SIBOLANGIT (Indonésie), 22 mai 2013 (AFP) - Une forêt vierge grande comme Chypre, et abritant certains des derniers orangs-outans sauvages, va bientôt être rasée en Indonésie, montrant toute l'hypocrisie, selon les écologistes, d'un moratoire sur la déforestation que le pays vient de renouveler.
La région est d'une beauté à couper le souffle: la jungle épaisse, frangée par les tourbières, recouvre jusqu'aux cimes perdues dans les nuées. Derrière les chants d'oiseaux exotiques, on entend le gargouillis des chutes d'eau.
C'est l'une des dernières forêts primaires, encore vierges de la main de l'homme, où les animaux parmi les plus menacés de la planète survivent, comme les orangs-outans de Sumatra. La région, située dans la province d'Aceh sur l'île de Sumatra (nord-ouest), abrite environ 5.800 des quelque 6.600 membres de l'espèce qui vivent encore à l'état sauvage.
C'est pourtant ici, enragent les écologistes, que les autorités veulent défricher environ un million d'hectares afin de faire place aux exploitations minières et aux plantations de palmier à huile, notamment.
"Ce projet représente une grave menace pour les espèces vivant dans la forêt, en particulier les orang-outans, les tigres et les éléphants", avertit Ian Singleton, du Programme de protection des orangs-outans de Sumatra.
Le gouvernement central à Jakarta a déjà indiqué qu'il allait approuver le plan dans les semaines à venir, assurant que cela n'allait pas à l'encontre du moratoire sur les nouveaux permis de défrichement, mis en place en mai 2011 et qu'il vient de prolonger jusqu'en 2015. Le projet à Aceh concerne en effet la "réactivation" de licences d'exploitation émises avant le moratoire et non l'émission de nouvelles, assure le Département des Forêts de la province d'Aceh.
"Les sociétés et les gouvernements locaux trouvent toutes sortes de façons de contourner" le moratoire, résume Zenzi Suhadi, de l'organisation écologiste Friends of the Earth.
Le directeur du Département provincial des Forêts, Husaini Syamaun, assure que seuls 200.000 hectares sont concernés et non un million comme le disent les écologistes.
Mais, même si la forêt n'est pas entièrement rasée, la présence toute proche d'exploitations minières ou de plantations de palmiers à huile va inévitablement entraîner la construction de routes qui, elles, vont percer la jungle et représenter une véritable menace pour la faune.
Les animaux ont en effet besoin de vastes étendues ininterrompues pour pouvoir survivre, souligne Ian Singleton, pointant du doigt un tout-jeune orang-outan qui se balance nonchalamment de branches en branches dans le refuge qu'a installé le défenseur des grands singes à Sibolangit, dans le nord de Sumatra.
"Gokong Puntung", le nom qu'a reçu l'orang-outan en l'honneur du dieu chinois des singes, vivait dans une jungle officiellement protégée mais qui a comme tant d'autres subi les assauts de la tronçonneuse.
Des travailleurs avaient retrouvé le jeune accroché à sa mère sur le seul arbre qui restait après le passage des bûcherons. Comme souvent dans ces cas-là, ils ont alors vu la possibilité de se faire un peu d'argent facile: après avoir battu la mère à mort - seul moyen de la séparer de son bébé -, ils se sont emparés du jeune orang-outan et l'ont vendu 10 dollars (moins de huit euros) à un ouvrier d'une plantation de palmiers.
Gokong a finalement été secouru en février dernier par le centre géré par Ian Singleton.
Si d'autres forêts sont rasées, si des routes sont percées à travers la jungle, des cas comme Gokong vont se multiplier, craint le militant.
"Les experts disent qu'il faut un minimum de 250 à 500 orangs-outans pour faire une population viable. Nous n'avons plus qu'environ six populations dans ce cas et, à chaque fois qu'on construit une route, on la coupe en deux".
La région est d'une beauté à couper le souffle: la jungle épaisse, frangée par les tourbières, recouvre jusqu'aux cimes perdues dans les nuées. Derrière les chants d'oiseaux exotiques, on entend le gargouillis des chutes d'eau.
C'est l'une des dernières forêts primaires, encore vierges de la main de l'homme, où les animaux parmi les plus menacés de la planète survivent, comme les orangs-outans de Sumatra. La région, située dans la province d'Aceh sur l'île de Sumatra (nord-ouest), abrite environ 5.800 des quelque 6.600 membres de l'espèce qui vivent encore à l'état sauvage.
C'est pourtant ici, enragent les écologistes, que les autorités veulent défricher environ un million d'hectares afin de faire place aux exploitations minières et aux plantations de palmier à huile, notamment.
"Ce projet représente une grave menace pour les espèces vivant dans la forêt, en particulier les orang-outans, les tigres et les éléphants", avertit Ian Singleton, du Programme de protection des orangs-outans de Sumatra.
Le gouvernement central à Jakarta a déjà indiqué qu'il allait approuver le plan dans les semaines à venir, assurant que cela n'allait pas à l'encontre du moratoire sur les nouveaux permis de défrichement, mis en place en mai 2011 et qu'il vient de prolonger jusqu'en 2015. Le projet à Aceh concerne en effet la "réactivation" de licences d'exploitation émises avant le moratoire et non l'émission de nouvelles, assure le Département des Forêts de la province d'Aceh.
"Les sociétés et les gouvernements locaux trouvent toutes sortes de façons de contourner" le moratoire, résume Zenzi Suhadi, de l'organisation écologiste Friends of the Earth.
Le directeur du Département provincial des Forêts, Husaini Syamaun, assure que seuls 200.000 hectares sont concernés et non un million comme le disent les écologistes.
Mais, même si la forêt n'est pas entièrement rasée, la présence toute proche d'exploitations minières ou de plantations de palmiers à huile va inévitablement entraîner la construction de routes qui, elles, vont percer la jungle et représenter une véritable menace pour la faune.
Les animaux ont en effet besoin de vastes étendues ininterrompues pour pouvoir survivre, souligne Ian Singleton, pointant du doigt un tout-jeune orang-outan qui se balance nonchalamment de branches en branches dans le refuge qu'a installé le défenseur des grands singes à Sibolangit, dans le nord de Sumatra.
"Gokong Puntung", le nom qu'a reçu l'orang-outan en l'honneur du dieu chinois des singes, vivait dans une jungle officiellement protégée mais qui a comme tant d'autres subi les assauts de la tronçonneuse.
Des travailleurs avaient retrouvé le jeune accroché à sa mère sur le seul arbre qui restait après le passage des bûcherons. Comme souvent dans ces cas-là, ils ont alors vu la possibilité de se faire un peu d'argent facile: après avoir battu la mère à mort - seul moyen de la séparer de son bébé -, ils se sont emparés du jeune orang-outan et l'ont vendu 10 dollars (moins de huit euros) à un ouvrier d'une plantation de palmiers.
Gokong a finalement été secouru en février dernier par le centre géré par Ian Singleton.
Si d'autres forêts sont rasées, si des routes sont percées à travers la jungle, des cas comme Gokong vont se multiplier, craint le militant.
"Les experts disent qu'il faut un minimum de 250 à 500 orangs-outans pour faire une population viable. Nous n'avons plus qu'environ six populations dans ce cas et, à chaque fois qu'on construit une route, on la coupe en deux".