Al Qayyarah, Irak | AFP | jeudi 26/03/2020 - De nouvelles roquettes ont visé jeudi les intérêts étrangers en Irak alors que de plus en plus de pays retirent leurs troupes du pays, par crainte du nouveau coronavirus mais aussi pour prêter main-forte à la lutte contre la pandémie sur leur propre sol.
Fin 2017, l'Irak déclarait la victoire sur le groupe Etat islamique (EI) qui tint un temps un tiers du territoire national.
Depuis, la coalition anti-EI emmenée par Washington --dont l'appui aérien, les instructeurs et les forces spéciales ont été cruciaux-- ne cessait d'affirmer qu'elle allait retirer des troupes.
C'est aujourd'hui chose faite, avec 2.500 instructeurs -soit un tiers de la coalition- partis ou sur le départ et la suspension des entraînements due au coronavirus.
La semaine dernière, tous les étrangers de la base d'al-Qaïm à la frontière syrienne sont partis, dont des Français et des Américains. Jeudi, c'est 800 militaires et sous-traitants civils américains et français notamment qui quittent al-Qayyarah (nord).
Le visage mangé par des masques médicaux, les généraux de la coalition et irakiens ont officiellement signé la remise des quartiers de la coalition aux troupes irakiennes, ont constaté des journalistes de l'AFP sur la base aérienne.
- Retrait complet ou partiel -
Si le Royaume-Uni ou l'Australie ont annoncé retirer uniquement leurs instructeurs d'Irak et maintenir des "personnels essentiels", la France entame le retrait de ses 200 soldats comme la République tchèque qui a retiré tous ses hommes, une trentaine, du pays.
La coalition assure coordonner ces mouvements depuis des mois et avoir accéléré le processus avec la propagation du nouveau coronavirus qui a déjà tué 36 Irakiens et contaminé près de 400 autres, et provoqué de nombreux décès dans les pays ayant d'importants contingents en Irak comme l'Espagne ou la France.
L'ambassade américaine à Bagdad a en outre annoncé l'évacuation des membres de son corps diplomatique souhaitant quitter le pays de crainte d'une propagation du virus.
Si la menace de l'EI a grandement faibli, une autre domine désormais pour la coalition et les intérêts étrangers plus généralement en Irak, selon hauts-gradés et responsables: les factions armées qui militent pour bouter les Américains hors d'Irak.
En six mois, 26 attaques ont visé des intérêts étrangers, comme jeudi encore, lorsque deux roquettes se sont abattues sur la Zone verte de Bagdad où siège notamment l'ambassade des Etats-Unis, selon l'armée irakienne.
Longtemps, aucune de ces attaques n'a été revendiquée mais Washington accuse depuis le début les factions armées pro-Iran d'en être responsables.
Depuis que ces attaques ont tué trois Américains et une Britannique, un mystérieux groupe s'est mis à les revendiquer.
Dans des vidéos mises en ligne après deux récentes attaques contre des bases de la coalition, des hommes armés et cagoulés aux voix modifiées par ordinateur ont revendiqué les tirs de roquette, affirmant agir au nom de la "Ligue des révolutionnaires", un groupe totalement inconnu jusqu'alors.
- "Satan américain" -
Dans des mises en scène à grands renforts de drapeau et de musique, ce groupe menace "le Satan américain" et jure de venger "ses victimes", alors que plusieurs raids aériens américains ont tué des dizaines de combattants pro-Iran ces derniers mois en Irak.
Pour de hauts responsables de la coalition, ce groupe n'est qu'un faux nez: "ce sont des dissidents qui se regroupent. Au final, ce sont les mêmes acteurs qui s'organisent un peu différemment", assure ainsi l'un d'eux.
La mort en janvier du puissant général Qassem Soleimani, émissaire de Téhéran en Irak, tué avec son lieutenant irakien dans une frappe américaine à Bagdad, a poussé la majorité -chiite- du Parlement à réclamer l'expulsion des troupes étrangères menées par Washington, dont 5.200 Américains.
Si le départ de troupes étrangères est un nouvel événement majeur en Irak, il passionne très peu une opinion publique bien plus préoccupée par la pandémie de Covid-19 qui pourrait être catastrophique dans un pays en pénurie chronique de médicaments, de médecins et d'hôpitaux.
Et face à la crise sanitaire qui se profile, l'Irak n'a toujours pas de gouvernement, laissant aux commandes Adel Abdel Mahdi, Premier ministre démissionnaire depuis décembre, qui, au gré de l'actualité, se met en retrait ou revient sur le devant de la scène. Son cabinet a prolongé jeudi de deux semaines le couvre-feu total en place dans le pays.
Adnane Zorfi, le nouveau Premier ministre désigné, a préféré faire des promesses dans le domaine de la santé, tout en se gardant d'évoquer la question du départ des troupes étrangères, explosive dans un pays pris en étau entre ses alliés américain et iranien.
Washington a semblé lui donner un coup de pouce en renouvelant --mais seulement pour 30 jours-- l'exemption des sanctions visant les achats à l'Iran, dont Bagdad dépend pour une bonne part de son électricité, ont indiqué des hauts responsables à l'AFP.
Fin 2017, l'Irak déclarait la victoire sur le groupe Etat islamique (EI) qui tint un temps un tiers du territoire national.
Depuis, la coalition anti-EI emmenée par Washington --dont l'appui aérien, les instructeurs et les forces spéciales ont été cruciaux-- ne cessait d'affirmer qu'elle allait retirer des troupes.
C'est aujourd'hui chose faite, avec 2.500 instructeurs -soit un tiers de la coalition- partis ou sur le départ et la suspension des entraînements due au coronavirus.
La semaine dernière, tous les étrangers de la base d'al-Qaïm à la frontière syrienne sont partis, dont des Français et des Américains. Jeudi, c'est 800 militaires et sous-traitants civils américains et français notamment qui quittent al-Qayyarah (nord).
Le visage mangé par des masques médicaux, les généraux de la coalition et irakiens ont officiellement signé la remise des quartiers de la coalition aux troupes irakiennes, ont constaté des journalistes de l'AFP sur la base aérienne.
- Retrait complet ou partiel -
Si le Royaume-Uni ou l'Australie ont annoncé retirer uniquement leurs instructeurs d'Irak et maintenir des "personnels essentiels", la France entame le retrait de ses 200 soldats comme la République tchèque qui a retiré tous ses hommes, une trentaine, du pays.
La coalition assure coordonner ces mouvements depuis des mois et avoir accéléré le processus avec la propagation du nouveau coronavirus qui a déjà tué 36 Irakiens et contaminé près de 400 autres, et provoqué de nombreux décès dans les pays ayant d'importants contingents en Irak comme l'Espagne ou la France.
L'ambassade américaine à Bagdad a en outre annoncé l'évacuation des membres de son corps diplomatique souhaitant quitter le pays de crainte d'une propagation du virus.
Si la menace de l'EI a grandement faibli, une autre domine désormais pour la coalition et les intérêts étrangers plus généralement en Irak, selon hauts-gradés et responsables: les factions armées qui militent pour bouter les Américains hors d'Irak.
En six mois, 26 attaques ont visé des intérêts étrangers, comme jeudi encore, lorsque deux roquettes se sont abattues sur la Zone verte de Bagdad où siège notamment l'ambassade des Etats-Unis, selon l'armée irakienne.
Longtemps, aucune de ces attaques n'a été revendiquée mais Washington accuse depuis le début les factions armées pro-Iran d'en être responsables.
Depuis que ces attaques ont tué trois Américains et une Britannique, un mystérieux groupe s'est mis à les revendiquer.
Dans des vidéos mises en ligne après deux récentes attaques contre des bases de la coalition, des hommes armés et cagoulés aux voix modifiées par ordinateur ont revendiqué les tirs de roquette, affirmant agir au nom de la "Ligue des révolutionnaires", un groupe totalement inconnu jusqu'alors.
- "Satan américain" -
Dans des mises en scène à grands renforts de drapeau et de musique, ce groupe menace "le Satan américain" et jure de venger "ses victimes", alors que plusieurs raids aériens américains ont tué des dizaines de combattants pro-Iran ces derniers mois en Irak.
Pour de hauts responsables de la coalition, ce groupe n'est qu'un faux nez: "ce sont des dissidents qui se regroupent. Au final, ce sont les mêmes acteurs qui s'organisent un peu différemment", assure ainsi l'un d'eux.
La mort en janvier du puissant général Qassem Soleimani, émissaire de Téhéran en Irak, tué avec son lieutenant irakien dans une frappe américaine à Bagdad, a poussé la majorité -chiite- du Parlement à réclamer l'expulsion des troupes étrangères menées par Washington, dont 5.200 Américains.
Si le départ de troupes étrangères est un nouvel événement majeur en Irak, il passionne très peu une opinion publique bien plus préoccupée par la pandémie de Covid-19 qui pourrait être catastrophique dans un pays en pénurie chronique de médicaments, de médecins et d'hôpitaux.
Et face à la crise sanitaire qui se profile, l'Irak n'a toujours pas de gouvernement, laissant aux commandes Adel Abdel Mahdi, Premier ministre démissionnaire depuis décembre, qui, au gré de l'actualité, se met en retrait ou revient sur le devant de la scène. Son cabinet a prolongé jeudi de deux semaines le couvre-feu total en place dans le pays.
Adnane Zorfi, le nouveau Premier ministre désigné, a préféré faire des promesses dans le domaine de la santé, tout en se gardant d'évoquer la question du départ des troupes étrangères, explosive dans un pays pris en étau entre ses alliés américain et iranien.
Washington a semblé lui donner un coup de pouce en renouvelant --mais seulement pour 30 jours-- l'exemption des sanctions visant les achats à l'Iran, dont Bagdad dépend pour une bonne part de son électricité, ont indiqué des hauts responsables à l'AFP.