Ce photomètre américain se veut très fiable et simple d’utilisation pour les forces de l’ordre. Là, il indique que la vitre ne laisse passer que 5% de la lumière (elle sera donc illégale dès le 1er janvier quoi qu’il arrive).
PAPEETE, le 1er septembre 2014 - L’interdiction des vitres teintées à l’avant des voitures provoque une protestation vigoureuse des professionnels du secteur. Un compromis semblait avoir été trouvé, mais aujourd’hui la situation est bloquée alors que les professionnels perdent leur clientèle à toute vitesse.
On s’en souvient, la polémique sur les vitres teintées a démarré avec le nouveau Code de la route entré en vigueur le 1er avril, bien plus répressif. Entre autres, il interdit les vitres teintées à l’avant des véhicules, officiellement afin de permettre aux conducteurs de se voir et de mieux communiquer, éviter d’obscurcir la vision du conducteur la nuit, et pour permettre aux forces de l’ordre de constater facilement l’usage d’un téléphone ou d’un smartphone au volant.
Les professionnels du secteur – ils sont une dizaine à s’être spécialisés dans la pose de films teintés sur les vitres de voitures – ont vivement protesté. Après des négociations avec le ministère de l’Équipement et la Direction des Transports Terrestres (DTT), un compromis avait été trouvé pour laisser aux automobilistes en infraction jusqu’au 1er janvier 2015 pour enlever les films teintés déjà installés. Le ministère se disait aussi ouvert à autoriser les teintes légères, à condition qu’un appareil puisse mesurer le degré exact d’obscurcissement. Or de tels appareils existent, ce sont des photomètres.
On s’en souvient, la polémique sur les vitres teintées a démarré avec le nouveau Code de la route entré en vigueur le 1er avril, bien plus répressif. Entre autres, il interdit les vitres teintées à l’avant des véhicules, officiellement afin de permettre aux conducteurs de se voir et de mieux communiquer, éviter d’obscurcir la vision du conducteur la nuit, et pour permettre aux forces de l’ordre de constater facilement l’usage d’un téléphone ou d’un smartphone au volant.
Les professionnels du secteur – ils sont une dizaine à s’être spécialisés dans la pose de films teintés sur les vitres de voitures – ont vivement protesté. Après des négociations avec le ministère de l’Équipement et la Direction des Transports Terrestres (DTT), un compromis avait été trouvé pour laisser aux automobilistes en infraction jusqu’au 1er janvier 2015 pour enlever les films teintés déjà installés. Le ministère se disait aussi ouvert à autoriser les teintes légères, à condition qu’un appareil puisse mesurer le degré exact d’obscurcissement. Or de tels appareils existent, ce sont des photomètres.
Jeff Hart est le porte-parole des professionnels des vitres teintées. Ils sont 10 sur le Territoire.
Jeff Hart, porte-parole de la dizaine de professionnels des vitres teintées de Polynésie, s’est engouffré dans la brèche : « Nous leur avons fourni les liens, la documentation, et j’ai même acheté un appareil américain utilisé par la police. Il coûte 20 000 Fcfp. »
Et il semble efficace, selon ce mail de la responsable du bureau des affaires juridiques de la DTT qu’il a reçu le 22 juillet : « j'ai organisé aujourd'hui une démonstration du fonctionnement du testeur que vous m'aviez prêté. Y participaient (des responsables) du ministère des Transports, un représentant du procureur de la République et la directrice des transports terrestres. La démonstration a permis de constater que l'appareil fonctionnait parfaitement bien. »
Un appareil qui fonctionne parfaitement mais qui n’est pas aux normes européennes
Il y a cependant un problème rappelé par le ministère de l’Équipement : « le procureur a besoin d’un appareil homologué pour l’Europe, donc opposable aux tiers. Il faut absolument que les professionnels ou la DTT trouvent un tel appareil. En attendant, nous restons sur la position de la commission de sécurité routière, donc une interdiction totale. »
Jeff est désemparé : « Nous cherchons un modèle européen, mais en France il n’y a pas d’interdiction, donc pas d’appareil. Et qui sommes-nous pour demander à des gouvernements le matériel qu’ils utilisent ? Nous sommes dans une impasse, mais nous avons prouvé que la solution existe. C’est au ministère maintenant de s’en occuper ! Et je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas homologuer un instrument utilisé par la police américaine. Il faut qu’on demande la grâce présidentielle pour notre appareil ? »
D’autant que le texte actuel souffre de plusieurs faiblesses, assure-t-il. De nombreux modèles sont livrés par les constructeurs avec des vitres teintées dans la masse. La législation les autorise, à condition qu’ils soient « certifiés constructeurs ». Et aucun mot sur les pièces détachées, pas toujours certifiées. « Du coup certains auront droit aux vitres teintées, et d’autres non ? Il n’y a plus de justice. »
Pour les professionnels, qui représentent une vingtaine d’emplois, la situation empire rapidement. Ils accusent une baisse de leur chiffre d’affaires de près de 50% depuis avril. Et en absence d’avancée, le salon de l’automobile de septembre, leur plus grosse source de clientèle chaque année, est sévèrement compromis. « Le gouvernement assure vouloir encourager les entrepreneurs, et derrière ils font tout pour nous couler. Nous allons finir comme les pirogues de loisir de Punaauia… »
Et il semble efficace, selon ce mail de la responsable du bureau des affaires juridiques de la DTT qu’il a reçu le 22 juillet : « j'ai organisé aujourd'hui une démonstration du fonctionnement du testeur que vous m'aviez prêté. Y participaient (des responsables) du ministère des Transports, un représentant du procureur de la République et la directrice des transports terrestres. La démonstration a permis de constater que l'appareil fonctionnait parfaitement bien. »
Un appareil qui fonctionne parfaitement mais qui n’est pas aux normes européennes
Il y a cependant un problème rappelé par le ministère de l’Équipement : « le procureur a besoin d’un appareil homologué pour l’Europe, donc opposable aux tiers. Il faut absolument que les professionnels ou la DTT trouvent un tel appareil. En attendant, nous restons sur la position de la commission de sécurité routière, donc une interdiction totale. »
Jeff est désemparé : « Nous cherchons un modèle européen, mais en France il n’y a pas d’interdiction, donc pas d’appareil. Et qui sommes-nous pour demander à des gouvernements le matériel qu’ils utilisent ? Nous sommes dans une impasse, mais nous avons prouvé que la solution existe. C’est au ministère maintenant de s’en occuper ! Et je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas homologuer un instrument utilisé par la police américaine. Il faut qu’on demande la grâce présidentielle pour notre appareil ? »
D’autant que le texte actuel souffre de plusieurs faiblesses, assure-t-il. De nombreux modèles sont livrés par les constructeurs avec des vitres teintées dans la masse. La législation les autorise, à condition qu’ils soient « certifiés constructeurs ». Et aucun mot sur les pièces détachées, pas toujours certifiées. « Du coup certains auront droit aux vitres teintées, et d’autres non ? Il n’y a plus de justice. »
Pour les professionnels, qui représentent une vingtaine d’emplois, la situation empire rapidement. Ils accusent une baisse de leur chiffre d’affaires de près de 50% depuis avril. Et en absence d’avancée, le salon de l’automobile de septembre, leur plus grosse source de clientèle chaque année, est sévèrement compromis. « Le gouvernement assure vouloir encourager les entrepreneurs, et derrière ils font tout pour nous couler. Nous allons finir comme les pirogues de loisir de Punaauia… »
« Pour nous qui roulons toute la journée, les vitres teintées c’est indispensable »
Thierry est carrossier à Moorea, il possède trois voitures dont les vitres sont teintées. Il soutient totalement les protestations des spécialistes des vitres teintées :
« Ces vitres préservent l’intérieur de la voiture des UV et de la chaleur. Je suis d’accord pour que l’on interdise les vitres totalement noires et les dérivés : les couleurs, les effets chromés ou miroir… Mais toutes les vitres teintées, ça non. Dans la circulation on crève de chaleur. Pour nous qui roulons toute la journée, les vitres teintées c’est indispensable. »
« Ces vitres préservent l’intérieur de la voiture des UV et de la chaleur. Je suis d’accord pour que l’on interdise les vitres totalement noires et les dérivés : les couleurs, les effets chromés ou miroir… Mais toutes les vitres teintées, ça non. Dans la circulation on crève de chaleur. Pour nous qui roulons toute la journée, les vitres teintées c’est indispensable. »