PAPEETE, le 7 mai 2018 - Le Tahoeraa Huiraatira arrive à la seconde place durant ce second tour. Avec, 27,72 % de voix, le parti orange aura 11 élus au sein de l'hémicycle. Retrouvez ci-dessous l'interview de Gaston Flosse, président du Tahoeraa Huiraatira.
Que pensez-vous des résultats du second tour ?
"Je voudrais avant tout, remercier tous les électeurs et toutes les électrices qui nous ont fait confiance. Malheureusement, les abstentionnistes ne se sont pas mobilisés et le score est pratiquement le même que celui du 1er tour. Ma première réaction aurait été de féliciter le gagnant. Mais, quand on voit toutes les tricheries, les magouilles… tout ce qui a été faux, illégal, que ce soit par l'Etat ou par Edouard Fritch. L'Etat a oublié de signifier au mari de Lana Tetuanui, qu'il est inéligible. Mais à Emile Vernaudon, on n'oublie pas, à Gaston Flosse, on n'oublie pas, je trouve ça insupportable. Avec tout ça, le résultat que nous avions espéré ne pourra pas être atteint. Mais ça ne fait rien, demain, je réunis le bureau exécutif, et nous allons décider de la suite des événements. En tout cas, les élections municipales approchent, on verra bien quelle sera l'action du gouvernement durant cette période-là. Ce dont je suis sûr, c'est que les caisses sont complètement vides, elles ont servi à acheter les électeurs. Je me demande comment vont-ils faire maintenant pour relancer l'économie, pour créer des emplois, pour ouvrir des grands chantiers créateurs d'emplois."
Vous dites que le Tapura a acheté les électeurs, mais Edouard Fritch nie tout ça. Qu'en pensez-vous ?
"Nous verrons lorsque les poursuites seront déposées auprès du tribunal. Edouard Fritch et comme les autres, a distribué des sacs de riz, il a fait distribuer des poulets, évidemment, ce n'est pas lui. Par contre, le maire de Huahine, l'a fait personnellement à bord d'un camion de la mairie et conduit par un employé de la mairie. À la veille des élections, il a envoyé un de ses bras droits pour rappeler aux électeurs qu'ils ont reçu des denrées alimentaires, donc, il ne faut pas oublier que c'est de la part du maire."
Comment allez-vous continuer à exister à l'assemblée ?
"Vous allez voir, la première chose qu'Edouard Fritch va faire, c'est acheter les élus du Tahoeraa Huiraatira, comme il l'a fait avec Henri Flohr et avec tous les autres. J'espère qu'ils résisteront. Je suis sûr qu'Edouard Fritch fera tout pour acheter les élus à l'assemblée."
Pensez-vous réellement qu'il ait besoin de tout ça, alors qu'il a une large majorité ?
"Oui, plus sa majorité est importante, mieux ce sera pour lui."
Avant le second tour, vous parliez de plusieurs plaintes. Allez-vous aller jusqu'au bout ?
"Évidemment que nous irons jusqu'au bout. Nous attendions le second tour pour avoir des confirmations des déclarations que nous avons recueillies, avant de déposer les plaintes."
Êtes-vous confiants par rapport à ces recours ?
"Pas du tout, parce que les instructions ont été données depuis Paris, de tout faire pour protéger le toutou Fritch. Donc, il ne faut pas se faire d'illusions. Il sera protégé jusqu'au bout."
Edouard Fritch sera de nouveau élu président…
"Vous croyez réellement ? Ce n'est pas Teva Rohfritsch ? Les voix du Tapura appartiennent à ATP. Il y a peut-être quelques voix du Tahoeraa Huiraatira qui auraient suivies Edouard Fritch. Il y a celles de Tong Sang et de tous les autres…"
Est-ce que le Tahoeraa va essayer de récupérer des voix ailleurs ?
"Pas du tout, ce n'est pas notre manière de faire."
Edouard Fritch appelle au rassemblement. Qu'en pensez-vous ?
"C'est de la foutaise, excusez-moi du terme. Il a déjà dit ça à la télévision. Mais quand il y a sa tête de liste aux Îles-Sous-Le-Vent, le candidat de Huahine se met à acheter les électeurs, ou encore les magouilles contre le mari de la sénatrice, et protéger par l'Etat, c'est dans le sang chez eux. Ils continueront à le faire."
Qu'allez-vous faire maintenant ?
"Nous allons d'abord restructurer le mouvement. Nous n'avons pas terminé de renouveler nos sections, d'élire les présidents de sections, les présidents de fédérations. Il y aura certainement quelques changements à apporter pour bien nous organiser avant de repartir au combat."
Et peut-être aussi pour re-comptabiliser les sympathisants et les adhérents du Tahoeraa ?
"Ce n'est pas un problème, c'est notre façon de travailler qui a été modifiée, parce que nous étions trop proches des élections. Nous n'avons pas pris suffisamment de temps pour renouveler nos sections parce que la procédure est quand même longue. Donc, nous sommes allés au plus pressé, c'est-à-dire, créer des comités de soutien sans toutes les exigences qui auraient pris trop de temps."
Qu'est-ce qui a pêché dans votre campagne ?
"Je ne vois pas ce qui a pêché chez nous. Nos présidents de section étaient présents. Moi, j'étais à Pirae toute la journée, debout au portail. Ils étaient autour de moi, ils ont travaillé. Les voitures faisaient le ramassage des électeurs. Tout le monde, je pense, a bien travaillé. Mais, aller lutter contre des magouilleurs de premier ordre comme ceux-là, c'était déjà partir presque battus au combat. Enfin, nous ne pensions pas qu'ils allaient rééditer ce qu'ils avaient fait au premier tour. Ils ne se sont pas privés, ils sont allés et ça veut dire qu'ils sont protégés quelque part."
Êtes-vous déçus de votre résultat ?
"Je ne suis pas déçu parce que compte tenu de tout ce qui s'est passé ces dernières semaines... Quand vous pensez qu'à Bora Bora, il y a 200 CAE et que ce sont les présidents de section du Tapura qui distribuent, alors que ça devait être réalisé par un bureau administratif qui ne soit pas politique. La loi prévoyait que ce soit le Sefi qui le fasse, mais aujourd'hui, c'est le maire. Le maire de Makemo se promène avec une dizaine de CAE dans sa poche et va à la rencontre des familles."
Comment voyez-vous votre avenir politique ?
"Mon avenir appartient à mon parti, le Tahoeraa Huiraatira. Je pense que si les instances étaient d'accord, je convoquerai un congrès extraordinaire et nous en parlerons."
Vous ne croyez pas en ce gouvernement ?
"Qu'a-t-il fait en 5 ans ? Ah oui, il y a les cocotiers au front de mer, mais quoi d'autres d'importants ? Comme la compagnie aérienne Air Tahiti Nui, comme l'hôpital du Taaone, comme les places de Vaiete, les jardins de Paofai, Toata… Mais qu'est-ce qu'il a fait de grand dans notre pays ? Que vont devenir ces 55 000 polynésiens qui sont au chômage aujourd'hui ? "
Seriez-vous prêt à mettre de côté vos guéguerres politiques pour les polynésiens et à proposer à Edouard Fritch une partie de votre programme ?
"Il avait déjà le programme du Tahoeraa Huiraatira quand il a été élu à l'assemblée. Il ne l'a pas utilisé. Quand il a été élu président de la Polynésie, il avait avec lui, le programme du Tahoeraa Huiraatira. Mais qu'a-t-il fait ensuite ? Il s'est laissé influencer par Thierry Nun Fat, qui lui a dit de jeter à la poubelle le programme du Tahoeraa Huiraatira, et qu'il allait faire lui-même un programme. Et voilà le résultat aujourd'hui."
Edouard Fritch a annoncé qu'il ne perdra pas de temps et que d'ici le 23 mai, il présentera son gouvernement. Qu'en pensez-vous ?
"Ce n'est pas la présentation des ministres qui est importante. Ce qui est important, c'est de savoir par quoi il va commencer. Il a dit que les transports seront gratuits, il a fait de la surenchère sur le projet du Tahoeraa. Il peut le faire dans la semaine qui suit. Mais est-ce qu'il va le faire ?"
Les abstentionnistes restent tout de même nombreux. Pourquoi à votre avis ?
"Il y a deux choses à considérer. La première, ce sont ces listes électorales qui sont mal tenues. À Pirae, par exemple, il y a dans un seul bureau de vote, cinq morts qui figurent toujours sur la liste électorale. Des personnes qui étaient rentrées définitivement en France aussi. Et ça c'était une quantité non négligeable d'électeurs. C'est de la responsabilité du maire tout d'abord, parce qu'il connait la situation de sa commune, c'est qui propose, et ensuite, il y a une commission administrative qui valide ou non les inscriptions et les radiations. "
Que pensez-vous des résultats du Tavini ?
"C'est le seul parti des trois qui a perdu beaucoup de voix entre le 1er et le second tour."
Pensez-vous que si vous aviez réussi à vous réunir, votre score aurait été mieux ?
"Nous aurions fait mieux que cela. Je pense que les abstentionnistes, ce seraient davantage mobilisés, et ce serait au profit des deux partis. Je suis persuadé que le Tahoeraa aura progressé seul. Mais le Tavini va perdre des plumes, là j'en suis certain."
Est-ce qu'on peut dire que les mauvais chiffres du Tahoeraa sont dus au choix de la tête de liste du parti ?
"Non pas du tout, la tête de liste a bien été choisie. C'est un choix parfait qui a été approuvé par un conseil politique, par le congrès. Si c'était un mauvais choix, nous aurions perdu des voix, comme le Tavini Huiraatira."
Que pensez-vous des résultats du second tour ?
"Je voudrais avant tout, remercier tous les électeurs et toutes les électrices qui nous ont fait confiance. Malheureusement, les abstentionnistes ne se sont pas mobilisés et le score est pratiquement le même que celui du 1er tour. Ma première réaction aurait été de féliciter le gagnant. Mais, quand on voit toutes les tricheries, les magouilles… tout ce qui a été faux, illégal, que ce soit par l'Etat ou par Edouard Fritch. L'Etat a oublié de signifier au mari de Lana Tetuanui, qu'il est inéligible. Mais à Emile Vernaudon, on n'oublie pas, à Gaston Flosse, on n'oublie pas, je trouve ça insupportable. Avec tout ça, le résultat que nous avions espéré ne pourra pas être atteint. Mais ça ne fait rien, demain, je réunis le bureau exécutif, et nous allons décider de la suite des événements. En tout cas, les élections municipales approchent, on verra bien quelle sera l'action du gouvernement durant cette période-là. Ce dont je suis sûr, c'est que les caisses sont complètement vides, elles ont servi à acheter les électeurs. Je me demande comment vont-ils faire maintenant pour relancer l'économie, pour créer des emplois, pour ouvrir des grands chantiers créateurs d'emplois."
Vous dites que le Tapura a acheté les électeurs, mais Edouard Fritch nie tout ça. Qu'en pensez-vous ?
"Nous verrons lorsque les poursuites seront déposées auprès du tribunal. Edouard Fritch et comme les autres, a distribué des sacs de riz, il a fait distribuer des poulets, évidemment, ce n'est pas lui. Par contre, le maire de Huahine, l'a fait personnellement à bord d'un camion de la mairie et conduit par un employé de la mairie. À la veille des élections, il a envoyé un de ses bras droits pour rappeler aux électeurs qu'ils ont reçu des denrées alimentaires, donc, il ne faut pas oublier que c'est de la part du maire."
Comment allez-vous continuer à exister à l'assemblée ?
"Vous allez voir, la première chose qu'Edouard Fritch va faire, c'est acheter les élus du Tahoeraa Huiraatira, comme il l'a fait avec Henri Flohr et avec tous les autres. J'espère qu'ils résisteront. Je suis sûr qu'Edouard Fritch fera tout pour acheter les élus à l'assemblée."
Pensez-vous réellement qu'il ait besoin de tout ça, alors qu'il a une large majorité ?
"Oui, plus sa majorité est importante, mieux ce sera pour lui."
Avant le second tour, vous parliez de plusieurs plaintes. Allez-vous aller jusqu'au bout ?
"Évidemment que nous irons jusqu'au bout. Nous attendions le second tour pour avoir des confirmations des déclarations que nous avons recueillies, avant de déposer les plaintes."
Êtes-vous confiants par rapport à ces recours ?
"Pas du tout, parce que les instructions ont été données depuis Paris, de tout faire pour protéger le toutou Fritch. Donc, il ne faut pas se faire d'illusions. Il sera protégé jusqu'au bout."
Edouard Fritch sera de nouveau élu président…
"Vous croyez réellement ? Ce n'est pas Teva Rohfritsch ? Les voix du Tapura appartiennent à ATP. Il y a peut-être quelques voix du Tahoeraa Huiraatira qui auraient suivies Edouard Fritch. Il y a celles de Tong Sang et de tous les autres…"
Est-ce que le Tahoeraa va essayer de récupérer des voix ailleurs ?
"Pas du tout, ce n'est pas notre manière de faire."
Edouard Fritch appelle au rassemblement. Qu'en pensez-vous ?
"C'est de la foutaise, excusez-moi du terme. Il a déjà dit ça à la télévision. Mais quand il y a sa tête de liste aux Îles-Sous-Le-Vent, le candidat de Huahine se met à acheter les électeurs, ou encore les magouilles contre le mari de la sénatrice, et protéger par l'Etat, c'est dans le sang chez eux. Ils continueront à le faire."
Qu'allez-vous faire maintenant ?
"Nous allons d'abord restructurer le mouvement. Nous n'avons pas terminé de renouveler nos sections, d'élire les présidents de sections, les présidents de fédérations. Il y aura certainement quelques changements à apporter pour bien nous organiser avant de repartir au combat."
Et peut-être aussi pour re-comptabiliser les sympathisants et les adhérents du Tahoeraa ?
"Ce n'est pas un problème, c'est notre façon de travailler qui a été modifiée, parce que nous étions trop proches des élections. Nous n'avons pas pris suffisamment de temps pour renouveler nos sections parce que la procédure est quand même longue. Donc, nous sommes allés au plus pressé, c'est-à-dire, créer des comités de soutien sans toutes les exigences qui auraient pris trop de temps."
Qu'est-ce qui a pêché dans votre campagne ?
"Je ne vois pas ce qui a pêché chez nous. Nos présidents de section étaient présents. Moi, j'étais à Pirae toute la journée, debout au portail. Ils étaient autour de moi, ils ont travaillé. Les voitures faisaient le ramassage des électeurs. Tout le monde, je pense, a bien travaillé. Mais, aller lutter contre des magouilleurs de premier ordre comme ceux-là, c'était déjà partir presque battus au combat. Enfin, nous ne pensions pas qu'ils allaient rééditer ce qu'ils avaient fait au premier tour. Ils ne se sont pas privés, ils sont allés et ça veut dire qu'ils sont protégés quelque part."
Êtes-vous déçus de votre résultat ?
"Je ne suis pas déçu parce que compte tenu de tout ce qui s'est passé ces dernières semaines... Quand vous pensez qu'à Bora Bora, il y a 200 CAE et que ce sont les présidents de section du Tapura qui distribuent, alors que ça devait être réalisé par un bureau administratif qui ne soit pas politique. La loi prévoyait que ce soit le Sefi qui le fasse, mais aujourd'hui, c'est le maire. Le maire de Makemo se promène avec une dizaine de CAE dans sa poche et va à la rencontre des familles."
Comment voyez-vous votre avenir politique ?
"Mon avenir appartient à mon parti, le Tahoeraa Huiraatira. Je pense que si les instances étaient d'accord, je convoquerai un congrès extraordinaire et nous en parlerons."
Vous ne croyez pas en ce gouvernement ?
"Qu'a-t-il fait en 5 ans ? Ah oui, il y a les cocotiers au front de mer, mais quoi d'autres d'importants ? Comme la compagnie aérienne Air Tahiti Nui, comme l'hôpital du Taaone, comme les places de Vaiete, les jardins de Paofai, Toata… Mais qu'est-ce qu'il a fait de grand dans notre pays ? Que vont devenir ces 55 000 polynésiens qui sont au chômage aujourd'hui ? "
Seriez-vous prêt à mettre de côté vos guéguerres politiques pour les polynésiens et à proposer à Edouard Fritch une partie de votre programme ?
"Il avait déjà le programme du Tahoeraa Huiraatira quand il a été élu à l'assemblée. Il ne l'a pas utilisé. Quand il a été élu président de la Polynésie, il avait avec lui, le programme du Tahoeraa Huiraatira. Mais qu'a-t-il fait ensuite ? Il s'est laissé influencer par Thierry Nun Fat, qui lui a dit de jeter à la poubelle le programme du Tahoeraa Huiraatira, et qu'il allait faire lui-même un programme. Et voilà le résultat aujourd'hui."
Edouard Fritch a annoncé qu'il ne perdra pas de temps et que d'ici le 23 mai, il présentera son gouvernement. Qu'en pensez-vous ?
"Ce n'est pas la présentation des ministres qui est importante. Ce qui est important, c'est de savoir par quoi il va commencer. Il a dit que les transports seront gratuits, il a fait de la surenchère sur le projet du Tahoeraa. Il peut le faire dans la semaine qui suit. Mais est-ce qu'il va le faire ?"
Les abstentionnistes restent tout de même nombreux. Pourquoi à votre avis ?
"Il y a deux choses à considérer. La première, ce sont ces listes électorales qui sont mal tenues. À Pirae, par exemple, il y a dans un seul bureau de vote, cinq morts qui figurent toujours sur la liste électorale. Des personnes qui étaient rentrées définitivement en France aussi. Et ça c'était une quantité non négligeable d'électeurs. C'est de la responsabilité du maire tout d'abord, parce qu'il connait la situation de sa commune, c'est qui propose, et ensuite, il y a une commission administrative qui valide ou non les inscriptions et les radiations. "
Que pensez-vous des résultats du Tavini ?
"C'est le seul parti des trois qui a perdu beaucoup de voix entre le 1er et le second tour."
Pensez-vous que si vous aviez réussi à vous réunir, votre score aurait été mieux ?
"Nous aurions fait mieux que cela. Je pense que les abstentionnistes, ce seraient davantage mobilisés, et ce serait au profit des deux partis. Je suis persuadé que le Tahoeraa aura progressé seul. Mais le Tavini va perdre des plumes, là j'en suis certain."
Est-ce qu'on peut dire que les mauvais chiffres du Tahoeraa sont dus au choix de la tête de liste du parti ?
"Non pas du tout, la tête de liste a bien été choisie. C'est un choix parfait qui a été approuvé par un conseil politique, par le congrès. Si c'était un mauvais choix, nous aurions perdu des voix, comme le Tavini Huiraatira."