Sylvain Marchais, chargé de projet, Nathalie Klein, présidente de Ito Nui, et Edson Matikaua, chargé d’affaires (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 24 juin 2024 – À Taravao, les deux fermes photovoltaïques de la société locale du groupe Engie sont désormais raccordées au réseau. Les essais seront lancés après les JO. Associés à des projets sociaux et agricoles, Fare Meri, face au lycée Taiarapu Nui, et Fare Gouwe, sur la route du belvédère, devraient permettre de couvrir 2% de la consommation annuelle de Tahiti.
Ce sont des champs d’un nouveau genre qui émergent au sud de Tahiti. Suite à l’appel à projets du Pays pour le développement de la production d’énergie solaire, en 2022, trois lauréats se sont lancés dans l’aventure à grande échelle. Parmi les sociétés engagées en faveur des énergies renouvelables, Ito Nui, entreprise locale appartenant au groupe Engie, a opté pour l’aménagement de deux fermes solaires sur des sites distincts, à Taravao : Fare Meri (en référence au miel), avec 11.020 panneaux sur 6 hectares, face au lycée Taiarapu Nui, et Fare Gouwe (du nom d’un artiste ayant séjourné sur la propriété), avec 5.488 panneaux sur 3 hectares, sur la route du belvédère.
Lancés il y a un an, les deux chantiers s’achèvent. “On a essayé de respecter au maximum les terrains. On a évité de les déformer de quelque façon que ce soit. On a rencontré quelques difficultés pour conserver la topographie actuelle, dont des problèmes de pentes, surtout sur le site du plateau. On a eu du mal à aligner et positionner la machine de battage pour enfoncer les pieux à la bonne profondeur. À force de persévérance, les équipes ont réussi à surmonter ces difficultés”, indique Edson Matikaua, chargé d’affaires et ingénieur en électricité, spécialisé en énergies renouvelables. Des tables plus courtes ont notamment permis de s’adapter au vallonnement, tout en conservant une orientation vers le nord des panneaux bifaciaux, technologie qui permet de capter quelques pourcents de lumière en plus sur l’envers. Si des mesures anticycloniques ont été prises avec des plots en béton, le démantèlement des centrales reste possible dans 25 ans. À cet effet, aucun chemin n’a été goudronné.
Ce sont des champs d’un nouveau genre qui émergent au sud de Tahiti. Suite à l’appel à projets du Pays pour le développement de la production d’énergie solaire, en 2022, trois lauréats se sont lancés dans l’aventure à grande échelle. Parmi les sociétés engagées en faveur des énergies renouvelables, Ito Nui, entreprise locale appartenant au groupe Engie, a opté pour l’aménagement de deux fermes solaires sur des sites distincts, à Taravao : Fare Meri (en référence au miel), avec 11.020 panneaux sur 6 hectares, face au lycée Taiarapu Nui, et Fare Gouwe (du nom d’un artiste ayant séjourné sur la propriété), avec 5.488 panneaux sur 3 hectares, sur la route du belvédère.
Lancés il y a un an, les deux chantiers s’achèvent. “On a essayé de respecter au maximum les terrains. On a évité de les déformer de quelque façon que ce soit. On a rencontré quelques difficultés pour conserver la topographie actuelle, dont des problèmes de pentes, surtout sur le site du plateau. On a eu du mal à aligner et positionner la machine de battage pour enfoncer les pieux à la bonne profondeur. À force de persévérance, les équipes ont réussi à surmonter ces difficultés”, indique Edson Matikaua, chargé d’affaires et ingénieur en électricité, spécialisé en énergies renouvelables. Des tables plus courtes ont notamment permis de s’adapter au vallonnement, tout en conservant une orientation vers le nord des panneaux bifaciaux, technologie qui permet de capter quelques pourcents de lumière en plus sur l’envers. Si des mesures anticycloniques ont été prises avec des plots en béton, le démantèlement des centrales reste possible dans 25 ans. À cet effet, aucun chemin n’a été goudronné.
Face au lycée Taiarapu Nui, Fare Meri s’étend sur 6 hectares et compte 11.020 panneaux solaires.
“2% de la consommation annuelle de Tahiti”
Pour Nathalie Klein, présidente de Ito Nui, le projet est à un tournant décisif. “Depuis mercredi, on a le raccordement au réseau d’électricité de TSE [Tahiti Sud Energie, NDLR]. Ça va nous permettre de lancer les premiers essais de réinjection sur le réseau. Pendant la phase d’essais, il pourra y avoir des perturbations sur le réseau, donc on va attendre que les Jeux olympiques soient passés”, explique l’ingénieure en électricité mécanique. En attendant le mois d’août, la pose des batteries de stockage et des équipements auxiliaires se poursuit.
La société a investi plus de 2 milliards de francs pour construire ces deux centrales photovoltaïques, qui devraient passer le cap de la rentabilité d’ici une dizaine d’années. “Il y a une part de risque, car il faut que le soleil soit au rendez-vous. Il peut y avoir des bonnes et des mauvaises années”, remarque Sylvain Marchais, responsable de projet. “Ito Nui va contribuer à 2% de la consommation annuelle de Tahiti. Ça ne semble pas beaucoup, mais c’est 2 millions de litres de diesel évités par an, ou plus de 4.000 tonnes de CO2. L’arrivée des autres fermes va permettre de faire évoluer progressivement la répartition du mix énergétique”, précise l’ingénieur-électricien. La production cumulée des trois lauréats devrait permettre de doubler la part du solaire. Pour l’heure, elle représenterait 6% grâce aux particuliers et aux entreprises, sur un total de 36% d’énergies renouvelables à Tahiti en 2023, dominées par la production hydroélectrique.
“C’est vraiment un pari sur l’avenir et sur la capacité à maintenir les installations dans un bon niveau de performance”, souligne Nathalie Klein. “Avec Engie, on est fier d’innover et de participer à la décarbonation de l’énergie en Polynésie. Ce sont des investissements très lourds, mais on travaille pour le pays et pour nos enfants.” D’après les conditions de l’appel à projets, le prix de rachat de cette électricité solaire sera inférieur à celle produite par la centrale thermique de la Punaruu, soit moins de 21 francs le kilowattheure (kWh).
Sur la route du belvédère, Fare Gouwe totalise 5.488 panneaux solaires sur 3 hectares, avec un défi technique d’implantation sur une forte pente.
Intégration sociale et agricole
Si des visites éducatives au bénéfice des établissements scolaires sont envisagées, sur le plan social, jusqu’à 30 à 40 personnes ont été recrutées localement pour la phase de construction. L’entretien régulier des espaces verts générera des emplois à plus long terme. Des embauches de personnes en recherche d’intégration ont été menées avec une association. Sur le plan du secteur primaire, ces anciens pâturages pour bovins pourraient conserver un lien avec l’élevage en accueillant des moutons, alliés pour la tonte. La société serait déjà en relation avec plusieurs éleveurs locaux, mais la sécurisation des sites pour prévenir les attaques de chiens reste un impératif. Comme le suggère le nom du Fare Meri, l’apiculture est aussi programmée en coactivité, associée à l’introduction de plantes mellifères, là encore en partenariat avec des professionnels. Ces projets “agrivoltaïques” seront développés à l’issue des travaux.
Le raccordement au réseau terminé, les premiers tests seront opérés après les JO en raison des risques de perturbations.
Un poste de livraison aménagé dans un container sur site.