Crédit Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
Clisson, France | AFP | vendredi 15/06/2023 - Déluge pyrotechnique, guitares cisaillantes et Gene Simmons crachant faux sang et feu: le groupe Kiss et son leader ont fait le show, de passage au Hellfest, dans la nuit de jeudi à vendredi, pour leur tournée mondiale d'adieu.
Ce groupe mythique américain de glam-metal -- une des branches les plus mélodiques du genre -- en met toujours plein la vue après 50 ans de carrière.
L'ultime tournée "End of the road" ("Fin de la route"), qui s'achève en décembre à New York, leur ville, n'a rien de larmoyante. Le quatuor se révèle encore bêtes de scène, même si les rides creusent les maquillages qui ont fait leur gloire.
A 71 ans, Paul Stanley, chanteur, fracasse donc toujours sa guitare après le mégatube "I was made for lovin' you" et un autre titre-signature, "Rock and roll nite", au terme de deux heures de spectacle.
Mais le vrai meneur, c'est toujours le bassiste -- et également chanteur -- Gene Simmons, 73 ans. Le colosse a mangé à lui tout seul la grande scène du Hellfest, rendez-vous français dédié aux metal et ses courants, un des plus grands d'Europe (60.000 spectateurs dans la nuit de jeudi à vendredi, 240.000 attendus sur quatre jours).
Après les deux titres d'échauffement de Stanley -- "Detroit rock city" et "Shout it out loud" -- le concert démarre véritablement avec "Deuce" et "War machine" entonnés par Simmons.
Stanley et lui sont les deux membres fondateurs encore présents. Mais Simmons est vraiment le visage de ce groupe où chaque musicien se cache derrière un maquillage différent, entre théâtre Kabuki et super-héros de comics.
Psychiatre et addictologue
Grimé façon démon, harnaché cuir et clous, juché sur des bottes à talons démesurés, Simmons harangue la foule et tire sans cesse cette langue qu'on dit la plus longue du circuit rock. Dans les moments clés, le bassiste est éclairé en contre-plongée comme dans un film horrifique de série B, crachant du faux-sang ou du feu.
Il apparaît vaillant, faisant oublier ce coup de chaud au Brésil sur scène en avril: Simmons avait dû jouer assis ce soir-là, triste séquence relayée sur les réseaux sociaux.
La prestation de Kiss n'a pas la puissance de Metallica, passé au même endroit l'an passé. Mais les New-Yorkais restent dans le haut du panier et montrent combien ils ont influencé nombre de formations. A plusieurs reprises, la batterie s'élève par rapport aux autres musiciens. Une scénographie définie dans les années 1970 et qu'on retrouve aujourd'hui chez Gojira, groupe de metal français à l'aura internationale.
Le passage de Kiss au Hellfest, à Clisson, petite bourgade rurale à une quarantaine de kilomètres de Nantes dans l'Ouest de la France, a attiré un public disparate. Les fans purs et durs, maquillés comme leurs idoles, ont côtoyé un public familial venu en curieux. On a même croisé Laurent Karila, célèbre psychiatre et addictologue français, arborant le t-shirt du groupe.
String léopard
Comme d'habitude, le concert s'est ouvert sur un speaker éructant "Vous vouliez les meilleurs, vous les avez, voici Kiss, le groupe le plus chaud du monde". Mais au Hellfest, il y a toujours de l'improbable. Stanley, qui parle un peu français, a chantonné en guise d'interlude la Marseillaise, hymne national repris par la foule, tandis qu'un fan vêtu d'un string léopard était porté par une forêt de bras devant la scène.
C'était donc une des dernières occasions de voir Kiss. Même si la formation pourrait renaître. Simmons imagine "sans problème" dans le podcast "Let there be talk" que "des gamins de 20 ans reprennent le maquillage" pour perpétuer la marque.
Rien d'étonnant: Simmons et Stanley n'ont pas hésité à continuer l'aventure sans deux membres originels adulés des fans, Ace Frehley, guitariste solo, et Peter Criss, batteur, partis une première fois dans les années 1980, puis définitivement au début des années 2000 après une reformation lucrative. Les maquillages associés à Frehley ("L'homme de l'espace") et Criss ("L'homme chat") sont depuis arborés par d'autres musiciens.
Et un biopic doit paraître sur Netflix en 2024 pour que Kiss soit encore présent sur toutes les lèvres.
Ce groupe mythique américain de glam-metal -- une des branches les plus mélodiques du genre -- en met toujours plein la vue après 50 ans de carrière.
L'ultime tournée "End of the road" ("Fin de la route"), qui s'achève en décembre à New York, leur ville, n'a rien de larmoyante. Le quatuor se révèle encore bêtes de scène, même si les rides creusent les maquillages qui ont fait leur gloire.
A 71 ans, Paul Stanley, chanteur, fracasse donc toujours sa guitare après le mégatube "I was made for lovin' you" et un autre titre-signature, "Rock and roll nite", au terme de deux heures de spectacle.
Mais le vrai meneur, c'est toujours le bassiste -- et également chanteur -- Gene Simmons, 73 ans. Le colosse a mangé à lui tout seul la grande scène du Hellfest, rendez-vous français dédié aux metal et ses courants, un des plus grands d'Europe (60.000 spectateurs dans la nuit de jeudi à vendredi, 240.000 attendus sur quatre jours).
Après les deux titres d'échauffement de Stanley -- "Detroit rock city" et "Shout it out loud" -- le concert démarre véritablement avec "Deuce" et "War machine" entonnés par Simmons.
Stanley et lui sont les deux membres fondateurs encore présents. Mais Simmons est vraiment le visage de ce groupe où chaque musicien se cache derrière un maquillage différent, entre théâtre Kabuki et super-héros de comics.
Psychiatre et addictologue
Grimé façon démon, harnaché cuir et clous, juché sur des bottes à talons démesurés, Simmons harangue la foule et tire sans cesse cette langue qu'on dit la plus longue du circuit rock. Dans les moments clés, le bassiste est éclairé en contre-plongée comme dans un film horrifique de série B, crachant du faux-sang ou du feu.
Il apparaît vaillant, faisant oublier ce coup de chaud au Brésil sur scène en avril: Simmons avait dû jouer assis ce soir-là, triste séquence relayée sur les réseaux sociaux.
La prestation de Kiss n'a pas la puissance de Metallica, passé au même endroit l'an passé. Mais les New-Yorkais restent dans le haut du panier et montrent combien ils ont influencé nombre de formations. A plusieurs reprises, la batterie s'élève par rapport aux autres musiciens. Une scénographie définie dans les années 1970 et qu'on retrouve aujourd'hui chez Gojira, groupe de metal français à l'aura internationale.
Le passage de Kiss au Hellfest, à Clisson, petite bourgade rurale à une quarantaine de kilomètres de Nantes dans l'Ouest de la France, a attiré un public disparate. Les fans purs et durs, maquillés comme leurs idoles, ont côtoyé un public familial venu en curieux. On a même croisé Laurent Karila, célèbre psychiatre et addictologue français, arborant le t-shirt du groupe.
String léopard
Comme d'habitude, le concert s'est ouvert sur un speaker éructant "Vous vouliez les meilleurs, vous les avez, voici Kiss, le groupe le plus chaud du monde". Mais au Hellfest, il y a toujours de l'improbable. Stanley, qui parle un peu français, a chantonné en guise d'interlude la Marseillaise, hymne national repris par la foule, tandis qu'un fan vêtu d'un string léopard était porté par une forêt de bras devant la scène.
C'était donc une des dernières occasions de voir Kiss. Même si la formation pourrait renaître. Simmons imagine "sans problème" dans le podcast "Let there be talk" que "des gamins de 20 ans reprennent le maquillage" pour perpétuer la marque.
Rien d'étonnant: Simmons et Stanley n'ont pas hésité à continuer l'aventure sans deux membres originels adulés des fans, Ace Frehley, guitariste solo, et Peter Criss, batteur, partis une première fois dans les années 1980, puis définitivement au début des années 2000 après une reformation lucrative. Les maquillages associés à Frehley ("L'homme de l'espace") et Criss ("L'homme chat") sont depuis arborés par d'autres musiciens.
Et un biopic doit paraître sur Netflix en 2024 pour que Kiss soit encore présent sur toutes les lèvres.