JO 2020 : Quiquampoix a visé juste


Tokyo - AFP - le 2 août 2021 - Cinq ans après sa deuxième place à Rio, Jean Quiquampoix, force tranquille du tir français, n'a pas frémi hier, en finale du pistolet à 25 m tir rapide des Jeux de Tokyo, dominant ses adversaires pour conquérir l'or olympique, dont il rêvait.
Pour décrocher cette médaille, la première des Jeux en tir pour les Bleus, et la 22e au total pour la France - 6e en or -, le Français de 25 ans a appliqué la méthode Quiquampoix : (beaucoup de) travail et de maîtrise de soi. Il y avait pourtant de quoi douter, face à l'élite de la discipline réunie dans cette finale : l'Allemand Christian Reitz d'abord, champion olympique en titre qui avait battu le Français en finale en 2016, et premier au classement mondial. Mais aussi le Cubain Leuris Pupo, champion olympique 2012, et le Chinois Yuehong Li, 3e en 2016. Mais cet aréopage du tir mondial aligné face aux cibles, à quelques centimètres seulement de Jean Quiquampoix dans le cas de Pupo, "n'était pas vraiment une pression supplémentaire", lâche le nouveau champion olympique. Au final, Pupo a terminé lointain 2e (29 points), à cinq points derrière le Français (34). Li a fini à la 3e place, et Reitz à la 5e. 
 
“Consécration ultime”
 
"Ce matin en me levant j'avais confiance en moi, je n'ai rien changé à ce que je fais d'habitude", raconte Quiquampoix. "Même si la deuxième partie (des qualifs) a été un peu difficile, je me suis reconfiguré pour la finale, et là je ne voulais rien lâcher." Ce sacre olympique, c'est l'histoire d'une implacable montée en régime du Parisien de naissance et Marseillais d'adoption, qui n'avait que 20 ans lorsqu'il est monté sur la deuxième marche du podium à Rio. "Ca fait cinq ans qu'il attend ça", glisse le président de la Fédération française de tir, Michel Baczyk. "C'était son objectif d'être champion olympique, la consécration ultime qu'il souhaitait". Réputé pour son calme olympien face à la pression des finales, le Français a accumulé depuis 2016 les années, l'expérience et l'or, en terminant premier des deux derniers rendez-vous internationaux avant Tokyo, qui se sont tenus en Croatie en juin: un Championnat d'Europe et une Coupe du monde. La méthode Jean Quiquampoix pour préparer minutieusement ce sacre ? "Au quotidien, c'est de gratter sur les moindres détails. Plus de travail déjà, et plus d'expérience."
 
300.000 cartouches
 
Depuis Rio, il estime avoir tiré "300.000 cartouches, à la louche. Ca fait à peu près 400 cartouches par jour, 4 heures de tir" quotidiennes. Il ne compte d'ailleurs pas laisser son pistolet au vestiaire trop longtemps, s'accordant juste un peu de repos avant de mettre le cap sur l'objectif suivant. "Je suis extrêmement motivé pour Paris-2024. Ca arrive dans trois ans, donc il va falloir rapidement revenir au travail, continuer à progresser, à travailler, pour ne pas s'endormir sur cette médaille", lâche-t-il. Son camarade Clément Bessaguet, dont c'était la première participation olympique, a lui échoué de justesse à se qualifier, en terminant 7e des phases préliminaires - seuls les six premiers accédaient à la finale - qu'il avait pourtant commencées brillamment. "On est très déçus pour lui car il pouvait être sur le podium", dit Michel Baczyk. "Mais c'est sa première compétition olympique, ce sera pour la prochaine fois".

L'or de Quiquampoix récompense enfin le tir français bredouille jusque là malgré la qualification de quatre Français pour trois finales depuis le début des JO (Océanne Muller en carabine à 10 m, Mathilde Lamolle et Céline Goberville en pistolet à 10 m, Eric Delaunay en skeet).
 

le Lundi 2 Aout 2021 à 17:25 | Lu 148 fois