Information judiciaire sur des soupçons de vente d'un anticancéreux périmé


PARIS, 23 novembre 2011 (AFP) - Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, notamment pour tromperie aggravée, après la plainte du laboratoire allemand Riemser accusant le français Genopharm d'avoir sciemment commercialisé des lots périmés d'un anticancéreux fabriqué par Riemser, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Une information judiciaire contre X a été ouverte vendredi pour tromperie aggravée, falsification de substances médicamenteuses ainsi que faux et usage de faux, a-t-on précisé.

Deux juges du pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris ont été désignés pour instruire ce dossier, a-t-on ajouté de source judiciaire.

Début 2011, le fabricant Riemser a découvert sur le marché des flacons de Thiotepa commercialisés par Genopharm avec une date de péremption semblant falsifiée (août 2011). Or les dernières livraisons de flacons de Thiotepa à Genopharm dataient de mars 2009 et le médicament était périmé 18 mois après sa fabrication.

En mars 2011, Riemser a alerté l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), selon l'avocat du groupe allemand.

Le laboratoire allemand a porté plainte pour "faux et usage de faux, tromperie et falsification" le 17 novembre contre Genopharm et une société qui lui est liée, Alkopharm.

Développé il y a un demi siècle, le Thiotepa, s'adresse au traitement de tumeurs solides et de cancers de l'enfant. Il" a été remplacé en France depuis le 13 octobre par son équivalent le Tepadina du laboratoire allemand Riemser (le plaignant, NDLR)", selon l'Afssaps.

L'Afssaps a par ailleurs annoncé le 18 novembre qu'elle envisageait la suspension des autorisations d’ouverture de Genopharm et Alkopharm en raison de soupçons de falsification de documents par la société Alkopharma basée en Suisse.

Rédigé par AFP le Mercredi 23 Novembre 2011 à 05:40 | Lu 394 fois