Initiation au vaa : un sport à la portée de tous


Credit : Christophe Photo Tahiti
Mardi 1er novembre, à l’occasion de la Hawaiki Nui Vaa , le ministère du Tourisme, la fédération tahitienne de vaa et le comité organisateur d la course, ont proposé une initiation au vaa. Cette initiative pourrait se pérenniser dans le temps.

"1, 2, 3, 4 He he he he… 1 2 3 4 he he he he". De drôles de cris courent sur lagon de Huahine ce mardi 1er novembre. Aux côtés des aito filant à toute allure sur leurs pirogues, deux embarcations avancent, tant bien que mal. Pas d'athlètes aguerris aux physiques de dieux du stade, sur ces deux V6 blancs. Les coups de rame sont parfois maladroits et la coordination est loin d’être parfaite. Sur le lagon ce jour-là, touristes, journalistes et locaux non pratiquants ont embarqué. Pour la plupart, cette initiation au va'a est la première. "Cela m’a beaucoup plu", confie Jean-David, trempé à la fin de l’entraînement. "C’est la première fois que j’en fais et je trouve que c’est une bonne chose que l’on puisse essayer ici, à Huahine, à l’occasion de la Hawaiki Nui".

Comme le jeune homme, un petit groupe d’hommes et de femmes se sont prêtés à cette initiation mise en place par le ministère du Tourisme en étroite collaboration avec la fédération tahitienne de Va'a et le comité organisateur de la course. Les participants dégainent un large sourire une fois sortie de la pirogue après avoir ramé pendant un peu plus d’une demi-heure.

Tous ont apprécié l’expérience et seraient prêts à la reproduire dès que possible. Seul petit bémol à cette démonstration : une introduction un peu longue. Avant de monter dans les embarcations, les apprentis rameurs ont pu découvrir l’histoire de la navigation et les origines de la pirogue polynésienne dans un documentaire tourné localement. "C’était bien et intéressant, mais un peu long", avoue Fabien, en vacances en Polynésie française. Autour de lui, le reste de l’équipe acquiesce d’un hochement de tête. "Ce qui était très bien par contre, ce sont les explications de Tamatoa, le coach : c’était très intéressant et constructif. Sans cela, je ne pense pas que j’aurais réussi à ramer…", explique le capitaine du bateau le temps de l’initiation.

Ce coup d’essai entre dans le cadre de la stratégie de développement touristique mené par le Pays. A la fin de la séance, les initiés se sont vus remettre un questionnaire afin qu’ils donnent leur avis sur leur expérience. Les réponses serviront à améliorer ce produit touristique afin de le proposer dans les différentes îles de Polynésie. L’objectif est de démocratiser le va'a, sport emblématique du fenua, et d’inviter aussi les touristes de passage à goûter à ce pan de la culture polynésienne. A l’avenir, cette initiation pourrait devenir commune à un tarif qu’il reste encore à décider.

Parole à Tamatoa Perez, président du club de va'a de Arue et coach de la séance :

"J’espère que cette initiative va encourager les autres clubs à en faire autant !"

"Je rencontre tout le temps des touristes qui ont envie d’essayer le va'a. A Arue, beaucoup passent devant et demande s’il est possible de s’initier à ce sport traditionnel. Quand je peux, je le fais. Mais je suis sûr que si nous faisions un produit mieux organisé, beaucoup de monde serait partant et serait prêt à payer pour cela. Cela fait des années que l’on demande à faire cette activité mais ça n’a jamais été fait jusque-là ! Pourquoi ? Je ne sais pas. C'est un sacré coup de pouce pour les clubs de va'a ! J’espère que cette initiative va encourager les autres clubs à en faire autant !"


J’ai testé pour vous, le va'a V6 ou Comment devenir un vrai aito pour la prochaine Hawaiki Nui?

Il ne suffit pas de claquer des doigts ou de le vouloir très fort pour savoir ramer. Ramer est un art, un véritable sport qui demande beaucoup d’effort. Emballée par cette initiation, embarquée dans l’initiative, j’ai vite compris que le va'a et moi, ce ne serait pas une très grande histoire d’amour.

La mise en place, d’abord, n’est pas si simple. "Il faut bien mettre les fesses d’abord dans le va'a, et ensuite les pieds", avait prévenu Tamatoa. Première règle vite oubliée au moment de la mise à l’eau. Fort heureusement, l’esprit d’équipe régnant en maître, le drame est évité de justesse.

Une fois installée, il faut ramer. Malgré les conseils aiguisés du coach Tamatoa, il m’aura fallu quelques minutes et quelques mètres pour enfin arriver à prendre la rame du bon côté. Tournée du bon côté, certes, mais ramer du bon côté du va'a est encore autre chose… Voilà un bon début. J’arrive, après quelques rires gênés, à remettre mes idées en place et à me concentrer sur ma seule et unique tâche : ramer. Comme l’a dit Tamatoa, j’avance mon corps en même temps que la pagaie. Je la plante dans l’eau et je tire, je ramène le haut du corps en même temps. Mais les jambes ne sont pas inutiles en va'a. Elles servent de point d’appui et permettent de donner de la force dans le reste du corps. Je me rappelle après quelques coups de rames qu’il faut aussi replier la jambe opposée à celle avec laquelle on rame et allonger l’autre… Bien sûr, rien n’est fait dans l’ordre et j’y perds en coordination. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, je sens finalement que le va'a s’est habitué à moi, ou est-ce l’inverse ? Et que j’arrive à devenir utile au reste de l'équipage. Je rame. Je plante et je tire de toutes mes forces. Je réussis même à plier la bonne jambe au bon moment… Prometteur. Allez, encore un petit effort, la 26 ème édition de la Hawaiki Nui Vaa c'est dans 12 mois.
Credit : Christophe Photo Tahiti

Avec AITO SPORT


Rédigé par Amelie David le Vendredi 4 Novembre 2016 à 15:41 | Lu 1253 fois