Jakarta, Indonésie | AFP | vendredi 26/04/2018 - La condamnation pour corruption à quinze ans de prison d'un des hommes politiques les plus influents d'Indonésie pourrait marquer un tournant dans la lutte contre ce fléau qui suscite une exaspération croissante de la population dans le pays.
C'est avec colère et incrédulité que les Indonésiens ont suivi l'affaire de l'ancien président du Parlement, Setya Novanto, qui avait essayé d'échapper à son interpellation fin 2017, alors que des accusations de corruption pesaient sur lui. Et nombreux étaient ceux qui avaient émis des doutes sur l'accident de son véhicule contre un poteau électrique, juste après la perquisition de sa somptueuse propriété.
Setya Novanto s'était retrouvé sur un lit d'hôpital avec un tuyau dans le nez, entraînant des commentaires railleurs sur les réseaux sociaux, notamment avec le hashtag #SaveTianListrik (Sauvez le poteau électrique) devenu très populaire. Il s'est avéré par la suite que l'avocat de M. Novanto avait réservé une suite dans un hôpital avant l'accident en question.
Agé de 62 ans, M. Novanto avait ensuite affirmé ne pas pouvoir assister à son procès en raison d'une diarrhée, un argument qui avait été rejeté par les juges.
Cette semaine, un tribunal indonésien lui a infligé une des peines les plus sévères pour le délit de corruption. Il a été reconnu coupable d'avoir perçu des pots-de-vin dans le cadre d'une énorme affaire de détournements de fonds publics destinés à la mise en place d'un système de cartes d'identité électroniques -- qui a été retardé par ce scandale. - "Pas une tâche facile" - Cette lourde condamnation à quinze années de prison scelle la chute de M. Novanto, déjà impliqué dans plusieurs affaires de corruption par le passé mais jamais condamné, et surtout la plus grande victoire de la Commission pour l'éradication de la corruption (KPK), une institution populaire créée en 2002.
"Je pense qu'il s'agit d'un événement majeur pour la Commission pour l'éradication de la corruption et le mouvement anti-corruption en général", a déclaré Adnan Topan, coordinateur de l'ONG Indonesia Corruption Watch.
"Setya Novanto est très puissant. Il a un solide réseau", a-t-il relevé.
M. Novanto figurait parmi une bonne dizaine d'hommes politiques, notamment des ex-ministres et gouverneurs, impliqués dans ce scandale de détournements de près de 150 millions d'euros des caisses de l'Etat.
La Chambre des représentants, dont Setya Novanto était le président, est largement perçue comme l'une des institutions du pays les plus affectées par la corruption.
Il s'agit de l'héritage d'un système initié sous le règne de l'ancien dictateur Suharto, au pouvoir de 1967 à 1998, soupçonné d'avoir détourné des milliards d'euros d'argent public.
"La corruption et le favoritisme vont ensemble, je ne pense pas que cela va être très facile de les éradiquer de la politique indonésienne", estime Deasy Simandjuntak, chercheur indonésien à l'Institut des Etudes sur l'Asie du Sud-Est.
"Le public voit que les efforts de la KPK pour éradiquer la corruption portent leurs fruits. En même temps, le population sait que le favoritisme en politique est une pratique héritée depuis de longues décennies", souligne le chercheur.
La corruption est cependant loin de se limiter à la seule politique. Des études montrent que la plupart des Indonésiens versent des pots-de-vin quand ils ont à faire au système judiciaire et à la police.
"La police est l'institution qui peut vraiment aider l'Indonésie à éradiquer la corruption en faisant le ménage dans ses propres rangs", explique M. Topan.
Mais "il est difficile pour la KPK de faire face à ce problème car la police a un grand pouvoir politique", ajoute-t-il en référence aux obstacles auxquels se heurte la KPK, un organisme indépendant chargé de mener des enquêtes et des poursuites dans les affaires de corruption, avec le pouvoir d'ordonner l'interpellation de suspects et de les inculper.
C'est avec colère et incrédulité que les Indonésiens ont suivi l'affaire de l'ancien président du Parlement, Setya Novanto, qui avait essayé d'échapper à son interpellation fin 2017, alors que des accusations de corruption pesaient sur lui. Et nombreux étaient ceux qui avaient émis des doutes sur l'accident de son véhicule contre un poteau électrique, juste après la perquisition de sa somptueuse propriété.
Setya Novanto s'était retrouvé sur un lit d'hôpital avec un tuyau dans le nez, entraînant des commentaires railleurs sur les réseaux sociaux, notamment avec le hashtag #SaveTianListrik (Sauvez le poteau électrique) devenu très populaire. Il s'est avéré par la suite que l'avocat de M. Novanto avait réservé une suite dans un hôpital avant l'accident en question.
Agé de 62 ans, M. Novanto avait ensuite affirmé ne pas pouvoir assister à son procès en raison d'une diarrhée, un argument qui avait été rejeté par les juges.
Cette semaine, un tribunal indonésien lui a infligé une des peines les plus sévères pour le délit de corruption. Il a été reconnu coupable d'avoir perçu des pots-de-vin dans le cadre d'une énorme affaire de détournements de fonds publics destinés à la mise en place d'un système de cartes d'identité électroniques -- qui a été retardé par ce scandale. - "Pas une tâche facile" - Cette lourde condamnation à quinze années de prison scelle la chute de M. Novanto, déjà impliqué dans plusieurs affaires de corruption par le passé mais jamais condamné, et surtout la plus grande victoire de la Commission pour l'éradication de la corruption (KPK), une institution populaire créée en 2002.
"Je pense qu'il s'agit d'un événement majeur pour la Commission pour l'éradication de la corruption et le mouvement anti-corruption en général", a déclaré Adnan Topan, coordinateur de l'ONG Indonesia Corruption Watch.
"Setya Novanto est très puissant. Il a un solide réseau", a-t-il relevé.
M. Novanto figurait parmi une bonne dizaine d'hommes politiques, notamment des ex-ministres et gouverneurs, impliqués dans ce scandale de détournements de près de 150 millions d'euros des caisses de l'Etat.
La Chambre des représentants, dont Setya Novanto était le président, est largement perçue comme l'une des institutions du pays les plus affectées par la corruption.
Il s'agit de l'héritage d'un système initié sous le règne de l'ancien dictateur Suharto, au pouvoir de 1967 à 1998, soupçonné d'avoir détourné des milliards d'euros d'argent public.
"La corruption et le favoritisme vont ensemble, je ne pense pas que cela va être très facile de les éradiquer de la politique indonésienne", estime Deasy Simandjuntak, chercheur indonésien à l'Institut des Etudes sur l'Asie du Sud-Est.
"Le public voit que les efforts de la KPK pour éradiquer la corruption portent leurs fruits. En même temps, le population sait que le favoritisme en politique est une pratique héritée depuis de longues décennies", souligne le chercheur.
La corruption est cependant loin de se limiter à la seule politique. Des études montrent que la plupart des Indonésiens versent des pots-de-vin quand ils ont à faire au système judiciaire et à la police.
"La police est l'institution qui peut vraiment aider l'Indonésie à éradiquer la corruption en faisant le ménage dans ses propres rangs", explique M. Topan.
Mais "il est difficile pour la KPK de faire face à ce problème car la police a un grand pouvoir politique", ajoute-t-il en référence aux obstacles auxquels se heurte la KPK, un organisme indépendant chargé de mener des enquêtes et des poursuites dans les affaires de corruption, avec le pouvoir d'ordonner l'interpellation de suspects et de les inculper.