Tahiti le 06 janvier 2023 – À Napuka, Tutana Tetoe, une des propriétaires du terrain sur lequel la mairie déverse les déchets depuis plusieurs années, a décidé de fermer “ce dépotoir” et surtout de porter cette affaire devant le tribunal de Papeete. De son côté, le tāvana s’étonne que celle-ci fasse surface aujourd’hui et décide de se plier à cette décision sans attendre le jugement de la justice.
Depuis le transfert de la compétence aux communes par l’État, le traitement des déchets semble être un éternel problème pour les tāvana des Tuamotu. Un problème qui touche également toutes les îles éloignées de Polynésie, le transfert n’ayant pas été suivi des financements adéquats pour permettre aux communes d’assurer cette compétence. En effet, après l’affaire de Takaroa, où le tāvana de l’atoll avait enfoui “plusieurs tonnes de déchets” sur une terre privée, voici venu le tour de Napuka.
Depuis le transfert de la compétence aux communes par l’État, le traitement des déchets semble être un éternel problème pour les tāvana des Tuamotu. Un problème qui touche également toutes les îles éloignées de Polynésie, le transfert n’ayant pas été suivi des financements adéquats pour permettre aux communes d’assurer cette compétence. En effet, après l’affaire de Takaroa, où le tāvana de l’atoll avait enfoui “plusieurs tonnes de déchets” sur une terre privée, voici venu le tour de Napuka.
“Ils vont dégager toutes leurs ordures de là”
Les élus de Napuka ont invité la population, jeudi, à une réunion d’information. Il s’agissait notamment pour le tāvana Samuel Raea d’annoncer aux administrés de l’atoll que “la commune est désormais contrainte de facturer certaines prestations”, comme les procurations, attestations, copies de documents ou encore les certificats de résidence, mais également le transport des détritus vers le dépotoir. C’est cette dernière annonce qui a contrarié et même “attristé” Tutana Tetoe, habitante de cet atoll.
“Les élus ont pris le temps de discuter pour nous faire payer ceci cela. Mais ils n’ont pas pris le temps de nous convoquer, nous qui sommes propriétaires terriens.” Tutana Tetoe a fait savoir sa désapprobation : “Vous vous êtes permis de faire payer le transfert des déchets alors que ce terrain n’appartient pas à la commune”. Elle a assuré lors de cette réunion que cette terre, transformée en “dépotoir (…) où il y a de tout” par la commune, appartient à ses ancêtres. “Je leur ai annoncé publiquement mon intention de fermer ce site. Ce n’est pas un terrain domanial, c’est un terrain qui appartient à mon tupuna (…). Ils vont dégager toutes leurs ordures de là, je ne veux plus de ce dépotoir”, dit-elle. C’est le “rire moqueur” de l’agent de la commune ainsi que des élus “qui m’ont donné du punch pour les ramener à leur place”, affirme Tutana Tetoe. Elle assure également qu’elle va saisir le tribunal de Papeete pour que cesse tout cela. “Je veux que la commune retire toute cette merde.”
“Les élus ont pris le temps de discuter pour nous faire payer ceci cela. Mais ils n’ont pas pris le temps de nous convoquer, nous qui sommes propriétaires terriens.” Tutana Tetoe a fait savoir sa désapprobation : “Vous vous êtes permis de faire payer le transfert des déchets alors que ce terrain n’appartient pas à la commune”. Elle a assuré lors de cette réunion que cette terre, transformée en “dépotoir (…) où il y a de tout” par la commune, appartient à ses ancêtres. “Je leur ai annoncé publiquement mon intention de fermer ce site. Ce n’est pas un terrain domanial, c’est un terrain qui appartient à mon tupuna (…). Ils vont dégager toutes leurs ordures de là, je ne veux plus de ce dépotoir”, dit-elle. C’est le “rire moqueur” de l’agent de la commune ainsi que des élus “qui m’ont donné du punch pour les ramener à leur place”, affirme Tutana Tetoe. Elle assure également qu’elle va saisir le tribunal de Papeete pour que cesse tout cela. “Je veux que la commune retire toute cette merde.”
“On ne va plus amener nos déchets là-bas”
Contacté, le tāvana de Napuka, Samuel Raea, assure que le dépotoir en question a été mis en place du temps des anciens tāvana. “On ne m’a jamais rien dit concernant ce dépotoir, c’est seulement aujourd'hui que j’entends parler de cela”, dit-il. Il rappelle même que ce terrain a été remblayé “par la société qui a agrandi la passe”, car selon lui, ce terrain repose sur du corail stratifié. Il s’interroge même sur le fait que cette parcelle de terre n’appartienne pas au Pays. “On va attendre la décision du Pays (…). Je me demande si ce n’est pas le Pays qui en est propriétaire”, dit-il.
Le premier magistrat de l’île regrette d’ailleurs qu’il y ait eu un amalgame entre la réunion de jeudi et cette histoire de terre où est implanté le dépotoir. “Il ne faut pas tout mélanger.” Ce dernier, ne voulant pas envenimer la situation, a décidé de ne plus acheminer les déchets sur ce terrain. “On va chercher un autre lieu où amener nos déchets, on ne va pas attendre que la justice décide.” Et en attendant que la commune ne trouve un autre lieu pour les déchets, “je vais dire à la population qu’elle les garde chez elle en attendant qu’on trouve un autre terrain”.
Le premier magistrat de l’île regrette d’ailleurs qu’il y ait eu un amalgame entre la réunion de jeudi et cette histoire de terre où est implanté le dépotoir. “Il ne faut pas tout mélanger.” Ce dernier, ne voulant pas envenimer la situation, a décidé de ne plus acheminer les déchets sur ce terrain. “On va chercher un autre lieu où amener nos déchets, on ne va pas attendre que la justice décide.” Et en attendant que la commune ne trouve un autre lieu pour les déchets, “je vais dire à la population qu’elle les garde chez elle en attendant qu’on trouve un autre terrain”.