Infirmiers libéraux : la mobilisation ne faiblit pas


PAPEETE, lundi 3 décembre 2012. Les infirmières libérales ont la cote auprès de leurs malades et de la population. La preuve, la pétition lancée le 26 novembre pour dénoncer la baisse des tarifs des actes infirmiers pour 2013 (-5%) a recueilli sur le terrain, à Tahiti, pas moins de 6 000 signatures, selon le décompte réalisé dimanche soir. En ajoutant les 3 000 signatures espérées dans les archipels et les 500 (au moins) sur Internet, les blouses blanches ont au moins gagné, un succès d’estime. C’est bon pour le cœur, mais pour l’instant cela ne change rien au problème. Car la renégociation sur les tarifs infirmiers se joue dans les différents Conseils d’administration de la CPS, dans lesquels aucun représentant des infirmiers libéraux, ne siège ! Ce mardi 4 décembre, se déroule, justement, à la CPS, le Conseil d’administration du RSPF qui ampute sérieusement le revenu de certaines infirmières libérales depuis quelques mois, faute de trésorerie suffisante de ce régime de solidarité. En effet, les actes infirmiers des patients relevant du RSPF n’ont pas été payés aux infirmiers, depuis plus de trois mois dans certains cas.

Douché par les déclarations du président du Conseil d’administration de la CPS
, Luc Tapeta, indiquant qu’il «ne fallait pas donner de faux espoir aux infirmiers», le SILPF (syndicat des infirmiers libéraux de Polynésie française) a multiplié les contacts avec les politiques, au cours de la semaine dernière. Car, en dépit des affirmations de Luc Tapeta, les infirmiers estiment, eux, que la négociation au sujet de leurs tarifs, reste ouverte. «Sinon, pourquoi y aurait-il le Conseil d’administration du RSPF de ce mardi ? Et puis, les décisions doivent ensuite être validées par le gouvernement, donc il reste toujours des possibilités» explique Jérôme Fernandez, le président du SILPF qui ne s’avoue pas vaincu. Ce lundi, le syndicat des infirmiers a distribué un courrier d’explication et de revendications auprès des 57 élus de l’Assemblée de Polynésie française. La semaine dernière, ils ont abordé le président Temaru à la sortie de l’assemblée, justement. Une demande d’audience a été transmise au Haut-Commissariat, et pourquoi pas une entrevue avec le ministre des outremers, Victorin Lurel lors de sa visite annoncée début 2013 à Tahiti ? «Les infirmières entendent profiter du déplacement de ce dernier pour dénoncer un système tant archaïque que profondément injuste. Force est de constater que les petites fourmis travailleuses ne se laisseront pas faire».

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 3 Décembre 2012 à 17:05 | Lu 881 fois