Jeux du Pacifique 2027 – Les actions en passe d’être lancées sur le terrain


Louis Provost et Éric Zorgnotti, respectivement président et directeur technique du COPF, œuvrent pour que les Jeux du Pacifique 2027 soient une réussite au niveau de l’organisation et des résultats sportifs tahitiens.
Tahiti, le 5 juin 2024 - La rénovation et la réhabilitation des sites destinés à accueillir les compétitions des Jeux du Pacifique 2027 qui auront lieu à Tahiti n’ont pas encore démarré faute de financement, de même que le projet “Ambition Tahiti 2027” créé pour accompagner les athlètes dans leur préparation pour l’événement. Mais une partie du budget (18 milliards de francs) devrait être débloquée lors du vote du prochain collectif budgétaire prévu dans quelques semaines.
 
Le budget global consacré à l’organisation des Jeux du Pacifique 2027 a été fixé à 18 milliards de francs par le gouvernement Brotherson et entériné le 15 avril par l’assemblée de la Polynésie française. Un premier déblocage des fonds devrait être acté lors du prochain collectif budgétaire présenté à l’assemblée fin juin ou début juillet. Une partie des fonds va être consacrée au dispositif “Ambition Tahiti 2027”, pierre angulaire du programme de préparation des athlètes, et au Comité d’organisation des Jeux 2027 (COJ) présidé par Noéline Parker.
 
En ce qui concerne la réhabilitation des sites de compétition, cela est du ressort de l’Institut de la jeunesse et des sports (IJSPF) et de la cellule des Grands travaux (GP2) qui travaillent toutefois en étroite collaboration avec le Comité olympique de la Polynésie française (COPF), le COJ et le ministère des Sports, comme le confirme Louis Provost, le président du COPF : “Les réunions d’organisation entre les différentes parties liées aux Jeux du Pacifique 2027 ont commencé depuis longtemps pour déterminer les sites de compétition et en programmer leur réfection ou leur construction. Le dossier est déjà bien avancé quant aux installations qui seront utilisées, mais il nous faut maintenant avancer concrètement sur le terrain à trois ans des Jeux. Reste un point d’interrogation concernant la piscine. Ce sera a priori un bassin éphémère qui sera peut-être positionné du côté de Mama’o. On est en retard par rapport à nos prévisions de départ quant au lancement des travaux et du dispositif lié à la préparation des athlètes, mais on est encore dans les temps pour être prêt à accueillir les Jeux en 2027 dans les meilleures conditions possibles, tant d’un point de vue matériel qu’en termes de représentativité de nos athlètes.”
 
Ceci étant, il serait judicieux que les installations soient prêtes plusieurs mois avant l’échéance des Jeux pour en tester la fiabilité, d’autant que si la majorité des sites demande des travaux de réfection, deux salles doivent être construites, l’une consacrée au badminton et au tennis de table à Faa’a, l’autre au squash à Pirae dans le quartier de Pater. Vingt-quatre sites seront dédiés aux compétitions et aux entraînements répartis entre Tahiti, Moorea et Raiatea.

 
Un long programme inédit de préparation des athlètes

 
La délégation tahitienne devrait compter entre 350 et 400 sportifs en 2027, un chiffre plus élevé que lors des éditions passées des Jeux du Pacifique généré par l’avantage d’évoluer à domicile et donc avec des contraintes financières beaucoup moins lourdes que lors des déplacements à l’extérieur. Mais organiser les Jeux du Pacifique à domicile impose aussi que les athlètes tahitiens soient au top devant leur public et le COPF a d’ailleurs pour objectif et ambition que Tahiti gagne les Jeux en 2027, ce qui serait une première dans l’histoire de l’événement. Et pour ce faire, un programme baptisé “Ambition Tahiti 2027” a été élaboré par le COPF et son directeur technique, Éric Zorgnotti. Le projet a été présenté dès 2022, Tahiti ayant obtenu l’organisation des Jeux en novembre 2021, mais il est resté sans suite dans un premier temps pour cause de changement de gouvernement. Il a en revanche obtenu l’aval de la ministre des Sports, Nahema Temarii, au mois de mars dernier et il devrait être mis en pratique à court terme dès réception des premiers financements.
 
Éric Zorgnotti détaille son projet : “Jamais, par le passé, un projet de préparation des athlètes n’avait été conçu sur une longue durée, sinon à la marge et quelques mois avant l’échéance des Jeux. Nous avons trois ans et un budget conséquent pour soutenir les fédérations dans la préparation de leur élite. Le concept s’articule sur un contrat de confiance entre ministère des Sports, COPF, fédérations, cadres techniques et athlètes. C’est la base du dispositif. Cette confiance doit être liée à de l’exigence, à savoir que l’on soutient les fédérations mais en leur imposant des critères pour que le projet soit respecté et efficace. L’agilité est le troisième axe du concept, à savoir que la cellule de performance qui associe le ministère, le COPF, la DJS et l’IJSP soit réactive pour que les dossiers soient rapidement validés. Dernier axe, le contrôle, car c’est de l’argent public et il faut qu’il soit utilisé à bon escient. Ces quatre axes sont la base d’‘Ambition Tahiti 2027’.”

Les fédérations doivent déjà cibler leurs sélectionnés potentiels
 
Une première évaluation a eu lieu au mois d’avril après le feu vert du ministère des Sports quant à l’officialisation du dispositif. Douze des 25 fédérations qui seront concernées par les Jeux ont transmis un dossier à la cellule de performance, dossier en passe d’être entériné et mis en pratique sur le terrain à partir de juillet 2024 si le déblocage des fonds est avéré. Le budget d’“Ambition Tahiti 2027” est fixé à 125 millions par an (il sera alloué aux intéressés au prorata cette année) pour l’ensemble des fédérations, chiffre qui n’a pas été établi au jugé mais après une analyse pointue du coût d’un athlète de haut niveau entre matériel, entraîneur, suivi médical et déplacement.
 
À trois ans des Jeux, il y a déjà une bonne partie des athlètes sur lesquels les fédérations peuvent miser et elles doivent être en mesure d’estimer le potentiel des sélectionnables pour 2027, à l’image du basket qui prépare déjà ses sélections pour l’échéance des Jeux. Après, il peut sortir des pépites, mais il y aura possibilité de les intégrer au processus au fil du temps.
 
Les Mini-Jeux de Palau, qui auront lieu du 29 juin au 9 juillet 2025 et qui concerneront douze fédérations tahitiennes, pourront servir de test quant à la progression des athlètes qui bénéficient du chemin de préparation, un test relatif toutefois car les Mini-Jeux mettent en scène beaucoup de jeunes espoirs qui ne seront pas forcément à maturité à Tahiti en 2027. Il y aussi le cas des athlètes tahitiens installés en métropole et qui vont aussi bénéficier d’un soutien. Le COPF doit signer prochainement une convention tripartite avec l’Agence nationale du sport (ANS) et la Mission d’appui technique jeunesse et sport (MATJS) pour devenir une Maison régionale de performance (MPR).
 
Cibler rapidement les meilleurs espoirs tahitiens et les accompagner financièrement dans leur parcours à l’extérieur est le but de la future convention. Teuraiterai Tupaia qui vient de pulvériser le record de France du javelot et qui s’est qualifié pour les Jeux olympiques de Paris est l’exemple type du grand espoir sportif tahitien qui aurait eu bien besoin d’un solide soutien financier lors de son installation en métropole où il a vécu des temps difficiles. Cela va mieux désormais depuis qu’il a récemment intégré la liste des sportifs français de haut niveau. Notons que l’IJSPF soutient aussi 172 sportifs tahitien par le biais de sa liste de sportifs de haut niveau. “Ambition Tahiti 2027” est un outil supplémentaire pour que Tahiti brille sur ses terres en 2027.
 
Patrice Bastian            

Rédigé par Patrice Bastian le Mercredi 5 Juin 2024 à 16:29 | Lu 1164 fois