Traditionnellement, le président sortant devient le premier vice-président. Olivier Kressman présentera donc sa candidature pour ce poste. A travers cette fonction, il souhaiterait travailler sur l'emploi et la formation.
PAPEETE, le 27 mars 2018. Olivier Kressmann, président du Medef, passera ce mercredi soir le relais. De la réforme des retraites, à la prorogation de la défiscalisation nationale, en passant par la réforme fiscale, il aborde les grands dossiers qui ont marqué ses quatre années comme patron des patrons polynésiens. Il fait également le point sur les grands défis à relever pour la création d'emplois.
Quel bilan faites-vous des quatre ans à la présidence du Medef ?
"Des dossiers importants ont abouti. Le premier, dans l'ordre chronologique, c'est la prorogation à 2025 du dispositif de défiscalisation nationale. C'était quand même très mal engagé à l'horizon 2015. Nous avons réussi après une action importante. Nous sommes allés avec la Nouvelle-Calédonie défendre ce dossier à Paris, au Parlement puis à l'Elysée et à Matignon. La prorogation à 2025 du dispositif donne de la visibilité aux entreprises.
Il y a aussi eu le plan de relance économique. L'ensemble des travaux ont été menés depuis trois ans dans une logique de de collaboration et pas seulement de coopération. On a des politiques qui ont bien voulu rentrer dans une approche d'entente et pas simplement d'écoute.
On n'a pas toujours forcément eu gain de cause mais cela a permis de partager avec le gouvernement et avec l'administration des visions qui sortent du traditionnel."
Pourtant, on se souvient, en décembre 2014, dans la lettre d'information du Medef, vous vous étiez dit "fiu de voir tous ces entrepreneurs, de petites ou grandes entreprises, déployer tant d’énergie et finir par s’épuiser". Vous réclamiez "la démonstration d’une volonté politique, le courage d’une parole et d’une action de nos responsables".
"Cette lettre a porté ses fruits puisqu'elle a été écrite en 2014. Il s'agissait de dire aux politiques : 'arrêtez de faire les apprentis sorciers en matière économique et sociale, surtout quand vous ne connaissez pas ce monde". La relance et le développement économiques passent obligatoirement par les entreprises. Ce message a été entendu. C'est le grand changement qu'on a vu s'opérer.
On est dans une vision de restructuration du tissu économique du pays qui commence à porter ses fruits. C'est passé par des efforts puisque nous avons fait des efforts à travers la réforme fiscale qui a permis d'assainir les comptes du Pays. Cette action faite, nous avons pu travailler de façon plus sereine sur un plan de relance juste et cohérent. Ce n'est jamais assez. Parfois ce n'est pas d'à-propos. Je ne suis pas sûr que le dispositif CAE (Contrat d'Accès à l'Emploi) était à développer dans le secteur marchand. Il avait toute sa raison d'être dans le secteur non marchand. Mais dans le secteur marchand, le CAE a cannibalisé le dispositif d'apprentissage. Pourtant l'apprentissage est la clé de la création d'emplois avec l'acquisition de compétences.
Parmi le positif, je retiendrai aussi l'issue du combat conséquent sur la qualification des avantages en nature. La caisse sociale avait la nécessité de remplir ses caisses. Non seulement on a mis en place les textes qui calibrent bien tout ça mais il y a eu aussi la loi du Pays qui a permis d'annuler les redressements qui se faisaient en 2016 et qui allaient encore impacter les entreprises à hauteur de 2.8 milliards de Fcfp.
Il y a aussi le dialogue en général très ouvert avec l'Etat, même au plus haut niveau, avec le gouvernement local et l'administration polynésienne. A ma prise de fonction, le monde patronal était vu par l'administration comme un monde de profiteurs, qui demandent toujours des aides et des subventions,
Quels sont vos regrets ?
"Un de mes regrets est de ne pas avoir réussi à faire évoluer le dialogue social dans ce pays. On a un chantier essentiel à faire aboutir : la protection sociale généralisée. Je constate que les évènements qui se sont passés montrent à quel point il y a une divergence de priorités avec certains partenaires sociaux. D'autres se montrent responsables et courageux dans leur décision, comme A Ti'a i Mua et puis il y a les autres qui font se poser beaucoup de questions.
On peut s'interroger sur le refus du dialogue social qu'ils ont. Dialoguer cela ne peut pas être de dire que tout ce qui existe ne peut plus bouger et on va dialoguer que pour les choses nouvelles.
Le dialogue social c'est remettre en cause l'existant car le monde évolue. On ne peut pas rester sur les acquis qui relèvent du passé. Le regret est sur l'échec de la loi réformant les retraites qui n'est pas seulement dû à un problème de dialogue social. Il faut avoir le courage à un moment donné d'enclencher la machine. Cet échec je l'attribue plus à un manque d'information de la population sur les enjeux de la réforme de la retraite. Mais ce n'est que partie remise. Ce sera le grand challenge de la prochaine mandature du président du Medef avec un pouvoir politique qui va dans l'audace économique et sociale.
La réforme du code du travail est quelque chose qui devra être décidé par le politique. Puis ce sera aux partenaires sociaux d'y travailler. La finalité est la création d'emplois et de penser à ceux qui n'ont pas de travail."
Quel bilan faites-vous des quatre ans à la présidence du Medef ?
"Des dossiers importants ont abouti. Le premier, dans l'ordre chronologique, c'est la prorogation à 2025 du dispositif de défiscalisation nationale. C'était quand même très mal engagé à l'horizon 2015. Nous avons réussi après une action importante. Nous sommes allés avec la Nouvelle-Calédonie défendre ce dossier à Paris, au Parlement puis à l'Elysée et à Matignon. La prorogation à 2025 du dispositif donne de la visibilité aux entreprises.
Il y a aussi eu le plan de relance économique. L'ensemble des travaux ont été menés depuis trois ans dans une logique de de collaboration et pas seulement de coopération. On a des politiques qui ont bien voulu rentrer dans une approche d'entente et pas simplement d'écoute.
On n'a pas toujours forcément eu gain de cause mais cela a permis de partager avec le gouvernement et avec l'administration des visions qui sortent du traditionnel."
Pourtant, on se souvient, en décembre 2014, dans la lettre d'information du Medef, vous vous étiez dit "fiu de voir tous ces entrepreneurs, de petites ou grandes entreprises, déployer tant d’énergie et finir par s’épuiser". Vous réclamiez "la démonstration d’une volonté politique, le courage d’une parole et d’une action de nos responsables".
"Cette lettre a porté ses fruits puisqu'elle a été écrite en 2014. Il s'agissait de dire aux politiques : 'arrêtez de faire les apprentis sorciers en matière économique et sociale, surtout quand vous ne connaissez pas ce monde". La relance et le développement économiques passent obligatoirement par les entreprises. Ce message a été entendu. C'est le grand changement qu'on a vu s'opérer.
On est dans une vision de restructuration du tissu économique du pays qui commence à porter ses fruits. C'est passé par des efforts puisque nous avons fait des efforts à travers la réforme fiscale qui a permis d'assainir les comptes du Pays. Cette action faite, nous avons pu travailler de façon plus sereine sur un plan de relance juste et cohérent. Ce n'est jamais assez. Parfois ce n'est pas d'à-propos. Je ne suis pas sûr que le dispositif CAE (Contrat d'Accès à l'Emploi) était à développer dans le secteur marchand. Il avait toute sa raison d'être dans le secteur non marchand. Mais dans le secteur marchand, le CAE a cannibalisé le dispositif d'apprentissage. Pourtant l'apprentissage est la clé de la création d'emplois avec l'acquisition de compétences.
Parmi le positif, je retiendrai aussi l'issue du combat conséquent sur la qualification des avantages en nature. La caisse sociale avait la nécessité de remplir ses caisses. Non seulement on a mis en place les textes qui calibrent bien tout ça mais il y a eu aussi la loi du Pays qui a permis d'annuler les redressements qui se faisaient en 2016 et qui allaient encore impacter les entreprises à hauteur de 2.8 milliards de Fcfp.
Il y a aussi le dialogue en général très ouvert avec l'Etat, même au plus haut niveau, avec le gouvernement local et l'administration polynésienne. A ma prise de fonction, le monde patronal était vu par l'administration comme un monde de profiteurs, qui demandent toujours des aides et des subventions,
Quels sont vos regrets ?
"Un de mes regrets est de ne pas avoir réussi à faire évoluer le dialogue social dans ce pays. On a un chantier essentiel à faire aboutir : la protection sociale généralisée. Je constate que les évènements qui se sont passés montrent à quel point il y a une divergence de priorités avec certains partenaires sociaux. D'autres se montrent responsables et courageux dans leur décision, comme A Ti'a i Mua et puis il y a les autres qui font se poser beaucoup de questions.
On peut s'interroger sur le refus du dialogue social qu'ils ont. Dialoguer cela ne peut pas être de dire que tout ce qui existe ne peut plus bouger et on va dialoguer que pour les choses nouvelles.
Le dialogue social c'est remettre en cause l'existant car le monde évolue. On ne peut pas rester sur les acquis qui relèvent du passé. Le regret est sur l'échec de la loi réformant les retraites qui n'est pas seulement dû à un problème de dialogue social. Il faut avoir le courage à un moment donné d'enclencher la machine. Cet échec je l'attribue plus à un manque d'information de la population sur les enjeux de la réforme de la retraite. Mais ce n'est que partie remise. Ce sera le grand challenge de la prochaine mandature du président du Medef avec un pouvoir politique qui va dans l'audace économique et sociale.
La réforme du code du travail est quelque chose qui devra être décidé par le politique. Puis ce sera aux partenaires sociaux d'y travailler. La finalité est la création d'emplois et de penser à ceux qui n'ont pas de travail."
Code du travail : "Tout est bloquant. La Polynésie française devrait être un laboratoire"
Qu'est-ce qui le plus bloquant aujourd'hui dans le code du travail ?
"Tout est bloquant. La Polynésie française devrait être un laboratoire. Nous avons l'autorité sur tout à part le régalien. On a tout en main pour imaginer le travail d'une autre manière que selon la méthode française. On peut s'inspirer de ce qui se fait autour de nous ou faire du mix. Le travail au sens salarié n'est pas la seule réponse. Il faut considérer dans la notion de création d'emploi pas seulement le statut du salarié et il faut lui donner de la souplesse."
En plein période pré-électorale, avez-vous été contactés par des partis politiques ?
"Non. Nous n'avons pas de contact. Ils savent qu'on est dans une position apolitique. J'avoue que, pour l'instant, je n'ai pas vu dans les programmes de démarche d'audace. Pourtant je pense que la population est bien plus prête qu'on ne le pense. Les enjeux de demain avec l'économie bleue, le digital, les problématiques de fond, comme les retraites, commencent à être comprises de tout le monde. Je suis convaincu que la population est bien plus prête à s'engager sur des changements importants. La clé de demain c'est de l'audace, du dialogue constructif social et de l'ambition pour ce pays. Il faut sortir du cadre de l'assistanat dans lequel est encore la Polynésie. C'est nécessaire dans certains domaines mais cela ne doit pas nous empêcher d'essayer de nous en émanciper."
"Tout est bloquant. La Polynésie française devrait être un laboratoire. Nous avons l'autorité sur tout à part le régalien. On a tout en main pour imaginer le travail d'une autre manière que selon la méthode française. On peut s'inspirer de ce qui se fait autour de nous ou faire du mix. Le travail au sens salarié n'est pas la seule réponse. Il faut considérer dans la notion de création d'emploi pas seulement le statut du salarié et il faut lui donner de la souplesse."
En plein période pré-électorale, avez-vous été contactés par des partis politiques ?
"Non. Nous n'avons pas de contact. Ils savent qu'on est dans une position apolitique. J'avoue que, pour l'instant, je n'ai pas vu dans les programmes de démarche d'audace. Pourtant je pense que la population est bien plus prête qu'on ne le pense. Les enjeux de demain avec l'économie bleue, le digital, les problématiques de fond, comme les retraites, commencent à être comprises de tout le monde. Je suis convaincu que la population est bien plus prête à s'engager sur des changements importants. La clé de demain c'est de l'audace, du dialogue constructif social et de l'ambition pour ce pays. Il faut sortir du cadre de l'assistanat dans lequel est encore la Polynésie. C'est nécessaire dans certains domaines mais cela ne doit pas nous empêcher d'essayer de nous en émanciper."
Election du nouveau président ce soir
L'assemblée générale ordinaire du Medef, qui regroupe 20 organisations sectorielles, se tient ce soir mercredi soir à partir de 17h30 à l'Intercontinental. Au programme : la présentation du rapport général annuel moral et financier de l’année 2017, l'approbation du budget 2018 et du taux de perception des cotisations, l'élection des administrateurs qui siègeront au conseil d’administration et des membres du bureau qui siègeront pour deux années.