Jeux olympiques : le fenua reste sous l’égide de la France


PAPEETE, 30 novembre 2017 - A quelques jours du renouvellement du bureau du Comité olympique de Polynésie française (COPF), une précision du Comité international olympique diffusée mercredi par le gouvernement rappelle que la Polynésie française n’a pas capacité à disposer d’un Comité national olympique.

C’est un vieux combat de Tauhiti Nena, à la tête du Comité olympique de Polynésie française. Celui de permettre aux athlètes locaux de concourir aux Jeux olympiques sous la bannière de la Polynésie française, et non pas en tant que membres des sélections françaises. L’ancien président du COPF défend depuis 10 ans, auprès des médias et du mouvement sportif, la capacité pour la Polynésie française de s’affilier directement au Comité international olympique (CIO) afin de participer aux Jeux Olympiques avec le drapeau tahitien et bénéficier directement des crédits du CIO en tant que Comité national olympique.

La cour d’appel de Papeete a invalidé fin août, pour irrégularité, le scrutin qui avait réélu en janvier 2016 Tauhiti Nena à la présidence du COPF. Cet arrêt avait désigné un administrateur provisoire pour convoquer une nouvelle assemblée générale en vue de l’organisation de nouvelles élections sous quatre mois. Cette assemblée générale est convoquée samedi 2 décembre.

C’est dans ce contexte que le gouvernement a diffusé mercredi un courrier du Comité international olympique daté le 28 novembre 2017 à Lausanne, siège du CIO. Il s’agit d’une précision apportée par l’instance internationale pour faire suite à une demande faite en juillet dernier par Edouard Fritch au sujet des conditions d’inscriptions au CIO et de l’éligibilité de la Polynésie française aux financements de la Solidarité Olympique (SO).

La réponse est sans appel : la Polynésie française n’a pas la capacité, au regard des dispositions réglementaires en vigueur au sein du CIO, de constituer un Comité national olympique à moins d’accéder au statut "d’Etat indépendant reconnu par la communauté internationale". Conséquence : "Le CIO reconnaît un seul et unique CNO pour l’ensemble du territoire français qui est le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF)", souligne cette missive de Lausanne, en notant que "seuls les CNO reconnus par le CIO peuvent solliciter les programmes de la Solidarité Olympique et en bénéficier directement : par conséquent, dans l’intérêt du développement du sport et des athlètes sur le territoire de la Polynésie française, nous ne pouvons qu’encourager les organisations et instances sportives compétentes de la Polynésie française à se rapprocher du CNOSF afin d’examiner les possibilités de collaboration et d’accès aux programmes d’aides disponibles au travers du CNOSF, dans le cadre notamment des structures décentralisées du CNOSF et au même titre que les autres Comités Territoriaux Olympiques et Sportifs (CTOS)".

"Autrement dit, tacle pour finir un communiqué transmis mercredi par le gouvernement, il faudrait que Tahiti soit un « État indépendant reconnu par la communauté internationale ». Malgré une parfaite connaissance de la situation, ce positionnement politique et indépendantiste défendu par Monsieur Nena a entraîné la confusion au sein du mouvement sportif, ces dix dernières années, le menant dans une voie dont la seule issue est l’indépendance. Le mouvement sportif est désormais acteur de son destin et doit se prononcer ce samedi 2 décembre lors de son assemblée générale élective".

Rédigé par JPV le Jeudi 30 Novembre 2017 à 13:32 | Lu 1566 fois