Jugée pour l'agression d'un douanier à Orly


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Tahiti, le 2 février 2024 - Une architecte de 58 ans a été jugée en correctionnelle, ce vendredi, pour des violences commises sur un douanier à l'aéroport d'Orly, à Paris, en janvier 2022. Trois mois de prison avec sursis ont été requis à son encontre. Décision le 9 février.
 
“Le meilleur témoin des faits, c'est la vidéo.” Lors de l'audience correctionnelle qui s'est déroulée ce vendredi matin, le juge unique a examiné le cas d'une architecte de 58 ans qui était poursuivie pour avoir commis des violences sur un douanier en janvier 2022 à l'aéroport parisien d'Orly alors qu'elle s'apprêtait à embarquer sur un vol à destination de Tahiti. Des violences filmées par plusieurs caméras de vidéosurveillance et dont les images ont été diffusées au tribunal, ce vendredi. En présence du douanier, qui avait fait le déplacement de métropole pour assister à cette heure d'audience, l'auditoire a en effet pu constater sur les vidéos que la prévenue avait tiré les cheveux de l'homme et qu'elle lui avait ensuite mis un coup de porte-documents dans le visage qui avait occasionné une incapacité totale de travail de cinq jours.
 
À la barre du tribunal, la prévenue – inconnue de la justice – a assuré qu'elle était arrivée calmement au guichet des détaxes pour se “renseigner” avant que la situation ne “parte en vrille” lorsque le douanier lui avait pris son téléphone. Interrogé à son tour, l'homme a affirmé que la quinquagénaire ne semblait pas dans son “état normal” et qu'elle avait commencé à l'insulter avant de le frapper. Pour la défense du douanier, Me Dominique Bourion a tout d'abord tenu à préciser que son client avait fait le voyage pour assister à l'audience car “cette affaire l'a beaucoup marqué”. L'avocat a dénoncé une “agression” commise par une personne qui “transforme les faits”.
 
“Tempérament emporté”
 
Avant de demander trois mois de prison avec sursis à l'encontre de la prévenue, le procureur de la République a rappelé lors de ses réquisitions qu'elle avait simplement été entendue par les policiers de l'aéroport après les faits et qu'elle avait même pu prendre son avion. “Vous n'auriez pas eu ce comportement à l'aéroport de Los Angeles, Madame ! Je crois que les autorités américaines n'auraient pas fait preuve de la même mansuétude face à ce spectacle affligeant.”
 
Pour la défense de l'architecte, Me Myriam Toudji a dénoncé des réquisitions excessives même si sa cliente a “ce tempérament qui peut paraître emporté”. L'avocate a ensuite expliqué qu'il était surprenant qu'un douanier puisse prendre le téléphone d'une personne et a exprimé des “doutes” quant au fait que l'homme se dise “encore traumatisé deux ans après”. Le juge rendra sa décision le 9 février.

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 2 Février 2024 à 14:42 | Lu 5290 fois