Depuis plus de 10 ans, Jean Noho fabrique des instruments de musique traditionnels.
PAPEETE, le 1er juillet 2019 - Il est bien connu des groupes de danse, Jean Noho fabrique des instruments traditionnels pour les différents orchestres qui concourent au Heiva i Tahiti. Victime de son succès, Jean peut fabriquer jusqu’à quatre tō’ere par jour, rencontre.
Il vit à Pirae, non loin de l’hôpital du Taaone, les groupes de danse connaissent très bien ces lieux. Dès que vous franchirez son grand portail vert, vous êtes tout de suite plongés dans le décor et vous comprendrez très vite, que ce Monsieur est un passionné.
Dans sa cour, des tō’ere quasiment terminés ont été mis sur une table, d’autres, encore en préparation, ont été posés sur des parpaings. La découpe est précise et les motifs sont beaux. Cette commande vient du groupe Heihere, de Moorea, et il en faut sept. Jean en a déjà fait cinq, il lui en reste encore deux. Et à quelques jours du Heiva, ce passionné n’a pas l’air stressé, il sait que tout sera fait dans les temps.
Et des commandes, il en a tout le temps, il est souvent contacté par Messenger . "Les gens m’appellent aussi au jour le jour".
Un rythme qui lui plaît et cela fait plus de 10 ans qu’il fabrique des instruments.
Une passion qui est devenue son métier. "Avant, j’étais danseur, et par la suite, je me suis intéressé aux instruments. J’ai vu que cela me plaisait et j’ai continué à faire la danse et à fabriquer des instruments, en même temps. J’ai arrêté la danse en 2014, parce que j’avais plein de commandes et je n’avais pas le temps d’aller aux répétitions", explique-t-il.
Sa famille n’a pas eu d’autre choix que de le suivre dans cette aventure. D’ailleurs, son cadet présente un intérêt à cette activité. Et pour se faire une place dans le milieu, Jean a dû redoubler d’efforts pour se faire connaître, et quand un travail est bien fait, il ne peut être que récompensé. Dix ans plus tard, ce passionné sait ce qu’il doit faire. "Pour un bon Heiva, il vaut mieux prendre des instruments avec des diamètres d’au moins 22 ou 24 cm. Quand le diamètre est plus grand, le son est plus gras et plus lourd, et c’est ce que recherchent les groupes. À l’intérieur, il y a une profondeur spéciale. Par exemple, si c’est un diamètre 22, j’ai une profondeur qui va jusqu’à 18 cm à l’intérieur. C’est pour avoir plus de volume à l’intérieur et ça résonne mieux", indique-t-il.
La plupart du temps, il est contacté par les musiciens des groupes du Heiva. La demande est variée et l’offre est présente. "Je fais des tō’ere, des tariparau (tambourins), des pahu tūpa’i (de la famille des tambours)." Et pour répondre à la demande, Jean Noho fait des échanges avec ses amis dans les archipels. "Je leur demande du bois et en échange je leur fais un instrument". L’artiste utilise donc plusieurs variétés de bois, telles que "le miro, le maogani familier avec l’acajou, il y aussi du niaouli (eucalyptus), du pūrau…" et de rajouter : "Le maogani marche bien en ce moment, parce qu’il raisonne plus fort, mais le meilleur est le miro. Il y a des peaux synthétiques aussi ou des peaux de vaches pour les pahu tūpa’i et tariparau. Mais pour les fa’akete (de la famille des tambours), c’est mieux la peau de chèvre. On utilise aussi une peau synthétique, mais ça ne fait pas vraiment local."
Si au début, Jean mettait une à deux semaines pour faire un tō’ere, aujourd’hui, l’instrument est terminé en 3 heures. Vendus à partir de 40 000 Fcfp, ces pièces sont uniques et elles partent comme des petits pains.
Le rituel se répète chaque année, à l’approche du plus grand concours culturel au fenua. Jean regrette néanmoins les différents pe’ape’a qui touchent les groupes de danse, lors de leurs répétitions, en ce qui concerne surtout, les nuisances sonores. Il répond d’ailleurs à la préconisation du ministre, celle de prendre des petits tō’ere pendant les répétitions. "On ne peut pas avoir des instruments qui font moins de bruit, parce qu’il n’y a plus de charme, et la valeur des instruments se perd. Tu ne peux pas danser en tapant doucement. Jamais, on arrivera à faire comme cela. Déjà, lors du Heiva des écoles, les formations utilisent des CD, et quand on regarde bien les danseuses, elles ne sont pas vraiment dedans. Je trouve dommage tout ce qui arrive. Ceux du district peuvent s’amuser comme ils veulent sur les tō’ere, je vois les vidéos que mes copains publient sur les réseaux sociaux, ils s’amusent comme ils veulent jusque tard dans la nuit. C’est tellement mieux de les voir là, au lieu de les voir brancher leurs haut-parleurs, après il y a les flics qui arrivent. Ceux de Papeete n’arrivent plus à s’exprimer sur les instruments. Tu tapes pendant à peine dix minutes, et les flics arrivent."
Un problème qui peine à trouver une solution. Au fenua, cinq artistes reconnus dans le milieu fabriquent des instruments pour les groupes de danse. Des artisans qui font vibrer le Heiva i Tahiti, chaque année.
Il vit à Pirae, non loin de l’hôpital du Taaone, les groupes de danse connaissent très bien ces lieux. Dès que vous franchirez son grand portail vert, vous êtes tout de suite plongés dans le décor et vous comprendrez très vite, que ce Monsieur est un passionné.
Dans sa cour, des tō’ere quasiment terminés ont été mis sur une table, d’autres, encore en préparation, ont été posés sur des parpaings. La découpe est précise et les motifs sont beaux. Cette commande vient du groupe Heihere, de Moorea, et il en faut sept. Jean en a déjà fait cinq, il lui en reste encore deux. Et à quelques jours du Heiva, ce passionné n’a pas l’air stressé, il sait que tout sera fait dans les temps.
Et des commandes, il en a tout le temps, il est souvent contacté par Messenger . "Les gens m’appellent aussi au jour le jour".
Un rythme qui lui plaît et cela fait plus de 10 ans qu’il fabrique des instruments.
Une passion qui est devenue son métier. "Avant, j’étais danseur, et par la suite, je me suis intéressé aux instruments. J’ai vu que cela me plaisait et j’ai continué à faire la danse et à fabriquer des instruments, en même temps. J’ai arrêté la danse en 2014, parce que j’avais plein de commandes et je n’avais pas le temps d’aller aux répétitions", explique-t-il.
Sa famille n’a pas eu d’autre choix que de le suivre dans cette aventure. D’ailleurs, son cadet présente un intérêt à cette activité. Et pour se faire une place dans le milieu, Jean a dû redoubler d’efforts pour se faire connaître, et quand un travail est bien fait, il ne peut être que récompensé. Dix ans plus tard, ce passionné sait ce qu’il doit faire. "Pour un bon Heiva, il vaut mieux prendre des instruments avec des diamètres d’au moins 22 ou 24 cm. Quand le diamètre est plus grand, le son est plus gras et plus lourd, et c’est ce que recherchent les groupes. À l’intérieur, il y a une profondeur spéciale. Par exemple, si c’est un diamètre 22, j’ai une profondeur qui va jusqu’à 18 cm à l’intérieur. C’est pour avoir plus de volume à l’intérieur et ça résonne mieux", indique-t-il.
La plupart du temps, il est contacté par les musiciens des groupes du Heiva. La demande est variée et l’offre est présente. "Je fais des tō’ere, des tariparau (tambourins), des pahu tūpa’i (de la famille des tambours)." Et pour répondre à la demande, Jean Noho fait des échanges avec ses amis dans les archipels. "Je leur demande du bois et en échange je leur fais un instrument". L’artiste utilise donc plusieurs variétés de bois, telles que "le miro, le maogani familier avec l’acajou, il y aussi du niaouli (eucalyptus), du pūrau…" et de rajouter : "Le maogani marche bien en ce moment, parce qu’il raisonne plus fort, mais le meilleur est le miro. Il y a des peaux synthétiques aussi ou des peaux de vaches pour les pahu tūpa’i et tariparau. Mais pour les fa’akete (de la famille des tambours), c’est mieux la peau de chèvre. On utilise aussi une peau synthétique, mais ça ne fait pas vraiment local."
Si au début, Jean mettait une à deux semaines pour faire un tō’ere, aujourd’hui, l’instrument est terminé en 3 heures. Vendus à partir de 40 000 Fcfp, ces pièces sont uniques et elles partent comme des petits pains.
Le rituel se répète chaque année, à l’approche du plus grand concours culturel au fenua. Jean regrette néanmoins les différents pe’ape’a qui touchent les groupes de danse, lors de leurs répétitions, en ce qui concerne surtout, les nuisances sonores. Il répond d’ailleurs à la préconisation du ministre, celle de prendre des petits tō’ere pendant les répétitions. "On ne peut pas avoir des instruments qui font moins de bruit, parce qu’il n’y a plus de charme, et la valeur des instruments se perd. Tu ne peux pas danser en tapant doucement. Jamais, on arrivera à faire comme cela. Déjà, lors du Heiva des écoles, les formations utilisent des CD, et quand on regarde bien les danseuses, elles ne sont pas vraiment dedans. Je trouve dommage tout ce qui arrive. Ceux du district peuvent s’amuser comme ils veulent sur les tō’ere, je vois les vidéos que mes copains publient sur les réseaux sociaux, ils s’amusent comme ils veulent jusque tard dans la nuit. C’est tellement mieux de les voir là, au lieu de les voir brancher leurs haut-parleurs, après il y a les flics qui arrivent. Ceux de Papeete n’arrivent plus à s’exprimer sur les instruments. Tu tapes pendant à peine dix minutes, et les flics arrivent."
Un problème qui peine à trouver une solution. Au fenua, cinq artistes reconnus dans le milieu fabriquent des instruments pour les groupes de danse. Des artisans qui font vibrer le Heiva i Tahiti, chaque année.
Pour réaliser ses to'ere, Jean utilise une tronçonneuse.
Pour renforcer les endroits où les musiciens frappent, Jean Noho utilise du bois de 'aito.