Jour j-2 pour le salon du livre de Papeete


PAPEETE, le 7 novembre 2016 - Le 16ème salon du livre se tiendra à la Maison de la culture du 10 au 13 novembre. De nombreux auteurs invités vont se mêler aux auteurs locaux, sous le regard des représentants des neuf maisons de l’association des éditeurs de Tahiti et des îles (AETI).

Le cru des auteurs polynésiens n’est pas aussi copieux que pour l’édition 2015. Une quarantaine de nouveaux ouvrages locaux seront tout de même présentés à l’occasion de 16ème salon du livre, comme par exemple Pina de Tutaua Peu paru Au vent des îles, A he’e noa i te tau, Mémoires d’une vie partagées de John Doom paru chez Haere Pō, La pirogue sans balancier, le Dolphin à Tahiti de Luc Duflos paru chez ‘Ura éditions. Pour les présenter, différentes interventions sont prévues par les auteurs eux-mêmes qui seront aussi disponibles sur les stands de leur maison d’édition respective pour les dédicaces.

Les auteurs invités, ils sont neuf, viennent de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’Indonésie, d’Australie, de Nouvelle-Calédonie, de France… Ils partageront leur "vision du monde" avec les auteurs locaux. Certains présenteront leur(s) ouvrage(s) eux-mêmes ou participeront à des tables rondes, conférences, aux côtés d’auteurs locaux et/ou de modérateurs.

Par exemple, Marie-Noëlle Fremy rencontrera le poète australien Peter Bakowski, Yvette Temauri, horticultrice et Jean-François Butaud, botaniste prendront place à la même table que Gildas Gâteblé, l’auteur de Flore ornementale, pour s’entretenir sur le sujet des espèces indigènes et endémiques du Pacifique.

Ces temps forts littéraires s’inscrivent dans un programme plus large d’animations. Le parcours des visiteurs sera jalonné par l’exposition photos d’Olivier Dangles, l’auteur de Natura maxima. Des projections de films du Fifo et des ateliers rythmeront les journées du salon. Pierre Cornuel animera un atelier d’illustration (le jeudi 10 et le vendredi 11 novembre de 14h30 à 16 heures et le dimanche 13 novembre de 10h30 à midi), Gotz un atelier bande-dessiné consacré aux onomatopées (le samedi 12 novembre de 10 heures à 11h30) et Marin Ledun un atelier d’écriture (le samedi 12 novembre de 14 heures à 16 heures).

En attendant l’ouverture du salon, vous pouvez participer au jeu concours "Et pour toi, lire c’est quoi.. ? ". Ce jeu fait suite au "buzz provoqué par la mise en ligne de vidéo d’annonce de notre évènement", indique Lucile Bambridge, co-organisatrice du salon du livre. "Des internautes se sont pris au jeu et ont réalisé leur propre vidéo, on en a fait un concours qui va durer jusqu’à mercredi." Pour tout savoir rendez-vous sur la page Facebook de l’événement. De nombreuses réponses sont déjà en ligne !

Les projections Fifo

Après une interruption en 2015, les bonnes habitudes reprennent, en lien avec les conférences, tables rondes, animations du salon.
Vanuatu, le symbole de l’urgence climatique le jeudi 10 à 15h30
Footprints, le vendredi à 11h45
Une nature envahissante le vendredi à 15h30
Trent Parke – The black rose le vendredi 11 à 16h30
The price of peace le samedi 12 à 10 heures
Putuparri and the rainmakers le samedi 12 à 14 heures
L’île continent le samedi 12 à 14 heures
Plastic paradise le dimanche à 15 heures

La 14ème édition du Fifo se tiendra du 4 à 12 février 2017.

Le salon du livre, "une puissante incitation à l’écriture"

Sylvie Couraud est psychologue, auteur et animatrice d’ateliers d’écritures. Il y a dix ans, elle a lancé une première édition des "carnets d’écriture". L’opération est renouvelée cette année, à l’occasion du salon du livre. "Ce salon est une puissante incitation à la lecture, c’est aussi une puissante incitation à l’écriture", indique celle qui résume les carnets d’écriture par un "vaste atelier d’écriture à l’échelle de la Polynésie".

Le concept est simple, il invite chacun et chacune, de toute origine, de tout âge, de toute classe sociale et de toute sensibilité à devenir un auteur. "Cette initiative, invite à un moment d’intimité avec soi-même", a résumé Sylvie Couraud. Pour se donner la chance de devenir auteur, c’est simple. Récupérez un carnet. Dix mille exemplaires vont être distribués au salon du livre mais aussi dans les agences OPT de Tahiti et des îles. Ensuite, écrivez sur les pages du carnet, en fonction des indications déjà inscrites : "Je présente mon île…", "J’ai un rêve pour mon île…", "Je raconte l’histoire ma famille…", "C’est ma vie…", "Ce qui me met en colère…". Vous pouvez vous exprimer en français, tahitien… et annoter vos mots de dessins. Il y a sept thématiques à illustrer. Vous avez jusqu’au 31 décembre pour laisser libre court à votre imagination.

Déposez votre carnet rédigé au salon du livre, dans une agence OPT ou envoyez-le à BP 1 709 – 98 713 Papeete. Vos mots seront peut-être retenus pour nourrir un livre commun dit livre d’expression populaire qui sera publié lors du salon du livre 2017. Lors de la première édition, 500 carnets avaient été récupérés. "Pour cette nouvelle opération, nous avons amélioré la distribution des carnets", annoncent les organisateurs qui espèrent recevoir toujours plus de mots.

Peter Bakowsi, un "grand poète"

"J’ai été très touchée par la poésie de l’Australien Peter Bakowski, par sa poésie moderne du quotidien", indique Marie-Noëlle Fremy. "Il est simple, ses mots sont simples. Il le dit, quand il travaille, il enlève des choses". Dans les écrits du poète, celle qui va animer une rencontre et une table ronde sur Peter Bakowski, sent "l’Australie, les origines de l’auteur, mais aussi son amour du voyage. Il a une très grande sensibilité."

Peter Bakowski, né en Australie d’un père polonais et d’une mère allemande qui ont quitté l’Europe au sortir de la guerre, est tombé "amoureux d’une carte du monde" à l’âge de 6 ans. À 29 ans, il est parti sur les routes du monde. Il était en vacances chez un ami au Texas mais une rupture amoureuse a eu raison de son envie de rentrer chez lui. Cette rupture a été l’occasion, pour lui, de se lancer dans la poésie.

Marie-Noëlle Fremy, historienne, auteure, membre de l’association locale de slam connait bien les écrits de Peter Bakowski. Elle les a étudiés pour assurer ses deux interventions. La rencontre se fera autour du recueil Le cœur à trois heures du matin. "Quels sont les secrets du poète pour faire un pas de côté et dire le monde autrement ?", va s’interroger le duo.

La table ronde, sur le thème des poètes des mers du sud accueillera en plus Flora Devatine. "Il va être question de la poésie notre région, de ce que l’Océanie peut apporter à la poésie universelle, si elle a à apporter quelque chose d’ailleurs. Cela sera intéressant de confronter les idées de Peter Bawovski, fils d’immigré européen qui vit en Australie et de défenseurs de la littérature polynésienne. Nous réfléchirons ensemble au fait d’être autochtone."

Rendez-vous le samedi 12 de 10h15 à 11 heures pour la rencontre et de 17h20 à 18h05 pour la table ronde.


Patrick Chastel : "Je me suis lâché"

En fuite vers l’horizon. Tel est le titre du nouvel ouvrage de Patrick Chastel, disponible au salon du livre cette fin de semaine. "C’est un roman d’aventures, d’évasion, un roman de plage qu’on lit facilement et dont les décors s’inspirent de mes propres voyages", indique-t-il. L’histoire se passe à la Rochelle, Dakar mais aussi sur l’e fleuve Amazone et l’océan Atlantique.

Il raconte la rencontre entre Aïcha, un homme qui connaît de sérieux problème dans son couple et un autre qui rêve de hisser les voiles. Les trois personnages vont partager un bout de chemin qui, au fil des événements, va devenir le théâtre d’une terrifiante fuite en avant. "Voilà une dizaine d’années que j’ai mis de côté les romans pour me consacrer à la rédaction d’ouvrages sur les Marquises ou pour les enfants. Là, je me suis lâché."

Un deuxième ouvrage parait sous la plume de Patrick Chastel dans la collection Te mano o te fenua, toujours aux éditions Haere Po. Il est intitulé Noha, le pétrel de Tahiti. "Comme le premier de cette collection paru l’an passé il est un dialogue entre un grand-père et son petit-fils. À l’issu de l’échange, des pages plus techniques présentent l’oiseau, parlent de la pollution lumineuse. Elles donnent aussi des conseils aux lecteurs qui découvriraient un pétrel à terre." Elles sont rédigées sous le contrôle de l’association Manu. Les textes du troisième numéro de la collection sont prêts. Ce numéro traitera du ura de Rimatara.

Présent au salon du livre, Patrick Chastel présentera et dédicacera ses ouvrages. Il accueillera aussi les téléspectateurs du film adapté de son titre jeunesse La Marque des dieux paru en octobre 2013 chez Haere Po. "Ce film a été réalisé par des élèves de sixième de Makemo. Il est le fruit d’un travail mené par un professeur de français et la documentaliste du collège de l’île. C’est un travail remarquable." Le film dure 34 minutes. Pour le monter, les élèves ont écrit un scénario à partir du livre original, ont répété les scènes, pensé aux costumes. Le professeur de musique a créé la bande originale.

Le film sera projeté le jeudi 10 novembre entre 9h35 et 10h15 et le vendredi 11 novembre entre 11 heures et 11h35 dans la salle de projection de la Maison de la culture.

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 7 Novembre 2016 à 15:17 | Lu 1919 fois