Jugée pour avoir escroqué un nonagénaire


Tahiti, le 16 novembre 2023 - L'ancienne gérante d'une maison de retraite, poursuivie pour avoir soutiré deux millions de francs à un homme de 97 ans, a été jugée jeudi par la cour d'appel. Deux ans de prison dont six mois avec sursis ont été requis à son encontre. 
 
Une femme de 47 ans, poursuivie pour abus de faiblesse, a été jugée par la cour d'appel jeudi matin après avoir été condamnée, en première instance, à la peine de deux ans de prison dont six mois de sursis. Il lui était reproché d'avoir soutiré deux millions de francs à un homme de 97 ans qui avait vécu dans la maison de retraite qu'elle dirigeait entre septembre et décembre 2017. C'est suite au décès du nonagénaire que le fils de ce dernier s'était rendu compte que son père – qui souffrait de deux cancers et ne pouvait plus se déplacer seul – avait fait plusieurs virements sur le compte de la prévenue et de son compagnon. 
 
À la barre de la cour d'appel jeudi et tel qu'elle l'avait fait en première instance, la prévenue a assuré que le vieil homme lui avait fait des “dons”. Une version inaudible pour l'avocat du fils de la victime, Me Mourad Mikou, pour lequel le vieil homme s'est “littéralement fait dépouiller” deux mois avant son décès alors qu'il était “vulnérable” et dans un “état de faiblesse”. “Alors qu'elle était censée le protéger, elle a fait tout le contraire. Elle est avide d'argent”, a affirmé l'avocat avant d'assurer qu'après avoir perçu les deux millions, la prévenue était “partie en vacances en famille aux États-Unis” avec l'argent du nonagénaire. 
 
Tirer profit
 
Même analyse du côté de l'avocat général qui a indiqué lors de ses réquisitions que les faits étaient parfaitement “caractérisés sur le plan juridique”. Balayant les “réponses et explications ridicules” de la quadragénaire, le représentant du ministère public a fustigé un comportement uniquement destiné à “tirer profit”. Il a ensuite requis la confirmation de la peine prononcée en première instance, soit deux ans de prison dont six mois avec sursis à l'encontre de la prévenue qui est déjà connue de la justice pour avoir notamment falsifié des chèques. 
 
Pour la défense de l'ancienne directrice de la maison de retraite, Me Dominique Antz a pour sa part assuré que l'enquête avait été trop légèrement menée et que jusqu'à preuve du contraire, “de son 18e anniversaire au dernier jour de sa vie, une personne est libre de faire ce qu'elle veut” et de donner son argent. L'avocat a également affirmé qu'“aucun élément du dossier” ne permettait de démontrer que la victime se trouvait dans un “état de vulnérabilité”. La cour rendra sa décision le 7 décembre. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 16 Novembre 2023 à 15:31 | Lu 4168 fois