JO: Medina, le génie brésilien du surf en quête d'or olympique


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Sao Paulo, Brésil | AFP | jeudi 24/07/2024 -Icône du sport brésilien, proche de stars comme Neymar ou Anitta, Gabriel Medina a tout gagné dans le surf, sauf une médaille olympique, qu'il espère enfin remporter aux JO-2024, en domptant sa "vague préférée" à Teahupo'o (Tahiti), où il sera grand favori.

Triple champion du monde (2014, 2018 et 2021), figure de proue de la "Brazilian Storm", la tempête brésilienne qui secoue le surf mondial depuis une décennie, il est déjà considéré à 30 ans comme l'un des plus grands surfeurs de tous les temps.

Mais la cerise sur le gâteau serait de succéder à son compatriote Italo Ferreira sur la plus haute marche du podium olympique, après être rentré bredouille à Tokyo en 2021. Une des plus grandes désillusions de sa carrière.

"Être médaillé olympique est mon objectif et je vais faire tout mon possible pour y arriver", a-t-il déclaré en mars au site Olympics.

Pas assez bien classé au circuit mondial WSL pour s'assurer un des deux tickets brésiliens pour les JO-2024, il a décroché sa place en remportant le tournoi organisé par la fédération internationale de surf (ISA) en mars.

Même si son compatriote Felipe Toledo, double champion du monde en titre, l'Américain John John Florence ou l'Australien Jack Robinson ont de sérieux arguments à faire valoir, Medina sera comme un poisson dans l'eau à Teahupo'o.

Sur ce spot mythique de Tahiti, il a toujours fini sur le podium, remportant l'étape du WSL en 2014 et 2018, terminant deuxième en 2015, 2017, 2019 et 2023, troisième en 2016 et cette année, en mai.

Lors de son premier titre en Polynésie française, il avait battu en finale le légendaire Kelly Slater. C'était il y a dix ans, quand il était devenu le premier Brésilien champion du monde.

Maître de l'air 

Issu d'un milieu modeste, Medina a pris ses premières vagues à huit ans, dans sa ville natale de Maresias, cité balnéaire près de Sao Paulo (sud-est) prisée par les surfeurs.

Ses parents venaient de se séparer et sa mère, Simone, s'était remariée avec le propriétaire d'un magasin de surf.

Son beau-père, Charles Rodrigues, surnommé Charlao, est devenu son entraîneur.

C'est à ses côtés qu'il a fait ses grands débuts dans le circuit mondial, à Bells Beach, en Australie, en 2010. Il avait 16 ans.

L'année suivante, il a soulevé son premier trophée sur une étape du WSL en France, à Hossegor.

Un an après son premier titre mondial, Medina a connu une autre année faste en 2015, remportant la Triple couronne en s'adjugeant les trois étapes hawaïennes du circuit, une autre performance inédite pour un Brésilien. 

Les figures aériennes sont sa spécialité. Il a à son actif le premier salto arrière dans une compétition, à Rio de Janeiro, en 2016.

"Sa qualité technique est impressionnante, avec des figures et des tubes incroyables, et sa capacité à surfer de bout en bout des vagues qui semblent impossibles à dompter", dit à l'AFP Tulio Brandao, auteur d'une biographie du champion brésilien. 

"C'est un génie, il fait des choses que personne d'autre n'arrive à accomplir", insiste-t-il.

Célébrité et dépression

Dès qu'il a décroché son premier titre mondial, Medina s'est rapidement hissé au rang d'idole nationale, dans un Brésil orphelin de grandes stars du sport.

"Il a contribué à populariser le surf au Brésil et en Amérique Latine. Le nombre de Brésiliens qui s'intéressent à ce sport ne cesse d'augmenter", assure à l'AFP Ivan Martinho, président de la WSL pour l'Amérique Latine.

De confession évangélique, le surfeur cite souvent Dieu dans ses publications sur les réseaux sociaux, où il compte plus de 11 millions d'abonnés. Il s'affiche régulièrement auprès de célébrités comme le footballeur Neymar ou la pop-star Anitta.

Sa relation avec son ex-épouse, la mannequin Yasmin Brunet, a fait les choux gras de la presse à scandale, jusqu'à leur séparation en 2022. 

En 2020, le Brésilien avait mis fin à sa collaboration avec Charlao, son entraîneur de toujours, en raison de tensions avec son ex-compagne.

Souffrant de dépression après son divorce ultra-médiatisé, il a fait une pause dans sa carrière sportive au premier semestre 2022.

"C'était une machine à gagner, un compétiteur féroce. Mais à présent, il n'est plus là pour gagner à tout prix, il veut avant tout s'amuser", affirme le biographe Tulio Brandao.

le Jeudi 25 Juillet 2024 à 06:46 | Lu 499 fois