Jacky Bryant de retour de Bruxelles : des négotiations et des solutions pour la Polynésie


Jacky Bryant résume sa visite en France lors d'une conférence de presse ce vendredi 03 janvier
Jacky Bryant, le Ministre de l'environnement, de l'énergie et des mines, est revenu dimanche 28 Janvier après 12 jours à Bruxelles où il a assisté à la conférence ministérielle et Forum de dialogue entre l'Union Européenne (UE) et les Pays et Territoires d'Outre-Mer (PTOM).
Une visite plutôt fructueuse qui avait pour objectifs principaux de faire le point sur les relations PTOM-UE, de discuter la simplification des procédures administratives et de s’assurer qu’un nouveau projet de service public de traitement des eaux usées soit bien éligible à une aide financière européenne.  
 


Priorité au traitement des eaux usées

Durant cette 10ème Assemblée générale rassemblant les représentants des 27 Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM), la Polynésie française s’est vue confiée l’atelier dédié à la prise en compte environnementale durant lequel M. Bryant a évoqué les difficultés face auxquelles le pays est confronté, en particulier concernant le traitement de ses eaux usées. Un nouveau système dit « public » qui assurerait le traitement de ces eaux a été jugé éligible par la Commission Européenne et sera bientôt proposé aux maires des différentes communes.
« Avant de partir pour Bruxelles, certains tavanas nous avaient exprimé leurs inquiétudes sur l’extension du systeme collectif vers les lotissements, vers les secteurs, où les gens n’auront pas les moyens de payer au mois » explique M. Bryant. « En effet, cette situation est intéressante à Papeete, dans un lotissement et dans une zone industrielle, parce que financièrement c’est rentable mais cela n’est pas viable pour les communes et les quartiers qui sont en difficulté financière. Notre but est donc de proposer une solution: il y en a une qui a été confirmée par l’union européenne, ce serait de créer un système de traitement d’eaux usées publiques. Ce qui veut dire que les mairies utiliseraient des camions citernes pour récupérer les eaux usées dans chaque foyer, mais une fois par an, ou tous les 18 mois par exemple. »
Les bénéfices ne seraient pas négligeables, selon le Ministre qui considère que cela représentera un investissement moindre pour les mairies (qui ne construiront plus de canalisations qui nécessitent aussi un entretien régulier des années après leurs mises en place) et un impact moindre sur les foyers.
« Prenez une commune comme Moorea, où vous avez des vallées inhabitées avec un système collectifLes maisons de l’autre côté paient la canalisation qui passe dans les vallées, donc cela ajoute une dépense supplémentaire aux foyers. Il faut sortir de cette contrainte tout en conservant un traitement des eaux usées de qualité, donc nous proposons une autre option et les communes peuvent ensuite choisir de l’utiliser ou pas. »

Vers une meilleure compréhension des dossiers proposés

Un des buts principaux de la conférence était d’examiner le lien commercial et relationnel entre les PTOM et l’Union Européenne. Lorsque la Polynésie française présente un dossier, celui-ci doit passer par les commissions de Nouméa et des îles Fidji avant d’arriver à la Commission Européenne où ils sont encore examinés et enfin acceptés, ou refusés.
«C’est un processus très long et qui demande beaucoup de travail. De plus, lors de nos déplacements à Bruxelles, nous nous sommes rendus compte d'un problème commun à tous les PTOM : la relation que nous entretenons avec l’Union Européenne est une relation purement financière et les techniciens européens portent souvent des jugements sur des dossiers sans avoir vu ni connu ce qu’était l’environnement dans lequel les gens évoluaient dans le pays concerné » relate Jacky Brillant, qui souligne l’arrivée de la délégation européenne dont l’ambassadeur de l’UE, M. Abdoul Aziz M’Baye, comme un élément positif.
« Aujourd’hui on ne peut plus se réfugier derrière l’aspect uniquement technique des projets et le déplacement de cette délégation est important pour que lorsqu’on propose un projet. Tous les trois ont pour mission de rencontrer les maires ce qui leur donnera un bon aperçu de la Polynésie française et des difficultés que nous traversons. »
D’autres financements potentiels par l’Union Européenne seront aussi abordés lors de cette rencontre.
« Je ne pense pas que le système administratif va changer pour autant mais grâce à cette visite à Bruxelles, on a une meilleure idée sur la manière de constituer des dossiers et de les rendre encore plus attrayants pour l’Union Européenne. »
 
 

D’autres programmes sur la liste :

INTEGRE (Initiatives des Territoires du Pacifique pour la Gestion régionale de l'Environnement) : C'est un programme régional dont l’enveloppe est partagée avec la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Pitcairn et la Polynésie française. Des sites potentiels ont été identifiés pour chacune des collectivités.
 
BEST (Bourses d'Echanges Scientifiques et Technologiques): Ici l'accent est mis sur les perspectives de financement de programmes de lutte contre les espèce envahissantes dont la petite fourmis de feu qui s’est installée sur plus de 800 hectares dans le Pacifique et qui constitue souvent un frein au développement de l’agriculture.  
 
A l’issu du forum UE / PTOM, sous l’égide du GCCA-PTOM (Global Campaign for Climate Action – Pays et Territoires d’Outre-Mer), s’est tenu un atelier concernant la prise en compte du changement climatique dans les politiques de PTOM.
« Nous avons pu proposer notre plan climatique mais c’était un atelier très généraliste qui n’a pas apporté toutes les réponses que nous espérions » explique Jacky Bryant. « Malgré tout, les contrats qui ont été noués permettront de solliciter directement les personnes compétentes pour éclairer nos réflexions sur des aspects relativement techniques et spécifiques à la Polynésie française. »
 
M. Bryant a pu également évoquer sa position sur les effets négatifs des essais nucléaires sur la Polynésie et la nécessité de conserver un secteur de la pêche de qualité dans les années à venir.


bilan.pdf  (57.97 Ko)



Rédigé par Maina Perrot le Samedi 4 Février 2012 à 08:43 | Lu 1174 fois