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Justice : “Je ne suis pas un méchant”


Tahiti, le 22 mai 2025 - Il avait, en sa possession, une coquette somme d’argent ainsi que des stupéfiants, de l’ice et du paka. L’homme, jugé ce jeudi en comparution immédiate, a été condamné à six ans d’emprisonnement dont deux ans avec sursis probatoire, obligation de soin et d’exercer une profession.
 
Né en 1990, l’homme présenté ce jeudi en comparution immédiate était jugé pour usage et trafic de stupéfiants. Lors d’une perquisition à son domicile, il a été mis au jour 840 000 francs, 13 g d’ice, 680 g de paka et près de 4 000 petits sachets en plastique. À la barre, il a été peu loquace et très confus. “Essayez d’être clair monsieur”, a encouragé le président. Las, il a repris les déclarations antérieures du prévenu puis d’ajouter : “Vous voulez apporter des précisions ?”
 
L’homme a reconnu consommer du paka depuis 20 ans et de l’ice depuis “2012, ou 2013, ou 2014, enfin par-là”. Il a admis revendre les produits, mais aussi avoir “un problème” avec l’ice, notamment.
 
Le prévenu a assuré avoir essayé d’arrêter, mentionnant des périodes d’abstinence de plusieurs mois parfois. Le président du tribunal a quant à lui rappelé de précédentes condamnations dont la dernière en 2018, à cinq ans d’emprisonnement dont quatre ans ferme. “Les stupéfiants sont un peu le malheur de votre vie”, a-t-il résumé. “À présent, comment voyez-vous la suite ?” Et l’homme de répondre : “J’aimerais me faire aider.”
 
Mais vous aviez tout le loisir de vous faire aider lorsque vous étiez en liberté, en payant un psychologue par exemple, au lieu d’acheter de la drogue.” Silence. “Vous avez une fille, une femme, si vous continuez, ça va mal finir”, a-t-il averti soulignant les quantités croissantes de drogues vendues.
 
Un casier “monothématique”
 
Pour le procureur, la situation ne présentait aucune difficulté “pour reconnaître monsieur coupable”. “Il a un casier monothématique, il reconnaît les faits.” Surtout, le prévenu comparaissait pour la troisième fois avec “gradation et aggravation des sanctions pénales à chaque fois”. Le prévenu était, selon lui, “loin de se ranger”. Aussi a-t-il requis six ans d’emprisonnement dont un an avec un sursis probatoire de trois ans, maintien en détention, obligation de soin et confiscation des scellés.
 
L’avocate a fait remarquer le soutien dont le prévenu jouissait. De fait, la salle était comble d’amis et de membres de sa famille. “Quand il a un problème avec sa concubine, il ne la frappe pas, il plonge dans l’ice”, a-t-elle souligné. “Il demande des soins !” Pour elle, les réquisitions “douloureuses” n’étaient pas favorables à une issue heureuse.
 
Avant de délibérer, le président a rendu la parole au prévenu qui a demandé pardon “à sa famille, ses amis, les magistrats”. Il a conclu : “Je ne suis pas un voleur, pas un mendiant”. Il a été condamné à six ans d’emprisonnement dont deux ans avec sursis probatoire, obligation de soin et d’exercer une profession. Les scellés ont été confisqués.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 22 Mai 2025 à 21:40 | Lu 1535 fois