JO-2020: Agbégnénou, une revanche en or, inquiétude pour Biles


ANTONIN THUILLIER / AFP
Tokyo, Japon | AFP | mardi 27/07/2021 - Elle l'a fait! Dans le temple du judo, le Nippon Budokan, Clarisse Agbégnénou, porte drapeau de la délégation française à Tokyo, est devenue mardi championne olympique de judo, cinq ans après sa défaite en finale à Rio, pour offrir à la France sa 2e médaille d'or des JO.

Un tatami, une finale olympique, et les deux mêmes femmes, cinq ans après, pour un résultat inversé: la dramaturgie a été parfaite, tout comme la journée de Clarisse Agbégnénou.

En larmes presque immédiatement, elle est tombée dans les bras de son adversaire, pour un accolade emprunte de respect entre les deux championnes: c'est la Slovène Tina Trstenjak qui l'avait battue en 2016 en finale des -63 kg à Rio, ouvrant la voie à cinq années de mission.

Quelques secondes auparavant, elle venait d'envoyer Trstenjak au tapis, pour un mouvement comptabilisé waza-ari, dans le golden score de cette finale.

"C'est la concrétisation de toutes ces années de travail, de douleur, de peines, de sourires, de joie, d'amour, de haine... C'est l'acheminement d'une vie. Elle est magnifique, franchement", a lâché la championne.

Avec ce titre, Agbégnénou complète un palmarès exceptionnel, qui compte également cinq titres de championne du monde et autant de championne d'Europe.

Pour le clan français, c'est sa principale tête d'affiche, avec Teddy Riner et Kevin Mayer en athlétisme, qui répond présent.

La collection de médailles s'est élargie un peu plus tard mardi avec Althéa Laurin, 19 ans, qui a décroché le bronze en taekwondo (+67 kg).

Voilà les Tricolores désormais nantis de sept médailles, dont deux en or (Agbégnénou et Romain Cannone à l'épée), deux en argent (Amandine Buchard et Sarah-Léonie Cysique, toutes deux en judo) et trois en bronze (Manon Brunet au sabre, Luka Mkheidze en judo et Althéa Laurin au taekwondo).

Déceptions en VTT

En haltérophilie, Dora Tchakounté a failli créer la surprise, terminant au pied du podium (4e) des moins de 59 kg.

Ce joli début de soirée a permis d'effacer les traces du VTT, où Loana Lecomte et Pauline Ferrand-Prévot, favorites, sont passées à côté de leurs Jeux (6e et 10e). Elles ont subi la loi des Suissesses, auteures d'un triplé historique mené par Jolanda Neff.

Leur déception ne peut toutefois être aussi grande que celle de Naomi Osaka, dernière porteuse de la flamme olympique lors de la cérémonie d'ouverture, star parmi les stars au Japon, et qui a été éliminée dès les 8es de finale du tournoi de tennis.

Elle n'inscrira pas son nom dans l'histoire, au contraire de l'Américaine Carissa Moore et du Brésilien Italo Ferreira, devenus mardi les premiers champions olympiques de surf, à Ichinomiya.

Du sable gris, enfin de belles vagues après deux jours de calme et surtout une joie sincère, partagée par les lauréats, habitués aux victoires dans le monde professionnel mais qui ont répondu présents aux Jeux olympiques, portés par le monde amateur: le surf a réussi son entrée, et Moore et Ferreira n'y sont pas pour rien.

En soirée, la gymnaste américaine Simone Biles a lancé sa quête d'or, avec le concours général par équipes.

Mais la soirée ne s'est pas passée comme prévue pour celle qui, déjà quadruple championne olympique, peut rejoindre la Soviétique Larissa Latynina et ses 9 médailles d'or historiques à l'occasion des JO de Tokyo.

Après un passage décevant au saut en dessous de ses standards habituels (noté 13.766), la star a quitté brièvement la salle, puis est revenue avec son équipe, avec cette fois le statut de remplaçante aux barres asymétriques et aux deux autres agrès au programme (sol, poutre).

Peu après, la fédération américaine de gymnastique a indiqué que Biles avait été remplacée "pour raisons médicales", précisant même que "des examens seront réalisés quotidiennement pour déterminer si elle peut recevoir le feu vert médical pour les compétitions à venir".

Avant ce concours, Biles, 24 ans, avait confié sur les réseaux sociaux avoir "l'impression par moments d'avoir à supporter le poids du monde sur (ses) épaules".

Finalement 2e derrière la Russie, Biles est montée sur le podium avec ses équipières pour recevoir sa médaille d'argent sans que cela fournisse la moindre indication quant à sa présence ou non dans les prochains jours.

le Mardi 27 Juillet 2021 à 03:22 | Lu 251 fois