Du haut de l’un des blocs de corail jeté sur la plage par un cyclone ; on imagine la puissance de la tempête.
Tahiti, le 28 août 2020 - Découverte en 1835 (donc tardivement) par Fitzroy et Darwin à bord du Beagle, l’île de Kauehi demeure aujourd’hui encore une destination discrète dans le monde local du tourisme. Le voyageur n’y trouve en effet qu’un seul hébergement, la pension Kauehi Lodge. Mais quel hébergement ! Sans doute l’un des plus luxueux des Tuamotu. En route pour une balade sur cet atoll mystérieux au charme fou...
Colette Vaiho et Jean-Claude Agnieray gèrent dans la discrétion depuis 2009 le Kauehi Lodge, un must en matière d’hébergement aux Tuamotu. Avec trois bungalows et un chalet offrant un confort exceptionnel, ce couple avoue avoir fidélisé une clientèle locale, mais ne reçoit guère de touristes étrangers, faute sans doute de publicité.
Colette Vaiho et Jean-Claude Agnieray gèrent dans la discrétion depuis 2009 le Kauehi Lodge, un must en matière d’hébergement aux Tuamotu. Avec trois bungalows et un chalet offrant un confort exceptionnel, ce couple avoue avoir fidélisé une clientèle locale, mais ne reçoit guère de touristes étrangers, faute sans doute de publicité.
Cet arbre symbolise à lui seul les activités encore exercées à Kauehi et liées à la perliculture : des collecteurs de naissains et des bouées pour les installer dans le lagon.
Réserve de la biosphère
Kauehi mérite pourtant le détour, petit atoll appartenant à la réserve de biosphère de l’Unesco, structurée autour de la commune de Fakarava et couvrant un ensemble de sept îles : Aratika, Fakarava, Kauehi, Niau, Raraka, Taiaro and Toau. Concrètement, cela signifie qu’une partie de l’île est une réserve protégée de toute prédation ; ici, la nature est reine et l’enjeu des membres de l’association veillant à Kauehi sur le respect des clauses de ce statut spécial est justement de prévenir toute exploitation abusive des ressources de l’atoll.
Particularité géographique de Kauehi, sa surface de terres émergées est officiellement de 15 km2 pour un lagon de 320 km2. Des chiffres à rapprocher de ceux de l’atoll géant voisin, Fakarava, qui dispose certes d’un lagon de 1 112 km2 mais dont la surface des terres émergées est d’à peine 16 km2.
Il y a donc quasiment autant de surface terrestre à Kauehi que sur le vaste atoll de Fakarava (pour mémoire le second plus grand de Polynésie, derrière Rangiroa).
Le principal motu, sur lequel sont construits le petit aérodrome et le village de Tearavero, s’étire sur pratiquement la moitié de l’anneau corallien, offrant ainsi une quarantaine de kilomètres de piste aux véhicules.
Nacres, holothuries, perles...
Officiellement, c’est donc le capitaine Robert Fitzroy, à bord du célèbre Beagle, qui fut le premier Européen à poser un pied sur le sol de l’atoll, après avoir emprunté son unique passe, le 13 novembre 1835.
Officieusement, des trafiquants de tout poil sillonnaient déjà le Pacifique Sud, donc les Tuamotu, depuis longtemps et il est fort possible que certains de ces négociants aient, avant Fitzroy, exploré les ressources de la petite île ; à l’époque, les capitaines de navires récoltaient des nacres, des holothuries, des écailles de tortues, des perles quand l’occasion se présentait en échange de bimbeloterie, de tissus, d’alcool et parfois d’armes.
Kauehi mérite pourtant le détour, petit atoll appartenant à la réserve de biosphère de l’Unesco, structurée autour de la commune de Fakarava et couvrant un ensemble de sept îles : Aratika, Fakarava, Kauehi, Niau, Raraka, Taiaro and Toau. Concrètement, cela signifie qu’une partie de l’île est une réserve protégée de toute prédation ; ici, la nature est reine et l’enjeu des membres de l’association veillant à Kauehi sur le respect des clauses de ce statut spécial est justement de prévenir toute exploitation abusive des ressources de l’atoll.
Particularité géographique de Kauehi, sa surface de terres émergées est officiellement de 15 km2 pour un lagon de 320 km2. Des chiffres à rapprocher de ceux de l’atoll géant voisin, Fakarava, qui dispose certes d’un lagon de 1 112 km2 mais dont la surface des terres émergées est d’à peine 16 km2.
Il y a donc quasiment autant de surface terrestre à Kauehi que sur le vaste atoll de Fakarava (pour mémoire le second plus grand de Polynésie, derrière Rangiroa).
Le principal motu, sur lequel sont construits le petit aérodrome et le village de Tearavero, s’étire sur pratiquement la moitié de l’anneau corallien, offrant ainsi une quarantaine de kilomètres de piste aux véhicules.
Nacres, holothuries, perles...
Officiellement, c’est donc le capitaine Robert Fitzroy, à bord du célèbre Beagle, qui fut le premier Européen à poser un pied sur le sol de l’atoll, après avoir emprunté son unique passe, le 13 novembre 1835.
Officieusement, des trafiquants de tout poil sillonnaient déjà le Pacifique Sud, donc les Tuamotu, depuis longtemps et il est fort possible que certains de ces négociants aient, avant Fitzroy, exploré les ressources de la petite île ; à l’époque, les capitaines de navires récoltaient des nacres, des holothuries, des écailles de tortues, des perles quand l’occasion se présentait en échange de bimbeloterie, de tissus, d’alcool et parfois d’armes.
Non, cette année, les cocos ne se portent pas en bas des troncs de cocotiers. Il ne s’agit que de bouées d’anciennes fermes perlières.
Ephémère prospérité
Kauehi, aux heures de gloire de la perliculture locale, abrita plusieurs fermes perlières qui connurent une prospérité aussi flamboyante qu’éphémère : aujourd’hui, toutes les fermes ont mis la clé sous la porte et seule subsiste une activité de captage de naissains, les jeunes bivalves étant destinés à des atolls voisins. Quelques ruines éparses, ici et là, témoignent de ce que fut cette brève épopée de la perle de culture dont les bénéfices, depuis bien longtemps, se sont évanouis.
À ce titre, on est frappé dans le village de Tearavero par la modestie de la plupart des habitations, par la rareté des automobiles et par une pauvreté apparente que ne parvient pas à cacher la générosité du soleil.
D’ailleurs, la population, qui s’est élevée à près de sept cents personnes au recensement de 1996 est retombée à 547 habitants au recensement de 2017 et à probablement moins de cinq cents aujourd’hui. Seul le coprah paraît être une activité pérenne et l’on doit noter que certains propriétaires ont entrepris avec énergie de régénérer leur cocoteraie vieillissante.
Un édifice, bien que modeste, est tout de même pimpant au centre du petit village, l’église catholique, décorée et entretenue avec soin par la population.
Kauehi a en effet été convertie au catholicisme au XIXe siècle, dans le prolongement de la mission des “Picpus” aux Gambier et surtout dans la foulée de la conversion de l’île de Faaite en 1849 puis de l’implantation de la Mission catholique à Fakarava et Anaa en 1850.
La visite du village faite, il reste au touriste quelques dizaines de kilomètres de piste pour se choisir un petit coin de plage paradisiaque. À moins qu’il ne jette son dévolu sur l’un des motu parsemant le pourtour de cet atoll encore très préservé. Un conseil, une semaine n’est pas de trop pour pleinement en apprécier tous les charmes et toute la richesse...
Kauehi, aux heures de gloire de la perliculture locale, abrita plusieurs fermes perlières qui connurent une prospérité aussi flamboyante qu’éphémère : aujourd’hui, toutes les fermes ont mis la clé sous la porte et seule subsiste une activité de captage de naissains, les jeunes bivalves étant destinés à des atolls voisins. Quelques ruines éparses, ici et là, témoignent de ce que fut cette brève épopée de la perle de culture dont les bénéfices, depuis bien longtemps, se sont évanouis.
À ce titre, on est frappé dans le village de Tearavero par la modestie de la plupart des habitations, par la rareté des automobiles et par une pauvreté apparente que ne parvient pas à cacher la générosité du soleil.
D’ailleurs, la population, qui s’est élevée à près de sept cents personnes au recensement de 1996 est retombée à 547 habitants au recensement de 2017 et à probablement moins de cinq cents aujourd’hui. Seul le coprah paraît être une activité pérenne et l’on doit noter que certains propriétaires ont entrepris avec énergie de régénérer leur cocoteraie vieillissante.
Un édifice, bien que modeste, est tout de même pimpant au centre du petit village, l’église catholique, décorée et entretenue avec soin par la population.
Kauehi a en effet été convertie au catholicisme au XIXe siècle, dans le prolongement de la mission des “Picpus” aux Gambier et surtout dans la foulée de la conversion de l’île de Faaite en 1849 puis de l’implantation de la Mission catholique à Fakarava et Anaa en 1850.
La visite du village faite, il reste au touriste quelques dizaines de kilomètres de piste pour se choisir un petit coin de plage paradisiaque. À moins qu’il ne jette son dévolu sur l’un des motu parsemant le pourtour de cet atoll encore très préservé. Un conseil, une semaine n’est pas de trop pour pleinement en apprécier tous les charmes et toute la richesse...
Kauehi Lodge, un must
Cet hébergement est le seul qu’offre aujourd’hui l’atoll et c’est bien dommage tant l’île présente d’attraits.
Dans le petit monde local des pensions de famille, le Kauehi Lodge de Jean-Claude et Colette est indubitablement à placer tout en haut de l’échelle qualitative ; la cuisine, à base de poissons locaux bien entendu, est en effet remarquable (les quantités étant substantielles) et le menu est différent chaque jour. Evidemment, en cas d’allergie au poisson, il vaut mieux prévenir...
L’hébergement en lui-même est digne d’un hôtel de très bonne catégorie : les chambres sont vastes, les salles de bain encore plus, avec de la place pour ranger ses affaires et ses bagages dans une vraie penderie. À noter qu’une télévision offrant un riche bouquet de chaînes est à disposition dans chaque chambre. Les familles demanderont à loger dans le chalet récemment bâti en bord de plage ; il est très vaste et dans sa seule mezzanine, pourront y trouver place deux ou trois enfants.
Le ponton construit en dur s’avance largement sur le lagon ; il est terminé par un vaste fare doté d’une table permettant d’y organiser des dîners ou des repas du soir très conviviaux et dans un parfait confort ; il est prolongé par un deck découvert idéal pour des séances de bronzage ou pour accéder aux patates de corail du lagon, équipé d’un masque et d’un tuba. À noter que sur le sable du lagon, à proximité immédiate du rivage, on peut facilement trouver de très beaux sept-doigts (Lambis truncata) qui ne doivent bien sûr pas être récoltés.
Jean-Claude et Colette disposent de deux bateaux pour les virées dans le lagon ou au-delà de la passe, bateaux équipés pour la pêche au large, à la traine ou en profondeur (occasion de déguster sur place de délicieux “paru”). Le plus petit de ces hors-bord transporte aisément une demi-douzaine de passagers, le plus gros, flambant neuf et amoureusement entretenu par Jean-Claude pouvant en embarquer onze.
L’ensemble des constructions (en bois) du Kauehi Lodge respire la solidité alors que l’entretien minutieux de ces bois a permis d’éviter leur vieillissement depuis leur construction en 2008 et 2009. Enfin la décoration intérieure de la pension, notamment de la pièce commune servant de salle à manger et de salon, est très réussie, rehaussée par la présence de splendides hublots de bronze récupérés sur une épave ancienne.
L’isolement de cette pension, à trois kilomètres environ de l’aérodrome et à une douzaine du village, en fait un spot encore très sauvage, où la flore et la faune typiques des Tuamotu sont très riches. Bref, un 10/10 à cet hébergement peu fréquenté par les étrangers (et ce n’est pas la crise de la Covid-19 qui va les y précipiter demain !).
L’hébergement en lui-même est digne d’un hôtel de très bonne catégorie : les chambres sont vastes, les salles de bain encore plus, avec de la place pour ranger ses affaires et ses bagages dans une vraie penderie. À noter qu’une télévision offrant un riche bouquet de chaînes est à disposition dans chaque chambre. Les familles demanderont à loger dans le chalet récemment bâti en bord de plage ; il est très vaste et dans sa seule mezzanine, pourront y trouver place deux ou trois enfants.
Le ponton construit en dur s’avance largement sur le lagon ; il est terminé par un vaste fare doté d’une table permettant d’y organiser des dîners ou des repas du soir très conviviaux et dans un parfait confort ; il est prolongé par un deck découvert idéal pour des séances de bronzage ou pour accéder aux patates de corail du lagon, équipé d’un masque et d’un tuba. À noter que sur le sable du lagon, à proximité immédiate du rivage, on peut facilement trouver de très beaux sept-doigts (Lambis truncata) qui ne doivent bien sûr pas être récoltés.
Jean-Claude et Colette disposent de deux bateaux pour les virées dans le lagon ou au-delà de la passe, bateaux équipés pour la pêche au large, à la traine ou en profondeur (occasion de déguster sur place de délicieux “paru”). Le plus petit de ces hors-bord transporte aisément une demi-douzaine de passagers, le plus gros, flambant neuf et amoureusement entretenu par Jean-Claude pouvant en embarquer onze.
L’ensemble des constructions (en bois) du Kauehi Lodge respire la solidité alors que l’entretien minutieux de ces bois a permis d’éviter leur vieillissement depuis leur construction en 2008 et 2009. Enfin la décoration intérieure de la pension, notamment de la pièce commune servant de salle à manger et de salon, est très réussie, rehaussée par la présence de splendides hublots de bronze récupérés sur une épave ancienne.
L’isolement de cette pension, à trois kilomètres environ de l’aérodrome et à une douzaine du village, en fait un spot encore très sauvage, où la flore et la faune typiques des Tuamotu sont très riches. Bref, un 10/10 à cet hébergement peu fréquenté par les étrangers (et ce n’est pas la crise de la Covid-19 qui va les y précipiter demain !).
Des témoins cyclopéens
Les blocs coralliens rejetés par les cyclones offrent des petites grottes et cavités que les touristes explorent avec plaisir.
Bâti à la fin des années cinquante, le phare de Kauehi, à quelques centaines de mètres seulement de Kauehi Lodge, est aujourd’hui une triste ruine, amas défiguré de blocs coralliens que plus aucun mortier ne tient entre eux.
Situé au nord de l’atoll, sur la terre Tagaroaromatahara, il avait été construit sous la houlette de l’entreprise de Mme Taui Degage, à qui l’on doit également le phare de Fakarava.
Une rampe en ciment subsiste partiellement côté cocoteraie ; elle servait de support à une échelle métallique aujourd’hui disparue. Côté océan, le phare s’est complètement écroulé sur lui-même. Il devait, à sa création, mesurer environ douze mètres de hauteur ; mais contrairement aux phares modernes fournissant une lumière la nuit, celui-ci n’a jamais été doté de ce type d‘équipement ; il ne servait à la navigation que de jour, pour signaler le nord de Kauehi.
D’autres phares de ce type subsistent encore aux Tuamotu (Tiputa à Rangiroa, Makemo, Topaka à Fakarava, pas très loin du village de Rotoava. Ce dernier mesure quatorze mètres de hauteur, ses gradins en forme de pyramide maya ont été sauvés des affres du temps, mais malheureusement, il est proche de l’aérodrome et devrait, en principe, être détruit, même si nombre de voix se sont déjà élevées pour demander qu’il soit sauvé. Lui aussi avait été bâti par Mme Degage, en 1957.
Situé au nord de l’atoll, sur la terre Tagaroaromatahara, il avait été construit sous la houlette de l’entreprise de Mme Taui Degage, à qui l’on doit également le phare de Fakarava.
Une rampe en ciment subsiste partiellement côté cocoteraie ; elle servait de support à une échelle métallique aujourd’hui disparue. Côté océan, le phare s’est complètement écroulé sur lui-même. Il devait, à sa création, mesurer environ douze mètres de hauteur ; mais contrairement aux phares modernes fournissant une lumière la nuit, celui-ci n’a jamais été doté de ce type d‘équipement ; il ne servait à la navigation que de jour, pour signaler le nord de Kauehi.
D’autres phares de ce type subsistent encore aux Tuamotu (Tiputa à Rangiroa, Makemo, Topaka à Fakarava, pas très loin du village de Rotoava. Ce dernier mesure quatorze mètres de hauteur, ses gradins en forme de pyramide maya ont été sauvés des affres du temps, mais malheureusement, il est proche de l’aérodrome et devrait, en principe, être détruit, même si nombre de voix se sont déjà élevées pour demander qu’il soit sauvé. Lui aussi avait été bâti par Mme Degage, en 1957.
Eau douce à gogo
Une source procure de l’eau douce à volonté sur l’atoll de Kauehi ; jadis, c’est ici que les habitants venaient satisfaire leurs besoins en eau potable, avant que les tôles des toits et les citernes ne leur en fournissent (sans doute de moins bonne qualité d’ailleurs).
Tous ceux qui connaissent les atolls savent qu’à moins d’un mètre de profondeur se trouve, flottant sur l’eau salée interstitielle plus dense, unelentille d’eau (dite de Ghyben-Herzberg) fournissant certes de l’eau en abondance, mais malheureusement une eau saumâtre, impropre à la consommation humaine (et ayant un fort goût d’œuf pourri).
Pour avoir de l’eau douce, il n’y a pas trente-six solutions : soit recueillir l’eau de pluie tombant sur les toits (et dirigée vers des citernes), soit disposer d’un désalinisateur, équipement réservé à de grosses structures.
Or, à Kauehi, tout au long de l’année, de l’eau douce parfaitement potable, sans aucun goût, de l’eau de source d’une pureté étonnante, il y en a “en veux-tu en voilà”. L’expression est un peu exagérée mais, à une heure de piste du village, dans une zone relativement déboisée, se trouve un petit puits d’eau douce qui servait, il y a quelques décennies (avant les tôles et les citernes) à fournir de l’eau potable à tous les habitants.
Colette Vaiho nous a conduits à cette source de jouvence ; elle se rappelle que dans le temps, les Paumotu de l’atoll venaient ici avec des réservoirs et recueillaient l’eau douce dont ils avaient besoin.
Nous avons, bien sûr, goûté cette eau de source : elle est excellente, fraîche juste ce qu’il faut et suffisamment abondante pour que, lorsqu’on en prélève, le niveau du petit bassin la contenant ne baisse jamais. Preuve qu’il s’agit d’une lentille probablement assez étendue. Pourquoi, à cet endroit de l’île, l’eau (de pluie !) n’est-elle pas contaminée comme dans les autres nappes saumâtres ? Nous n’avons pas percé le mystère de la source qui, depuis des dizaines d’années, des siècles sans doute, met les habitants de Kauehi à l’abri de la soif...
Toutefois, il est très probable que la hauteur du niveau d’eau de la source par rapport au niveau de la mer et du lagon, sachant que l’eau douce des pluies est plus légère que l’eau salée, explique très probablement ce phénomène assez peu souvent observé.
Pour avoir de l’eau douce, il n’y a pas trente-six solutions : soit recueillir l’eau de pluie tombant sur les toits (et dirigée vers des citernes), soit disposer d’un désalinisateur, équipement réservé à de grosses structures.
Or, à Kauehi, tout au long de l’année, de l’eau douce parfaitement potable, sans aucun goût, de l’eau de source d’une pureté étonnante, il y en a “en veux-tu en voilà”. L’expression est un peu exagérée mais, à une heure de piste du village, dans une zone relativement déboisée, se trouve un petit puits d’eau douce qui servait, il y a quelques décennies (avant les tôles et les citernes) à fournir de l’eau potable à tous les habitants.
Colette Vaiho nous a conduits à cette source de jouvence ; elle se rappelle que dans le temps, les Paumotu de l’atoll venaient ici avec des réservoirs et recueillaient l’eau douce dont ils avaient besoin.
Nous avons, bien sûr, goûté cette eau de source : elle est excellente, fraîche juste ce qu’il faut et suffisamment abondante pour que, lorsqu’on en prélève, le niveau du petit bassin la contenant ne baisse jamais. Preuve qu’il s’agit d’une lentille probablement assez étendue. Pourquoi, à cet endroit de l’île, l’eau (de pluie !) n’est-elle pas contaminée comme dans les autres nappes saumâtres ? Nous n’avons pas percé le mystère de la source qui, depuis des dizaines d’années, des siècles sans doute, met les habitants de Kauehi à l’abri de la soif...
Toutefois, il est très probable que la hauteur du niveau d’eau de la source par rapport au niveau de la mer et du lagon, sachant que l’eau douce des pluies est plus légère que l’eau salée, explique très probablement ce phénomène assez peu souvent observé.