Paris, France | AFP | samedi 12/10/2019 - Il a même voix que lui, même quand il parle : près de deux ans après la mort de Johnny Hallyday, Jean-Baptiste Guegan assure la relève de la rock star auprès des fans du "taulier", vendant des milliers de disques et remplissant des Zénith.
Le chanteur de 36 ans, au look de loubard chic, mais aux cheveux bruns, a construit sa carrière dans l'ombre de Johnny pendant vingt ans, comme de nombreux autres sosies. Mais un an après la mort de l'idole, fin 2018, il allume le feu avec sa victoire en finale d'"Incroyable talent".
Pour Marianne James, jurée de l'émission de M6, "c'est comme si une loupe était arrivée sur lui avec le manque de Johnny".
Si Jean-Baptiste Guegan tente le clin d'oeil typique de l'idole, son regard n'est pas vert, sa posture moins animale. Mais "ils ont les mêmes blessures", souligne Michel Mallory, auteur d'une centaine de chansons pour Johnny, dans sa période blues-country.
L'auteur de "La musique que j'aime" a confié 12 chansons sur les rebelles, l'amour et le Missouri à Jean-Baptiste Guegan, dont certaines avaient été écrites pour le "taulier".
- Top des ventes -
Alors que les héritiers de Johnny se déchirent, et qu'un best-of symphonique sort fin octobre, l'album de Jean-Baptiste Guegan, enregistré à Nashville, a séduit : il était au top des ventes en septembre.
"Que serais-je devenu sans lui? Et qu'en serait-il de moi, aujourd'hui?", chante Jean-Baptiste Guegan, s'adressant à Johnny sur fond de guitares. Des mots que le "patron" aurait dédié à son public s'il avait chanté cette chanson.
"Je voudrais lui dire merci pour ce qu'il m'a appris, pour avoir donné un sens à ma vie", poursuit Guegan dans la chanson de Mallory.
Le chanteur raconte sa "fascination" pour "le charisme" et le "côté sauvage" de Johnny, depuis un concert à Bercy en 1992. Discret sur sa vie privée pour "protéger" ses trois enfants, il évoque une jeunesse d'"écorché vif", avec un père qui "n'a jamais existé".
Repéré dans un karaoké à 17 ans, le Breton écume les scènes comme sosie. Mais il est "au fond du gouffre", entre la mort de sa mère et une séparation, quand le producteur d'évènementiels Christophe Porquet décide de miser sur lui, après l'avoir repéré dans un casino breton.
Il l'accueille en 2017 dans sa maison "comme un petit frère", lui trouve un label, des dates de concert, et va en Corse convaincre Michel Mallory. "Au début, on me traitait de fou furieux pour toute l'énergie que je mettais dans un sosie vocal. Il est le porte-voix des fans de Johnny. Mais c'est d'abord un putain de chanteur", résume Christophe Porquet.
- "Même timbre, mêmes défauts" -
"C'est un instinctif, un mec à fleur de peau, timide comme Johnny, presque introverti", décrit Michel Mallory, d'abord "résolument contre", puis séduit. "Il n'a pas seulement le même timbre de voix et le même vibrato, il a les mêmes défauts, le même chuintement que Johnny. Et il va prendre du volume, comme lui".
L'ami et le sosie pleurent ensemble en studio, sentant la "présence" de l'idole, là où il avait enregistré. Sur scène, Guegan est entouré d'une dizaine de musiciens, dont certains ont travaillé avec l'idole. Sans feu d'artifice ou arrivée en Harley, il alterne entre classiques de Johnny, en choeur avec le public, et chansons de son propre album.
Pour l'ex-épouse de Johnny, Sylvie Vartan, il a "pris la façon de chanter de Johnny, parfaitement (...) Si ça rend les gens heureux, c'est bien. C'est parfait". Mais "Johnny n'était pas qu'une voix, c'était un tout", a souligné sur le plateau de TV5 la chanteuse, qui n'a pu se résoudre à écouter l'album.
"Il ne le remplacera pas, il le sait. Il va falloir qu'il s'en éloigne et qu'il devienne JB", prophétise Michel Mallory. Pour éviter un destin à la Orion, ce sosie vocal d'Elvis qui n'a pas réussi à quitter l'imitation.
Le chanteur de 36 ans, au look de loubard chic, mais aux cheveux bruns, a construit sa carrière dans l'ombre de Johnny pendant vingt ans, comme de nombreux autres sosies. Mais un an après la mort de l'idole, fin 2018, il allume le feu avec sa victoire en finale d'"Incroyable talent".
Pour Marianne James, jurée de l'émission de M6, "c'est comme si une loupe était arrivée sur lui avec le manque de Johnny".
Si Jean-Baptiste Guegan tente le clin d'oeil typique de l'idole, son regard n'est pas vert, sa posture moins animale. Mais "ils ont les mêmes blessures", souligne Michel Mallory, auteur d'une centaine de chansons pour Johnny, dans sa période blues-country.
L'auteur de "La musique que j'aime" a confié 12 chansons sur les rebelles, l'amour et le Missouri à Jean-Baptiste Guegan, dont certaines avaient été écrites pour le "taulier".
- Top des ventes -
Alors que les héritiers de Johnny se déchirent, et qu'un best-of symphonique sort fin octobre, l'album de Jean-Baptiste Guegan, enregistré à Nashville, a séduit : il était au top des ventes en septembre.
"Que serais-je devenu sans lui? Et qu'en serait-il de moi, aujourd'hui?", chante Jean-Baptiste Guegan, s'adressant à Johnny sur fond de guitares. Des mots que le "patron" aurait dédié à son public s'il avait chanté cette chanson.
"Je voudrais lui dire merci pour ce qu'il m'a appris, pour avoir donné un sens à ma vie", poursuit Guegan dans la chanson de Mallory.
Le chanteur raconte sa "fascination" pour "le charisme" et le "côté sauvage" de Johnny, depuis un concert à Bercy en 1992. Discret sur sa vie privée pour "protéger" ses trois enfants, il évoque une jeunesse d'"écorché vif", avec un père qui "n'a jamais existé".
Repéré dans un karaoké à 17 ans, le Breton écume les scènes comme sosie. Mais il est "au fond du gouffre", entre la mort de sa mère et une séparation, quand le producteur d'évènementiels Christophe Porquet décide de miser sur lui, après l'avoir repéré dans un casino breton.
Il l'accueille en 2017 dans sa maison "comme un petit frère", lui trouve un label, des dates de concert, et va en Corse convaincre Michel Mallory. "Au début, on me traitait de fou furieux pour toute l'énergie que je mettais dans un sosie vocal. Il est le porte-voix des fans de Johnny. Mais c'est d'abord un putain de chanteur", résume Christophe Porquet.
- "Même timbre, mêmes défauts" -
"C'est un instinctif, un mec à fleur de peau, timide comme Johnny, presque introverti", décrit Michel Mallory, d'abord "résolument contre", puis séduit. "Il n'a pas seulement le même timbre de voix et le même vibrato, il a les mêmes défauts, le même chuintement que Johnny. Et il va prendre du volume, comme lui".
L'ami et le sosie pleurent ensemble en studio, sentant la "présence" de l'idole, là où il avait enregistré. Sur scène, Guegan est entouré d'une dizaine de musiciens, dont certains ont travaillé avec l'idole. Sans feu d'artifice ou arrivée en Harley, il alterne entre classiques de Johnny, en choeur avec le public, et chansons de son propre album.
Pour l'ex-épouse de Johnny, Sylvie Vartan, il a "pris la façon de chanter de Johnny, parfaitement (...) Si ça rend les gens heureux, c'est bien. C'est parfait". Mais "Johnny n'était pas qu'une voix, c'était un tout", a souligné sur le plateau de TV5 la chanteuse, qui n'a pu se résoudre à écouter l'album.
"Il ne le remplacera pas, il le sait. Il va falloir qu'il s'en éloigne et qu'il devienne JB", prophétise Michel Mallory. Pour éviter un destin à la Orion, ce sosie vocal d'Elvis qui n'a pas réussi à quitter l'imitation.