L’A.D.I.E et ses partenaires satisfaits du bilan 2012

L’Association du Droit à l’Initiative Economique présentait hier, son bilan des actions de financement et d’accompagnement menées l’an dernier. Les chiffres positifs démontrent l’intérêt des polynésiens de créer leur propre entreprise à Tahiti , mais aussi dans les îles.


Olivier Pôté, directeur de l’ADIE, était fier de présenter un bilan très satisfaisant pour l’année écoulée. Cela s’est fait dans les locaux de la maison-mère de la Banque de Polynésie, en compagnie de l’AFD, de la CCISM et du directeur général de la banque.
Rappelons les trois missions de l’ADIE. Citons tout d’abord le financement. Ce dispositif s’adresse à toutes les petites structures (petites et très petites entreprises) qui ne peuvent prétendre à un crédit bancaire classique. En métropole, les chômeurs et les allocataires des minima sociaux peuvent faire une demande de financement.
Vient ensuite la mission d’accompagnement. Il s’agit ici de permettre aux entreprises de pérenniser leurs activités par l’intermédiaire d’une formation, d’un suivi et de l’officialisation auprès de la CCISM. Enfin, l’ADIE contribue à l’amélioration de l’environnement institutionnel du microcrédit et de la création d’entreprise.

Des chiffres et des…entreprises

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 342 microcrédits accordés, 325 entreprises financées, 357 emplois créés pour un montant global d’activité de 147 592 500 FCP. L’année dernière, ce sont 1106 personnes qui ont été accueillis au bureau de l’ADIE situé à Pape’ete derrière le cinéma Liberty.
Pour la partie accompagnement, 483 porteurs de projets  ont été suivis (et certains le sont toujours). A noter que bon nombre de futurs chefs d’entreprise sont souvent seul(es). L’intervention de l’association est donc primordiale, voire cruciale. C’est le cas d’un jeune homme des îles-sous-le-vent qui avait frôlé l’état de « sans domicile fixe » et qui fut recueilli in extremis par un particulier. Le jeune homme en question avait l’habitude de passer le temps en nettoyant des jardins et d’autres lieux. Quelques temps plus tard, il a la chance d’être soutenu par l’ADIE. Suivi et conseillé, il a fini par créer sa propre entreprise et aujourd’hui, il commence à vivre de son travail.
L’argent prêté par l’ADIE provient des banques qui lui accordent des taux d’intérêts préférentiels. Les fonds empruntés servent donc aux missions de financement.
 L’apport en savoir-faire des bénévoles issus du secteur privé est devenu incontournable : de la comptabilité à la rédaction de courriers divers, leur aide est précieuse. Ils sont 22 à donner de leur temps et a partager leur connaissance.
L’autre point important concerne le taux d’impayés (une des raisons d’ailleurs pour laquelle les banques traditionnelles hésitent de prêter aux micro-entrepreneurs). Et pourtant, le risque a été quasi-nul l’an dernier puisque le taux en question affiche seulement 3.09 %.
Les résultats sont encourageants car le taux de pérennité des entreprises créées est de 68 % sur 2 ans et de 59 % sur 3 ans. Un taux qui incite Olivier Pôté et son équipe à poursuivre leurs missions jusque dans des îles éloignées, comme Tureia (Sud est des Tuamotu), Manihi (Nord des Tuamotu) puis Makemo (Tuamotu centre) et Rikitea (Gambiers). 2013 s’annonce sous le signe de la conquête de nouveaux porteurs de projets.

TP
 


Olivier Roche – directeur général de la Banque de Polynésie : « la fondation de la Société Générale subventionne directement l’ADIE. »
Si l’ADIE peut financer autant de projets, c’est notamment grâce aux prêts à taux préférentiels que lui accordent les banques de la place. Ce partenariat avec ces dernières ont permis, entre autres, le développement de projets aux îles-sous-le-vent. Le directeur général de la Banque de Polynésie, Olivier Roche soutient l’ADIE dans ses diverses missions. « Depuis 2009, c’est un peu plus de 100 000 euros (12 millions de francs pacifiques) qui ont été apportés par la fondation de la Société Générale. Ce partenariat est renouvelé  sur 2013, ce qui permettra la mise en place d’une permanence à  Maupiti (Îles-sous-le-vent).»
 


Tehea Gutierrez Saucedo : « Il y a de la volonté et de la motivation ! »
Déléguée territoriale à l’ADIE en charge des îles de Tahiti, Mo’orea et Tuamotu-Gambiers, Tehea est fière du travail effectué par toute l’équipe de conseillers et de bénévoles. « Il y a eu une véritable cohésion du groupe, c’est ce qui nous a permis d’obtenir ces bons résultats. ».
Elle met l’accent sur la motivation qui animent les porteurs de projets « pa’umotu ». Elle explique : « Il faut savoir qu’ils n’ont pas de banque. Les centres administratifs ne sont pas présents partout. Ils ont donc besoin d’être conseillés et orientés sur les possibilités qui existent. Malgré tout, il y a de la volonté et de la motivation. (…) C’est pour cela que nous avons commencé à nous développer sur Hao. En février, nous serons sur Manihi, puis Makemo. En général, les projets concernent avant tout  le secteur primaire (comme la pêche ou l’agriculture), mais à Hao, le secteur du commerce de proximité remporte un franc succès. »

Stéphane Chinloy Président du conseil d’administration de la CCISM : « Avec l’ADIE, nous avons mis en place les bases d’un bon partenariat.»
Partenaire très actif de l’ADIE, la CCISM (Chambre du Commerce, de l’Industrie, des Services et des Métiers) apporte un soutien inconditionnel aux actions menées par Olivier Pôté et son équipe. « Nous sommes là pour prendre le relais de l’ADIE. En fait, nous apportons toute notre expérience dans le cadre de la formation en gestion (CAGEST). Mais nous complétons également la partie conseil et orientation en donnant toutes les informations des possibilités offertes aux micro-entrepreneurs. Je citerai la non fiscalité. C’est le fait d’être exonéré de taxes pendant les trois premières années d’activité. Un exemple concret : ceux qui font moins de  deux millions de chiffre d’affaires sur l’année ne paieront aucune taxe. C’est en ce sens que nous intervenons en partenariat  de manière régulière avec l’ADIE. » 

Rédigé par TP le Lundi 28 Janvier 2013 à 16:48 | Lu 1120 fois