Kauli Vaast et Johanne Defay au sommet


Les deux surfeurs de l'équipe de France se sont qualifiés pour les demi-finales des Jeux olympiques, ce jeudi, à Teahupo'o (Crédit : AFP/Ben Thouard/Ed Sloane).
Tahiti, le 1er août 2024 – La quatrième journée de compétition olympique a été éprouvante pour les surfeurs, comme pour leurs supporters. Vahine Fierro rêvait d’un doublé en or, mais la “reine de Teahupo’o” a été battue par sa compatriote de l’équipe de France, Johanne Defay, en huitièmes de finale. Déterminée à faire mieux qu’à Tokyo, la Réunionnaise est ensuite venue à bout de la championne olympique en titre, Carissa Moore, se qualifiant pour les demi-finales. Kauli Vaast a fait de même en se battant jusqu’au bout lors de sa série face à Joan Duru. Les médailles olympiques sont désormais à portée de main des deux athlètes tricolores.
 
Après deux jours de pause, la compétition était de retour à Teahupo’o, jeudi matin, dans des conditions loin d’être optimales, avec des vagues irrégulières et décroissantes, qui ont mis les surfeurs à rude épreuve. Dans la troisième série des huitièmes de finale, les deux représentantes de l’équipe de France, Vahine Fierro et Johanne Defay, se sont donc retrouvées dans un duel “fratricide”, comme l’a souligné la Fédération française de surf. Un moment aussi redouté qu’attendu, les deux surfeuses étaient chacune déterminées à se qualifier pour poursuivre leur rêve olympique.
 

Vahine Fierro s’est inclinée en huitièmes de finale (Crédit : AFP/Jérôme Brouillet).

Deux duels “fratricides”


Sixième mondiale, Johanne Defay a enchaîné les manœuvres sur sa première vague, notée 3 points, suivie de Vahine Fierro, qui a cherché un tube, noté 3,77 points. La Réunionnaise a répliqué par un autre enchaînement de manœuvres (3,33), tandis que la Polynésienne a décroché un second 3,77 en continuant à chercher un tube. C’est finalement l’expérience de son adversaire qui a payé. Avec un 5 grâce à une superbe manœuvre, puis un 4 en conservant la même stratégie, Johanne Defay a repris la tête de la série, tandis que Vahine Fierro a chuté dans trois tubes massifs, qui ne lui ont pas permis d'améliorer son score, malgré un engagement de taille.
 
Immense déception pour notre ‘aito, qui n’a pas pu retenir ses larmes... La “reine de Teahupo’o” s'est inclinée de peu avec 7,54 points contre 9 pour Johanne Defay, qui s’est qualifiée pour les quarts de finale, prête à faire mieux qu’à Tokyo en 2021, où elle avait terminé neuvième. Loin de se laisser abattre, Vahine Fierro reprendra le chemin de la compétition dans quelques jours à peine pour tenter de se qualifier sur le circuit professionnel, en commençant par l’étape d’Huntington Beach, en Californie.  
 
Dans ce contexte, Kauli Vaast est apparu plus concentré que jamais face à son compatriote Joan Duru. Là encore, la connaissance du spot, pour l'un, s'est opposée à l'expérience sur le circuit mondial, pour l'autre, jeudi midi. Encouragés par leur coach, Jérémy Florès, les deux champions se sont rendu coup pour coup, prenant tour à tour la tête de la série. Joan Duru a été le premier à se lancer (3,67), suivi de Kauli Vaast (3,43). La tension est montée d'un cran avec deux tubes successifs, notés 6,33 pour Kauli Vaast et 4,83 pour Joan Duru. Le surfeur de Vairao aurait pu améliorer son score, mais il a glissé sur sa planche sur sa vague suivante. Avec un tube suivi de manœuvres explosives, Joan Duru a décroché un 7,50. La réponse de Kauli Vaast ne s'est pas fait attendre avec un 7,33, suivi d’un 8 salvateur. Explosion de joie au Fenua ! Le champion tahitien s'est imposé avec le plus haut score de la journée, soit 15,33 contre 12,33 pour le surfeur landais.
 

Combatif, Joan Duru n’est pas parvenu à battre Kauli Vaast (Crédit : AFP/Jérôme Brouillet).

L’émotion de Kauli Vaast, dans les bras de son adversaire et ami, Joan Duru (Crédit : AFP/Ed Sloane).

Deux demi-finales olympiques


Le repos a été de courte durée pour Johanne Defay, qui était à nouveau à l’eau dès la deuxième série des quarts de finale, en milieu d’après-midi, face à une adversaire de taille : la championne olympique en titre, Carissa Moore. Après un salut des baleines en guise de top départ, la Réunionnaise a misé sur une succession de manœuvres puissantes pour mettre la pression à son adversaire américaine (5,67), enchaînant avec un 1,90, après une chute. Détentrice de la priorité, Carissa Moore a fait un mauvais choix de vague (0,50), permettant à Johanne Defay d'améliorer son score (4,67). Avec une deuxième vague notée 3 points, complétée par un 3,50, Carissa Moore a peiné à remonter, enchaînant les chutes. La représentante tricolore s'est donc qualifiée pour les demi-finales avec un score de 10,34 contre 6,50 pour l'Américaine. Avec Kauli Vaast et Johanne Defay, les rêves de médailles olympiques sont proches d’être concrétisés pour l'équipe de France.
 
L’incertitude plane toutefois sur la date de lancement de la dernière journée de compétition, en sachant que la waiting period court jusqu’au lundi 5 août, avec une houle potentiellement prometteuse à l’horizon. Les organisateurs joueront-ils la carte de la sécurité ce week-end ou se laisseront-ils tenter par le plein potentiel de Teahupo’o ?
 

L’Américaine Carissa Moore, tombée en quarts de finale (Crédit : AFP/Ben Thouard).

Les huit derniers surfeurs en lice

Demi-finales masculines
Série 1 : Alonso Correa (Pérou) – Kauli Vaast (France)
Série 2 : Gabriel Medina (Brésil) – Jack Robinson (Australie)
 
Demi-finales féminines
Série 1 : Caroline Marks (USA) – Johanne Defay (France)
Série 2 : Tatiana Weston-Webb (Brésil) – Brisa Hennessy (Costa Rica)

Exclusion d’un juge australien

La tour des juges a tremblé, dans la matinée, avec une annonce pour le moins inattendue. La Fédération internationale de surf (ISA) a en effet décidé d’écarter l’un des 11 juges internationaux de la compétition. Il s’agit de l’Australien Benjamin Lowe, dont la neutralité a été remise en question suite à la publication d’une photo en compagnie d’un surfeur de la même nationalité, Ethan Ewing, sur les réseaux sociaux. Une “interaction” contraire aux règlements de l’ISA et du Comité international olympique (CIO).

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 1 Aout 2024 à 18:28 | Lu 4082 fois