Jan Kounen, le président du jury du Fifo, tourne à Tahiti


Jan Kounen avec l'équipe d'e-cig store Tahiti.
PAPEETE, le 1er février 2015. Toute la semaine à venir, comme président du jury du 12e Fifo, Jan Kounen va découvrir les films en compétition de cette édition et animer les délibérations jusqu’à la distribution des prix. Et puisqu’il est à Tahiti, il tourne aussi quelques séquences de son nouvel opus documentaire Vape Wave qui sortira cette année.

Le président du jury du Fifo 2015, à la fois réalisateur de films de fiction (Doberman, 99 francs, Blueberry) et de «documentaires de cinéma» n’est pas venu à Tahiti les mains vides. Comme chaque fois qu’il parcourt le monde, il ne peut s’empêcher de venir avec une caméra. Ainsi, aussitôt débarqué à Faa’a, il est parti en tournage. Depuis quelques mois déjà, Jan Kounen travaille sur un nouveau projet documentaire, Vape Wave sur la «révolution de la cigarette électronique». Contacté directement par les "vapo shops" de Papeete, il a répondu favorablement à leur appel. Pour lui, la vapoteuse est «un outil important inventé par les fumeurs de tabac eux-mêmes» pour sortir d'une dépendance nocive à un produit conçu par les industriels cigaretiers. Au point que les "vapers" auraient conçu un «mouvement culturel underground».

Lui même adepte de la vapoteuse, Jan Kounen mène une enquête pour tenter de savoir « si c’est toxique ou pas». Il aborde dans son documentaire en cours de tournage sur différents sites dans le monde «ce que la cigarette électronique révèle du monde des lobbies industriels». Un vrai sujet de société. Quand il a pris conscience que rien encore n’avait été fait sur la cigarette électronique, «je me suis dit je vais le faire». A Tahiti, samedi, il est allé tourner dans les "vapo shops" de Papeete, mais aussi sur le motu Martin. Après sa semaine de président du jury du Fifo, il tournera de nouveau quelques séquences.

Quand un sujet l’intéresse, Jan Kounen en fait un film : de fiction ou documentaire, c’est selon. «Le documentaire c’est du cinéma autant que la fiction. Je n’aime pas qu’on sorte de la liste des films que j’ai tournés ceux qui sont des documentaires. A l’origine, je ne pensais pas tourner de documentaires et je me considère toujours davantage comme un réalisateur de fiction. Ce sont des opportunités, des choses qui résonnent qui m’ont conduit à faire des documentaires» dit-il. Pour lui, il n’y a pas de différence entre ces deux modes d’expression. Dans les deux cas, il faut construire «une narration, avoir une histoire à raconter».

Quand il endosse un costume de président du jury – il l’a été déjà plusieurs fois à la fois sur des festivals de films de fiction ou de documentaires -, il voit son rôle comme celui de médiateur pour sortir du lot «le meilleur film, celui qui plaît le plus». Jan Kounen admet avoir une méthode de vote qu’il veut garder secrète. Il la tient de John Boorman, réalisateur, producteur, scénariste et interprète britannique à qui on doit Délivrance, L’Exorciste 2, Excalibur, entre autres. «Lui même la tenait certainement de quelqu’un d’autre et ainsi de suite, c’est une recette sacrée».

Avant d’entrer dans les salles obscures du Fifo mardi matin pour les premières projections officielles, Jan Kounen ne veut rien savoir sur les films sélectionnés, «j’essaie de lire le moins de choses possibles sur les films, même pas le programme, pour être le plus frais possible». Son quotidien pendant les quatre prochains jours sera de «s’asseoir dans la salle et de se laisser porter » par les 15 films en compétition, ce sera aussi le lot des autres membres du jury et des festivaliers. Bon Fifo à tous !



Ce lundi, une soirée spéciale avec Jan Kounen

Jan Kounen, président du jury du Fifo 2015.
Le Fifo va permettre aux festivaliers de mieux connaître les oeuvres documentaires du président du jury. Aussi ce lundi soir, au cinéma Le Concorde, deux documentaires réalisés par Jan Kounen sont à découvrir.
• De 18h à 19h15, D'autres mondes film sorti en 2004 sur les plantes guérisseuses des Indiens Shipibo Conibos du Pérou.
• De 19h15 à 19h30 L'histoire de Panshin Beka, ce documentaire de 2008 aborde l’accouchement avec les témoignages des sages-femmes de la communauté des Shipibos.
• De 19h30 à 20 heures : débat

L'entrée est gratuite, mais il faut présenter un carton d'invitation à retirer à la Maison de la culture.

Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 1 Février 2015 à 17:54 | Lu 1481 fois