Dans un courrier adressé à de nombreuses institutions du Pays, la FAPE s'inquiète de l'accès au logement à Moorea et des éventuelles atteintes à l'environnement par des projets immobiliers.
Tahiti, le 16 septembre 2021 - La fédération des associations de protection de l'environnement (FAPE) a tenu à interpeler les pouvoirs publics sur les problématiques engendrées par certains projets immobiliers à Moorea. Dans un courrier, elle dénonce une inadéquation de ces projets avec le pouvoir d'achat local, les difficultés d'accès au logement et les risques d'atteinte à la biodiversité qu'ils représentent.
Dans un courrier adressé mercredi à plusieurs institutions locales, la FAPE a souhaité faire part de ses inquiétudes au sujet des projets immobiliers à Moorea qui, selon elle, freinent l'accès au logement des communautés locales et pour certains mettent en péril la biodiversité de l'île. Elle a ainsi interpelé tous azimuts en s'adressant au président du Pays, au maire de Moorea, à l'assemblée de Polynésie française, au ministère du Logement et de l'Environnement et au Cesec, leur demandant à chacun de passer “des intentions aux actes”.
Pour l'accès au logement, elle s'appuie sur les objectifs de développement durable adoptés par l'ONU et ceux du Pays, comme spécifié dans sa feuille de route de politique publique de l'habitat 2021-2030. Ainsi, la FAPE dénonce un “niveau des prix de l'immobilier (…) totalement déconnecté du niveau moyen de revenus des habitants” et des “plans d'urbanisation et d'aménagement ayant fait défaut pendant des décennies”. Elle estime “choquant de constater que les dispositifs de défiscalisation du Pays et de l'État, ayant permis de construire de nombreux immeubles, n'ont pas permis de faire baisser les prix.”
Projets inabordables
En énumérant la liste des projets en cours concernés sur l'île sœur, elle déplore que cette “vague d'achats fonciers et de projets immobiliers massifs” soient “inabordables pour la population résidente de Moorea.” Aussi, elle regrette qu'une telle situation provoque “un malaise” et que les “étrangers” ou “expatriés métropolitains” soient “pointés du doigt”.
La Fape s'inquiète du manque de concertation auprès de la population locale et d'études sur l'impact que peut avoir “l’afflux de quelques milliers de personnes en si peu de temps” et regrette aussi que des élus puissent modifier le PGA pour répondre aux exigences administratives de ces projets au détriment des demandes de la population.
Parmi ses demandes et les actions suggérées, la Fape n'hésite pas à prendre pour exemple la Nouvelle-Zélande qui a “eu le courage d'encadrer les ventes de biens à des non-résidents, avant qu'il ne soit trop tard”. Elle demande des mesures “pour réguler le marché (…) à travers une loi qui organiserait ou règlementerait le secteur.”
Pour une vraie stratégie de développement durable
D'autre part, elle souhaite que les projets immobiliers de grande ampleur soient présentés au public préalablement à leur autorisation et qu'une vraie stratégie de développement durable soit engagée, insistant sur le “souhait commun que l'île de Moorea ne devienne pas un gigantesque conglomérat de béton urbanisé et de lotissements fermés en bord de mer (…) appartenant à des propriétaires fortunés.”
Enfin, pour conclure elle s'adresse à chaque institution, leur demandant d'intervenir dans leur champ d'action respectif. Ainsi, elle demande à Édouard Fritch et ses ministres d'adopter “une politique publique adaptée et une vigilance accrue aux nouveaux projets immobiliers.” S'adressant au Cesec, la Fape suggère une autosaisine de ses représentants. Il est demandé au président de l'Assemblée que la question soit traitée par “toute initiative que vous jugerez utile dont une proposition de loi destinée à protéger le foncier en faveur des populations locales”. Quant au maire de Moorea, elle suggère “un moratoire pour suspendre les autorisations de ces projets” avant de l'inviter à “engager un véritable dialogue avec la population.”
Dans un courrier adressé mercredi à plusieurs institutions locales, la FAPE a souhaité faire part de ses inquiétudes au sujet des projets immobiliers à Moorea qui, selon elle, freinent l'accès au logement des communautés locales et pour certains mettent en péril la biodiversité de l'île. Elle a ainsi interpelé tous azimuts en s'adressant au président du Pays, au maire de Moorea, à l'assemblée de Polynésie française, au ministère du Logement et de l'Environnement et au Cesec, leur demandant à chacun de passer “des intentions aux actes”.
Pour l'accès au logement, elle s'appuie sur les objectifs de développement durable adoptés par l'ONU et ceux du Pays, comme spécifié dans sa feuille de route de politique publique de l'habitat 2021-2030. Ainsi, la FAPE dénonce un “niveau des prix de l'immobilier (…) totalement déconnecté du niveau moyen de revenus des habitants” et des “plans d'urbanisation et d'aménagement ayant fait défaut pendant des décennies”. Elle estime “choquant de constater que les dispositifs de défiscalisation du Pays et de l'État, ayant permis de construire de nombreux immeubles, n'ont pas permis de faire baisser les prix.”
Projets inabordables
En énumérant la liste des projets en cours concernés sur l'île sœur, elle déplore que cette “vague d'achats fonciers et de projets immobiliers massifs” soient “inabordables pour la population résidente de Moorea.” Aussi, elle regrette qu'une telle situation provoque “un malaise” et que les “étrangers” ou “expatriés métropolitains” soient “pointés du doigt”.
La Fape s'inquiète du manque de concertation auprès de la population locale et d'études sur l'impact que peut avoir “l’afflux de quelques milliers de personnes en si peu de temps” et regrette aussi que des élus puissent modifier le PGA pour répondre aux exigences administratives de ces projets au détriment des demandes de la population.
Parmi ses demandes et les actions suggérées, la Fape n'hésite pas à prendre pour exemple la Nouvelle-Zélande qui a “eu le courage d'encadrer les ventes de biens à des non-résidents, avant qu'il ne soit trop tard”. Elle demande des mesures “pour réguler le marché (…) à travers une loi qui organiserait ou règlementerait le secteur.”
Pour une vraie stratégie de développement durable
D'autre part, elle souhaite que les projets immobiliers de grande ampleur soient présentés au public préalablement à leur autorisation et qu'une vraie stratégie de développement durable soit engagée, insistant sur le “souhait commun que l'île de Moorea ne devienne pas un gigantesque conglomérat de béton urbanisé et de lotissements fermés en bord de mer (…) appartenant à des propriétaires fortunés.”
Enfin, pour conclure elle s'adresse à chaque institution, leur demandant d'intervenir dans leur champ d'action respectif. Ainsi, elle demande à Édouard Fritch et ses ministres d'adopter “une politique publique adaptée et une vigilance accrue aux nouveaux projets immobiliers.” S'adressant au Cesec, la Fape suggère une autosaisine de ses représentants. Il est demandé au président de l'Assemblée que la question soit traitée par “toute initiative que vous jugerez utile dont une proposition de loi destinée à protéger le foncier en faveur des populations locales”. Quant au maire de Moorea, elle suggère “un moratoire pour suspendre les autorisations de ces projets” avant de l'inviter à “engager un véritable dialogue avec la population.”