XAVIER LEOTY / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 25/05/2023 - Jean-Louis Murat, inclassable rebelle du paysage musical dont les chansons ont marqué des générations de fans, s'est éteint jeudi à 71 ans à son domicile en Auvergne, sa région de cœur et d'origine.
Un message publié sur le compte Instagram officiel du chanteur évoque une "disparition extrêmement brutale et soudaine".
"Une part de l'Auvergne part avec lui", a réagi le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, saluant sur Twitter "la beauté du texte, la franchise du mot, la sincérité du chant".
Des artistes comme Christine and the Queens ont salué le "poète" en lui. Benjamin Biolay s'est affiché sur Instagram le cœur brisé. Axel Bauer, connu pour son tube "Cargo" en 1983, a salué sur Twitter la mémoire d'"un Mustang" dont la disparition "bouleverse le cours ordinaire des choses". "Ton génie m'allait comme un incendie", a-t-il écrit. Le chanteur du groupe Indochine, Nicola Sirkis, a sobrement tweeté la photo d'une bougie allumée dans le noir. "Qu'est-ce qui t'a pris de partir si tôt ?", a posté Carla Bruni.
C'est son ancienne maison de disques, Pias, label indépendant, qui a annoncé à l'AFP son décès, sans préciser les causes de sa mort, confirmant des informations de presse. Le label sortira vendredi un best-of qui était déjà programmé.
Jean-Louis Murat, né Jean-Louis Bergheaud le 28 janvier 1952, avait fait d'un village de sa région natale, Murat-le-Quaire (Puy-de-Dôme), son nom d'artiste.
Quand il montait sur scène, regard bleu acier, voix de séducteur lancinante avec son groove si particulier, ce n'était "pas pour faire plaisir aux gens" mais pour les "déstabiliser", voire "les dégoûter", disait-il à l'AFP en 2014.
Les charmer, aussi, passant volontiers de l'anecdote pleine d'humour noir à la plus forte des poésies et mélangeant influences du terroir auvergnat autant que des nuits américaines.
Avec l'album "La vraie vie de Buck John" (2020), titre d'une BD de sa jeunesse, il avait signé un autoportrait en clair-obscur, baladin perdu dans son époque, toujours fasciné par le groove du sud des Etats-Unis.
Franc-parler
"Moi, je n'ai pas de caillasse (d'argent, NDLR), je n'ai pas de succès, mais, au moins, je ne pense pas faire de la chanson démagogique", confiait-il lors de ce même entretien, avec son habituel franc-parler.
Certains de ses morceaux comme "Sentiment Nouveau", "Fort Alamo" et "Si je devais manquer de toi", son premier tube commercial, comptent parmi les plus connus d'une carrière prolifique, avec 24 albums en trois décennies.
Le chanteur a connu les sommets des hit-parades en 1991 à la faveur d'un duo avec Mylène Farmer ("Regrets") mais assure avoir toujours vécu le "tube" comme "un enfermement". "Ce que j'aime, c'est la chanson qui devient un tube, pas la chanson qui est déjà tube avant que les gens ne l'aient entendue", disait-il.
Charismatique, un tantinet bad boy, il a également joué un petit rôle aux côtés d'Isabelle Huppert dans "La Vengeance d'une femme" de Jacques Doillon en 1990 et retrouvé la célèbre actrice en 2001 autour de la poétesse Antoinette Deshoulières dans un album éponyme.
Volontiers provocateur, Jean-Louis Murat avait fait scandale à ses débuts dans les années 80 avec "Suicidez-vous le peuple est mort", certains médias craignant que ce titre soit une incitation au suicide. La pochette était signée par le photographe des stars Jean-Baptiste Mondino.
Musicalement aussi, ses partis pris radicaux pouvaient susciter une forme d'incompréhension. Il avait dérouté avec l'ovni "Travaux sur la N89" (2017), qui faisait le pari de la déconstruction, en délaissant guitares et mélodies pour mieux se réinventer sur la base de sons synthétiques et électroniques.
"La mélodie à la française, c'est un peu comme l'addiction au sucre. Je voulais absolument m'en écarter et repartir de zéro. Ça a donné +N89+ et je n'étais pas sûr que ça fasse un disque. Mais, finalement, il a été assez réussi pour moi, parce que ça m'a redonné de l'énergie et je me suis de nouveau considéré en devenir", assurait-il à l'AFP en 2018.
Un message publié sur le compte Instagram officiel du chanteur évoque une "disparition extrêmement brutale et soudaine".
"Une part de l'Auvergne part avec lui", a réagi le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, saluant sur Twitter "la beauté du texte, la franchise du mot, la sincérité du chant".
Des artistes comme Christine and the Queens ont salué le "poète" en lui. Benjamin Biolay s'est affiché sur Instagram le cœur brisé. Axel Bauer, connu pour son tube "Cargo" en 1983, a salué sur Twitter la mémoire d'"un Mustang" dont la disparition "bouleverse le cours ordinaire des choses". "Ton génie m'allait comme un incendie", a-t-il écrit. Le chanteur du groupe Indochine, Nicola Sirkis, a sobrement tweeté la photo d'une bougie allumée dans le noir. "Qu'est-ce qui t'a pris de partir si tôt ?", a posté Carla Bruni.
C'est son ancienne maison de disques, Pias, label indépendant, qui a annoncé à l'AFP son décès, sans préciser les causes de sa mort, confirmant des informations de presse. Le label sortira vendredi un best-of qui était déjà programmé.
Jean-Louis Murat, né Jean-Louis Bergheaud le 28 janvier 1952, avait fait d'un village de sa région natale, Murat-le-Quaire (Puy-de-Dôme), son nom d'artiste.
Quand il montait sur scène, regard bleu acier, voix de séducteur lancinante avec son groove si particulier, ce n'était "pas pour faire plaisir aux gens" mais pour les "déstabiliser", voire "les dégoûter", disait-il à l'AFP en 2014.
Les charmer, aussi, passant volontiers de l'anecdote pleine d'humour noir à la plus forte des poésies et mélangeant influences du terroir auvergnat autant que des nuits américaines.
Avec l'album "La vraie vie de Buck John" (2020), titre d'une BD de sa jeunesse, il avait signé un autoportrait en clair-obscur, baladin perdu dans son époque, toujours fasciné par le groove du sud des Etats-Unis.
Franc-parler
"Moi, je n'ai pas de caillasse (d'argent, NDLR), je n'ai pas de succès, mais, au moins, je ne pense pas faire de la chanson démagogique", confiait-il lors de ce même entretien, avec son habituel franc-parler.
Certains de ses morceaux comme "Sentiment Nouveau", "Fort Alamo" et "Si je devais manquer de toi", son premier tube commercial, comptent parmi les plus connus d'une carrière prolifique, avec 24 albums en trois décennies.
Le chanteur a connu les sommets des hit-parades en 1991 à la faveur d'un duo avec Mylène Farmer ("Regrets") mais assure avoir toujours vécu le "tube" comme "un enfermement". "Ce que j'aime, c'est la chanson qui devient un tube, pas la chanson qui est déjà tube avant que les gens ne l'aient entendue", disait-il.
Charismatique, un tantinet bad boy, il a également joué un petit rôle aux côtés d'Isabelle Huppert dans "La Vengeance d'une femme" de Jacques Doillon en 1990 et retrouvé la célèbre actrice en 2001 autour de la poétesse Antoinette Deshoulières dans un album éponyme.
Volontiers provocateur, Jean-Louis Murat avait fait scandale à ses débuts dans les années 80 avec "Suicidez-vous le peuple est mort", certains médias craignant que ce titre soit une incitation au suicide. La pochette était signée par le photographe des stars Jean-Baptiste Mondino.
Musicalement aussi, ses partis pris radicaux pouvaient susciter une forme d'incompréhension. Il avait dérouté avec l'ovni "Travaux sur la N89" (2017), qui faisait le pari de la déconstruction, en délaissant guitares et mélodies pour mieux se réinventer sur la base de sons synthétiques et électroniques.
"La mélodie à la française, c'est un peu comme l'addiction au sucre. Je voulais absolument m'en écarter et repartir de zéro. Ça a donné +N89+ et je n'étais pas sûr que ça fasse un disque. Mais, finalement, il a été assez réussi pour moi, parce que ça m'a redonné de l'énergie et je me suis de nouveau considéré en devenir", assurait-il à l'AFP en 2018.