé, surtout en Allemagne, plusieurs mairies dont celles de Berlin, Hambourg ou Francfort, ouvriront leurs services pour l'occasion.
"C'est une journée qui doit être célébrée à sa juste valeur", a affirmé Knut Mildner-Spindler maire-adjoint de Friedrichshain-Kreuzberg, quartier "branché" de la capitale allemande.
A Berlin, Bodo Mende et Karl Kreile, très médiatique couple homosexuel qui faisait déjà partie des premiers "pacsés", ouvriront ainsi le bal dans la matinée.
Les premiers mariages se dérouleront dans une atmosphère pacifiée, en dépit de l'opposition de la droite nationaliste de l'AfD qui a réalisé une percée historique lors des élections législatives.
Le parti est actuellement co-dirigé par une lesbienne revendiquée, Alice Weidel, mère de deux enfants adoptés.
"Enfin, notre pays rejoint le reste de l'Europe!", se réjouit Jörg Steinert responsable berlinois de l'Association des gays et lesbiennes, parlant d'une "mesure très symbolique permettant aux gays et lesbiennes de ne plus être des couples de seconde zone".
La loi sur le "Mariage pour tous", votée le 30 juin, a modifié le Code civil en définissant le mariage comme "une union pour la vie entre deux personnes de sexe différent ou identique".
Concrètement, les couples homosexuels qui souhaiteront sceller leur union bénéficieront des mêmes droits que les couples hétérosexuels: en termes d'impôts mais surtout en leur ouvrant la possibilité d'adopter un enfant.
Cette évolution législative est la conclusion de longues années de lutte pour la communauté LGTB.
Appuyée principalement par les Verts, l'Association allemande des gays avait dès 1990 milité pour ouvrir le mariage aux homosexuels.
"Nous avons gagné une manche en 2001 avec l'instauration d'une union civile, malgré le scepticisme de l'Eglise protestante, ce qui fut une première brèche dans l'institution maritale", rappelle M. Steinert.
Au cours des années suivantes, les différences d'impositions fiscales entre union civile et mariage se sont atténuées.
Aujourd'hui, les Allemands sont à plus de 75% favorables au mariage homosexuel, selon les sondages.
Mais il ne fait pas pour autant l'unanimité. Angela Merkel a longtemps traîné des pieds sur la question pour ne pas brusquer la branche la plus conservatrice de sa famille politique, le parti chrétien-social bavarois CSU, très à cheval sur la défense des valeurs familiales traditionnelles.
"Paradoxalement, c'est la religion qui a permis l'avancée actuelle: sans l'appui de l'Eglise protestante, qui avait déjà décidé depuis quelques années de célébrer des mariages homosexuels religieux dans certaines régions, cela aurait été encore plus long", avance M. Steinert.
C'est l'approche des élections législatives de septembre qui a précipité la légalisation du mariage pour tous.
Angela Merkel, initialement opposée à cette loi, a causé la surprise fin juin en autorisant ses députés à se prononcer, en cas de vote, en âme et conscience sur la question. Une manière pour elle de priver ses rivaux sociaux-démocrates d'un thème de campagne porteur.
Quelques jours plus tard, les élus de gauche --sociaux-démocrates, écologistes et gauche radicale-- l'ont prise au mot et mis au vote un texte de loi sur le mariage gay qui était bloqué au Parlement depuis des années et attendait dans les cartons.
Le texte a été largement approuvé, une partie des élus conservateurs y étant favorables eux aussi.
Mme Merkel en revanche a voté contre, expliquant que pour elle "le mariage est, au vu de notre Constitution, une union entre un homme et une femme".
Le 1er octobre marque l'entrée en vigueur d'une loi en ce sens votée au début de l'été.
Et dimanche, c'est par cette formule, pour les couples gays, et sa version féminine pour les couples lesbiens, que plusieurs municipalités du pays vont célébrer leurs premières unions.
Dimanche a beau être un jour chômé, surtout en Allemagne, plusieurs mairies dont celles de Berlin, Hambourg ou Francfort, ouvriront leurs services pour l'occasion.
"C'est une journée qui doit être célébrée à sa juste valeur", a affirmé Knut Mildner-Spindler maire-adjoint de Friedrichshain-Kreuzberg, quartier "branché" de la capitale allemande.
A Berlin, Bodo Mende et Karl Kreile, très médiatique couple homosexuel qui faisait déjà partie des premiers "pacsés", ouvriront ainsi le bal dans la matinée.
Les premiers mariages se dérouleront dans une atmosphère pacifiée, en dépit de l'opposition de la droite nationaliste de l'AfD qui a réalisé une percée historique lors des élections législatives.
Le parti est actuellement co-dirigé par une lesbienne revendiquée, Alice Weidel, mère de deux enfants adoptés.
- L'Allemagne rejoint l'Europe -
"Enfin, notre pays rejoint le reste de l'Europe!", se réjouit Jörg Steinert responsable berlinois de l'Association des gays et lesbiennes, parlant d'une "mesure très symbolique permettant aux gays et lesbiennes de ne plus être des couples de seconde zone".
La loi sur le "Mariage pour tous", votée le 30 juin, a modifié le Code civil en définissant le mariage comme "une union pour la vie entre deux personnes de sexe différent ou identique".
Concrètement, les couples homosexuels qui souhaiteront sceller leur union bénéficieront des mêmes droits que les couples hétérosexuels: en termes d'impôts mais surtout en leur ouvrant la possibilité d'adopter un enfant.
Cette évolution législative est la conclusion de longues années de lutte pour la communauté LGTB.
Appuyée principalement par les Verts, l'Association allemande des gays avait dès 1990 milité pour ouvrir le mariage aux homosexuels.
"Nous avons gagné une manche en 2001 avec l'instauration d'une union civile, malgré le scepticisme de l'Eglise protestante, ce qui fut une première brèche dans l'institution maritale", rappelle M. Steinert.
Au cours des années suivantes, les différences d'impositions fiscales entre union civile et mariage se sont atténuées.
Aujourd'hui, les Allemands sont à plus de 75% favorables au mariage homosexuel, selon les sondages.
Mais il ne fait pas pour autant l'unanimité. Angela Merkel a longtemps traîné des pieds sur la question pour ne pas brusquer la branche la plus conservatrice de sa famille politique, le parti chrétien-social bavarois CSU, très à cheval sur la défense des valeurs familiales traditionnelles.
- Merkel ambigüe -
"Paradoxalement, c'est la religion qui a permis l'avancée actuelle: sans l'appui de l'Eglise protestante, qui avait déjà décidé depuis quelques années de célébrer des mariages homosexuels religieux dans certaines régions, cela aurait été encore plus long", avance M. Steinert.
C'est l'approche des élections législatives de septembre qui a précipité la légalisation du mariage pour tous.
Angela Merkel, initialement opposée à cette loi, a causé la surprise fin juin en autorisant ses députés à se prononcer, en cas de vote, en âme et conscience sur la question. Une manière pour elle de priver ses rivaux sociaux-démocrates d'un thème de campagne porteur.
Quelques jours plus tard, les élus de gauche --sociaux-démocrates, écologistes et gauche radicale-- l'ont prise au mot et mis au vote un texte de loi sur le mariage gay qui était bloqué au Parlement depuis des années et attendait dans les cartons.
Le texte a été largement approuvé, une partie des élus conservateurs y étant favorables eux aussi.
Mme Merkel en revanche a voté contre, expliquant que pour elle "le mariage est, au vu de notre Constitution, une union entre un homme et une femme".