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SUVA, mardi 26 avril 2011 (Flash d'Océanie) – En l’absence de vaccin, la lutte contre le paludisme, qui touche plusieurs pays mélanésiens de l’Océan Pacifique, continue à se concentrer sur des moyens de lutte contre le vecteur, le moustique, à l’aide de moustiquaires et avec l’appui de campagnes de sensibilisation.
Le 25 avril est la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
Dans le cadre de campagnes menées par le ministère local de la santé, à Vanuatu, plusieurs dizaines de milliers de moustiquaires doivent être distribuées, en mode porte-à-porte, aux populations d’une des provinces les plus peuplées, celle de Shefa (centre de l’archipel, où se trouve la capitale Port-Vila).
Objectif : éradiquer la malaria qui subsiste toujours dans ces régions, tout comme dans d’autres pays mélanésiens voisins (Papouasie-Nouvelle-Guinée et îles Salomon).
« Maintenant, nous n’attendons plus que les gens se déplacent pour venir chercher eux-mêmes leurs moustiquaires, mais nous allons à leur rencontre, chez eux, pour faire en sorte qu‘aucun foyer n’a été négligé », expliquait la semaine dernière Fasilah Taleo, qui dirige le programme anti-malaria au sein de l’institution de cette province.
Autre avantage : ces visites permettent de recenser le nombre de personnes vivant sous un même toit et donc ne fournir suffisamment de moustiquaires pour tout le monde.
Au cours de cette nouvelle offensive de distribution, la capitale Port-Vila devrait être concernée, y compris les quartiers les plus défavorisés.
La distribution, durant deux semaines, sera aussi précédée du déploiement d’équipes chargées de sensibiliser les populations à l’utilisation de ces filets en tant que moyen privilégié de lutte contre les piqûres de moustiques vecteurs.
« On ne peut réduire la malaria qu’avec la coopération des communautés concernées », a souligné l’agent de santé.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le paludisme, selon les dernières statistiques disponibles, causerait la mort de sept à huit cent personnes chaque année.
Au plan global, en 2009, le nombre de victimes de cette maladie (causée par le parasite plasmodium falciparum transmis par les piqûres de moustique) avoisinait les neuf cent mille, en grande majorité sur le continent africain.
Les grandes initiatives en cours, au plan mondial, sont coordonnées de conserve par l’organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds Mondial de l’ONU pour l’Enfance (UNICEF) et la Banque Mondiale, sous le signe « RBM » (pour « Roll Back Malaria » [faire reculer la malaria]).
« Il faut que les gouvernements des pays endémiques se mobilisent, et que les systèmes de santé se renforcent », exhorte Éric Mouzin, médecin épidémiologiste au sein de Roll Back Malaria.
Pour la quatrième édition de cette Journée mondiale contre le paludisme, le thème retenu est « Progrès réalisés et impact » avec pour ultime objectif l’éradication, d’ici 2015, des décès liés à cette maladie.
Une algue fidjienne contre la malaria ?
Au plan des espoirs dans cette lutte de longue haleine et au-delà des méthodes actuelles de prévention, une équipe de chercheurs américains a présenté fin février 2011 les résultats préliminaires d’une étude sur les potentialités d’une algue rouge des îles Fidji pour vaincre la malaria.
Cette équipe, menée par la biologiste Julia Kubanek de l’institut de technologie de l’État de Géorgie, a passé ces dernières années à étudier quelque huit cent espèces d’algues marines à Fidji, avant de finalement jeter son dévolu sur l’une d’entre elles : la Callophycus serratus, et en particulier les propriétés de la substance visqueuse qu’elle secrète en guise de système immunitaire externe.
Outre les propriétés antibiotiques apparemment déjà reconnues, et l’efficacité des mécanismes de défense de cette algue contre des organismes de type champignons, les chercheurs ont aussi, dans un premier temps, mené une série de tests en confrontant cette substance au virus du paludisme, responsable d’au moins un million de morts chaque année à travers le monde.
(Document ressource : http://www.biology.gatech.edu/news/story.php?id=3365)
Au cours des vingt dernières années, la malaria a développé successivement des résistances face aux médicaments employés, que ce soit la chloroquine, la fanzidar ou encore, plus récemment, l’artémisine (actuellement utilisée en Asie du Sud-est).
En Océanie insulaire, la malaria est relativement éradiquée.
Toutefois, certains pays, en particulier en Mélanésie (Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon) sont encore concernés par cette maladie transmise par les moustiques et constituent ce qu’il est convenu d’appeler des « poches de résistance ».
Dans ces pays, les programmes jusqu’ici le plus efficacement menés ont mis l’accent sur la distribution de moustiquaires (imprégnées de perméthrine, ces dernières années) dans une approche résolument orientée sur la lutte contre le moustique, vecteur de la maladie.
Il n’existe toujours pas de vaccin contre la maladie.
D’autres recherches sont en cours, notamment de la part de laboratoire français et ont atteint la phase des essais cliniques, concernant une autre maladie transmise par les moustiques : la fièvre hémorragie dengue.
Après ces essais in vitro, les chercheurs doivent néanmoins étayer leurs découvertes initiales par des essais in vivo, sur des animaux, puis des humains.
Les chercheurs entendent maintenant poursuivre leurs essais afin d’étudier de quelles manière les sécrétions de cette algue peuvent éventuellement agir contre d’autres virus, tels que celui du VIH-SIDA, voire même contre le cancer.
Un vaccin à l’horizon 2015 ?
Fin septembre 2010, plusieurs équipes de scientifiques australiens affirmaient se rapprocher de la découverte et de la mise en application de vaccins contre deux maladies transmises par les moustiques et qui font des ravages chaque année en Océanie et dans le monde : la fièvre hémorragique dengue et le paludisme.
Le première équipe de chercheurs, basée à Perth (Sud-ouest), à l’institut pour la recherche sanitaire infantile, est en fait chargée de mettre à l’épreuve le vaccin développé par le laboratoire français Sanofi Pasteur.
Selon l’institut, le produit, une fois développé, doit maintenant entrer en phase d’essais cliniques, dans des conditions les plus proches de la réalité.
La mise sur le marché n’est toutefois pas prévue pour être proche : jusqu’ici, la fourchette évoquée regarde un horizon 2015 pour ce vaccin qui serait capable de traiter les quatre sérotypes de la dengue.
Le processus, enclenché il y a une dizaine d’années, en est actuellement aux derniers essais cliniques, a précisé en début de semaine le professeur associé Peter Richmond, de cet institut.
Les essais devraient être menés dans trois villes du pays : Perth, Adelaide (Australie méridionale) et Brisbane.
En Australie, principal marché ciblé, la dengue apparaît notamment dans les régions les plus tropicales et humides du pays, à la saison chaude (correspondant à l’été austral, novembre-mars), en particulier dans le Queensland et dans le territoire du Nord. Les inondations régulières dans ces États contribuent aussi à la prolifération des moustiques, dont certains sont des vecteurs de ce virus.
Dans d’autres cas, ce sont des nationaux qui ramènent le virus qu’ils ont contracté lors de vacances vers des destinations populaires de masse comme Bali, en Indonésie.
La dengue se caractérise par les maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires et, lorsqu’elle atteint un stade avancé, peut entraîner des complications hémorragiques internes mortelles.
Entre-temps, une autre équipe, basée au Burnet Institute de Melbourne, évoquait ces derniers mois une avancée significative dans l’élaboration d’un vaccin contre le paludisme.
Nom de code provisoire de ce produit : spiroindolone NITD609, a annoncé le biologiste moléculaire Brendan Crabb, directeur de l’institut.
Ce produit aurait déjà fait ses preuves en laboratoire en éliminant toute trace du virus chez des souris, expliquent les chercheurs dans une publication cette semaine dans le prestigieux journal Science.
Guerre génétique et bactériologique
Au plan des recherches scientifiques, ces derniers mois, plusieurs annonces ont été faites concernant des pistes éventuelles, qui pourraient voir se concrétiser des progrès en matière de lutte et de réduction de l’impact de la dengue.
L’une de ces pistes implique la possibilité de réduire l’espérance de vie des moustiques, via la génétique, afin qu’ils disparaissent avant que d’avoir atteint l’âge à partir duquel ils sont en mesure de propager ce virus (qui existe sous plusieurs versions de sérotypes, allant de 1 à 4).
Une autre piste, actuellement développée par une équipe de l’université James Cook de Cairns (Australie) dans le cadre d’un projet mondial, mentionnait des essais actuellement en cours afin d’implanter une bactérie qui permettrait aux vecteurs (le moustique Aedes Aegypti) de devenir plus résistants au virus, et donc incapables de le transmettre.
« On prend les moustiques existant et en gros on les transforme en moustiques non-dengue (…) On en est à la phase des essais in vivo et ce que je peux dire, pour le moment, c’est que ça se présente assez bien », déclarait début juillet 2010 à la presse australienne le Dr Scott Ritchie, entomologiste impliqué dans ces recherches.
Les expériences suivent un protocole par lequel la bactérie est implantée chez les moustiques femelles (celles qui piquent), pour qu’elles les transmettent à leur tout à leur progéniture.
En fonction des résultats, les premiers essais en conditions réelles pourraient avoir lieu courant 2011, dans la région de Cairns.
Ressusciter la bonne vieille chloroquine ?
Dans le domaine de la recherche concernant le même vecteur, mais cette fois-ci la malaria (paludisme) qui existe encore dans plusieurs États insulaires océaniens (dont Vanuatu, les îles Salomon ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée), une jeune chercheur australienne a bénéficie depuis 2010 d’un coup de pouce émanant de la fondation L'Oréal Australia, à hauteur de vingt mille dollars (quatorze mille euros), dédiée à l’appui des femmes dans le domaine des sciences.
La bénéficiaire de cette subvention est Rowena Martin, qui travaille depuis plusieurs années à l’Université Nationale australienne et à celle de Melbourne afin de tenter d’expliquer la perte de puissance d’un médicament encore efficace il y a une vingtaine d’années : la chloroquine.
L’un des objectifs de ces travaux, dont certaines phases sont été publiées en 2009 dans le prestigieux journal Science, serait, après avoir expliqué les raisons de cette baisse d’efficacité (attribuée à une résistance des moustiques), de retrouver le moyen de remettre la chloroquine à l’ordre du jour, principalement en raison de son faible coût.
La dengue est une fièvre hémorragique dont les symptômes vont des douleurs musculaires et articulaires aux maux de têtes, aux nausées, à la fièvre, et pouvant aller jusqu'à l'hémorragie interne dans les stades les plus avancés de la maladie, qui peut dans certains cas se révéler mortelle.
Les recommandations d'usage sont d'avoir recours à des produits répulsifs personnels, des répulsifs ambiants (type tortillons consumables), aux moustiquaires et de porter de préférence des vêtements couvrant bien les membres, afin d'éviter la piqûre des moustiques Aedes Aegypti, vecteur de la maladie.
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Liens utiles :
Des moustiquaires pour la vie (Jardin du Luxembourg
Table ronde sur la lutte contre le paludisme le mercredi 27 avril 2011
La Journée de lutte contre le paludisme sur le site Internet de Roll Back Malaria
http://www.rollbackmalaria.org/worldmalariaday/fr/jardinLuxembourg.html
La France et la lutte contre le paludisme]url:http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/publications_827/enjeux-planetaires-cooperation-internationale_3030/fiches-reperes_19979/france-lutte-contre-paludisme_79062.html
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SUVA, mardi 26 avril 2011 (Flash d'Océanie) – En l’absence de vaccin, la lutte contre le paludisme, qui touche plusieurs pays mélanésiens de l’Océan Pacifique, continue à se concentrer sur des moyens de lutte contre le vecteur, le moustique, à l’aide de moustiquaires et avec l’appui de campagnes de sensibilisation.
Le 25 avril est la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
Dans le cadre de campagnes menées par le ministère local de la santé, à Vanuatu, plusieurs dizaines de milliers de moustiquaires doivent être distribuées, en mode porte-à-porte, aux populations d’une des provinces les plus peuplées, celle de Shefa (centre de l’archipel, où se trouve la capitale Port-Vila).
Objectif : éradiquer la malaria qui subsiste toujours dans ces régions, tout comme dans d’autres pays mélanésiens voisins (Papouasie-Nouvelle-Guinée et îles Salomon).
« Maintenant, nous n’attendons plus que les gens se déplacent pour venir chercher eux-mêmes leurs moustiquaires, mais nous allons à leur rencontre, chez eux, pour faire en sorte qu‘aucun foyer n’a été négligé », expliquait la semaine dernière Fasilah Taleo, qui dirige le programme anti-malaria au sein de l’institution de cette province.
Autre avantage : ces visites permettent de recenser le nombre de personnes vivant sous un même toit et donc ne fournir suffisamment de moustiquaires pour tout le monde.
Au cours de cette nouvelle offensive de distribution, la capitale Port-Vila devrait être concernée, y compris les quartiers les plus défavorisés.
La distribution, durant deux semaines, sera aussi précédée du déploiement d’équipes chargées de sensibiliser les populations à l’utilisation de ces filets en tant que moyen privilégié de lutte contre les piqûres de moustiques vecteurs.
« On ne peut réduire la malaria qu’avec la coopération des communautés concernées », a souligné l’agent de santé.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le paludisme, selon les dernières statistiques disponibles, causerait la mort de sept à huit cent personnes chaque année.
Au plan global, en 2009, le nombre de victimes de cette maladie (causée par le parasite plasmodium falciparum transmis par les piqûres de moustique) avoisinait les neuf cent mille, en grande majorité sur le continent africain.
Les grandes initiatives en cours, au plan mondial, sont coordonnées de conserve par l’organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds Mondial de l’ONU pour l’Enfance (UNICEF) et la Banque Mondiale, sous le signe « RBM » (pour « Roll Back Malaria » [faire reculer la malaria]).
« Il faut que les gouvernements des pays endémiques se mobilisent, et que les systèmes de santé se renforcent », exhorte Éric Mouzin, médecin épidémiologiste au sein de Roll Back Malaria.
Pour la quatrième édition de cette Journée mondiale contre le paludisme, le thème retenu est « Progrès réalisés et impact » avec pour ultime objectif l’éradication, d’ici 2015, des décès liés à cette maladie.
Une algue fidjienne contre la malaria ?
Au plan des espoirs dans cette lutte de longue haleine et au-delà des méthodes actuelles de prévention, une équipe de chercheurs américains a présenté fin février 2011 les résultats préliminaires d’une étude sur les potentialités d’une algue rouge des îles Fidji pour vaincre la malaria.
Cette équipe, menée par la biologiste Julia Kubanek de l’institut de technologie de l’État de Géorgie, a passé ces dernières années à étudier quelque huit cent espèces d’algues marines à Fidji, avant de finalement jeter son dévolu sur l’une d’entre elles : la Callophycus serratus, et en particulier les propriétés de la substance visqueuse qu’elle secrète en guise de système immunitaire externe.
Outre les propriétés antibiotiques apparemment déjà reconnues, et l’efficacité des mécanismes de défense de cette algue contre des organismes de type champignons, les chercheurs ont aussi, dans un premier temps, mené une série de tests en confrontant cette substance au virus du paludisme, responsable d’au moins un million de morts chaque année à travers le monde.
(Document ressource : http://www.biology.gatech.edu/news/story.php?id=3365)
Au cours des vingt dernières années, la malaria a développé successivement des résistances face aux médicaments employés, que ce soit la chloroquine, la fanzidar ou encore, plus récemment, l’artémisine (actuellement utilisée en Asie du Sud-est).
En Océanie insulaire, la malaria est relativement éradiquée.
Toutefois, certains pays, en particulier en Mélanésie (Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon) sont encore concernés par cette maladie transmise par les moustiques et constituent ce qu’il est convenu d’appeler des « poches de résistance ».
Dans ces pays, les programmes jusqu’ici le plus efficacement menés ont mis l’accent sur la distribution de moustiquaires (imprégnées de perméthrine, ces dernières années) dans une approche résolument orientée sur la lutte contre le moustique, vecteur de la maladie.
Il n’existe toujours pas de vaccin contre la maladie.
D’autres recherches sont en cours, notamment de la part de laboratoire français et ont atteint la phase des essais cliniques, concernant une autre maladie transmise par les moustiques : la fièvre hémorragie dengue.
Après ces essais in vitro, les chercheurs doivent néanmoins étayer leurs découvertes initiales par des essais in vivo, sur des animaux, puis des humains.
Les chercheurs entendent maintenant poursuivre leurs essais afin d’étudier de quelles manière les sécrétions de cette algue peuvent éventuellement agir contre d’autres virus, tels que celui du VIH-SIDA, voire même contre le cancer.
Un vaccin à l’horizon 2015 ?
Fin septembre 2010, plusieurs équipes de scientifiques australiens affirmaient se rapprocher de la découverte et de la mise en application de vaccins contre deux maladies transmises par les moustiques et qui font des ravages chaque année en Océanie et dans le monde : la fièvre hémorragique dengue et le paludisme.
Le première équipe de chercheurs, basée à Perth (Sud-ouest), à l’institut pour la recherche sanitaire infantile, est en fait chargée de mettre à l’épreuve le vaccin développé par le laboratoire français Sanofi Pasteur.
Selon l’institut, le produit, une fois développé, doit maintenant entrer en phase d’essais cliniques, dans des conditions les plus proches de la réalité.
La mise sur le marché n’est toutefois pas prévue pour être proche : jusqu’ici, la fourchette évoquée regarde un horizon 2015 pour ce vaccin qui serait capable de traiter les quatre sérotypes de la dengue.
Le processus, enclenché il y a une dizaine d’années, en est actuellement aux derniers essais cliniques, a précisé en début de semaine le professeur associé Peter Richmond, de cet institut.
Les essais devraient être menés dans trois villes du pays : Perth, Adelaide (Australie méridionale) et Brisbane.
En Australie, principal marché ciblé, la dengue apparaît notamment dans les régions les plus tropicales et humides du pays, à la saison chaude (correspondant à l’été austral, novembre-mars), en particulier dans le Queensland et dans le territoire du Nord. Les inondations régulières dans ces États contribuent aussi à la prolifération des moustiques, dont certains sont des vecteurs de ce virus.
Dans d’autres cas, ce sont des nationaux qui ramènent le virus qu’ils ont contracté lors de vacances vers des destinations populaires de masse comme Bali, en Indonésie.
La dengue se caractérise par les maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires et, lorsqu’elle atteint un stade avancé, peut entraîner des complications hémorragiques internes mortelles.
Entre-temps, une autre équipe, basée au Burnet Institute de Melbourne, évoquait ces derniers mois une avancée significative dans l’élaboration d’un vaccin contre le paludisme.
Nom de code provisoire de ce produit : spiroindolone NITD609, a annoncé le biologiste moléculaire Brendan Crabb, directeur de l’institut.
Ce produit aurait déjà fait ses preuves en laboratoire en éliminant toute trace du virus chez des souris, expliquent les chercheurs dans une publication cette semaine dans le prestigieux journal Science.
Guerre génétique et bactériologique
Au plan des recherches scientifiques, ces derniers mois, plusieurs annonces ont été faites concernant des pistes éventuelles, qui pourraient voir se concrétiser des progrès en matière de lutte et de réduction de l’impact de la dengue.
L’une de ces pistes implique la possibilité de réduire l’espérance de vie des moustiques, via la génétique, afin qu’ils disparaissent avant que d’avoir atteint l’âge à partir duquel ils sont en mesure de propager ce virus (qui existe sous plusieurs versions de sérotypes, allant de 1 à 4).
Une autre piste, actuellement développée par une équipe de l’université James Cook de Cairns (Australie) dans le cadre d’un projet mondial, mentionnait des essais actuellement en cours afin d’implanter une bactérie qui permettrait aux vecteurs (le moustique Aedes Aegypti) de devenir plus résistants au virus, et donc incapables de le transmettre.
« On prend les moustiques existant et en gros on les transforme en moustiques non-dengue (…) On en est à la phase des essais in vivo et ce que je peux dire, pour le moment, c’est que ça se présente assez bien », déclarait début juillet 2010 à la presse australienne le Dr Scott Ritchie, entomologiste impliqué dans ces recherches.
Les expériences suivent un protocole par lequel la bactérie est implantée chez les moustiques femelles (celles qui piquent), pour qu’elles les transmettent à leur tout à leur progéniture.
En fonction des résultats, les premiers essais en conditions réelles pourraient avoir lieu courant 2011, dans la région de Cairns.
Ressusciter la bonne vieille chloroquine ?
Dans le domaine de la recherche concernant le même vecteur, mais cette fois-ci la malaria (paludisme) qui existe encore dans plusieurs États insulaires océaniens (dont Vanuatu, les îles Salomon ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée), une jeune chercheur australienne a bénéficie depuis 2010 d’un coup de pouce émanant de la fondation L'Oréal Australia, à hauteur de vingt mille dollars (quatorze mille euros), dédiée à l’appui des femmes dans le domaine des sciences.
La bénéficiaire de cette subvention est Rowena Martin, qui travaille depuis plusieurs années à l’Université Nationale australienne et à celle de Melbourne afin de tenter d’expliquer la perte de puissance d’un médicament encore efficace il y a une vingtaine d’années : la chloroquine.
L’un des objectifs de ces travaux, dont certaines phases sont été publiées en 2009 dans le prestigieux journal Science, serait, après avoir expliqué les raisons de cette baisse d’efficacité (attribuée à une résistance des moustiques), de retrouver le moyen de remettre la chloroquine à l’ordre du jour, principalement en raison de son faible coût.
La dengue est une fièvre hémorragique dont les symptômes vont des douleurs musculaires et articulaires aux maux de têtes, aux nausées, à la fièvre, et pouvant aller jusqu'à l'hémorragie interne dans les stades les plus avancés de la maladie, qui peut dans certains cas se révéler mortelle.
Les recommandations d'usage sont d'avoir recours à des produits répulsifs personnels, des répulsifs ambiants (type tortillons consumables), aux moustiquaires et de porter de préférence des vêtements couvrant bien les membres, afin d'éviter la piqûre des moustiques Aedes Aegypti, vecteur de la maladie.
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Liens utiles :
Des moustiquaires pour la vie (Jardin du Luxembourg
Table ronde sur la lutte contre le paludisme le mercredi 27 avril 2011
La Journée de lutte contre le paludisme sur le site Internet de Roll Back Malaria
http://www.rollbackmalaria.org/worldmalariaday/fr/jardinLuxembourg.html
La France et la lutte contre le paludisme]url:http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/publications_827/enjeux-planetaires-cooperation-internationale_3030/fiches-reperes_19979/france-lutte-contre-paludisme_79062.html
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