PAPEETE le 14 septembre 2017 - Dans le cadre des journées nationales de lutte contre l'illettrisme, qui ont lieu du 8 au 15 septembre, le Régiment du service militaire adapté a organisé une conférence sur ce thème. Chaque année en Polynésie, des dizaines de personnes sont repérées en situation d'illettrisme. Des moyens sont mis en place pour s'en sortir.
"J'ai quitté le lycée à 16 ans pour essayer de trouver du travail mais, à part la pêche et le coprah, il n'y avait pas grand-chose. Je n'avais pas non plus les moyens de passer mon permis…" Tauhiti Tepea a choisi ses mots avec précision. Son débit n'est pas tout à fait fluide, le jeune homme est quelque peu stressé au perchoir de l'amphithéâtre du RSMA. Son discours, écrit par ses soins, reste en tout cas la preuve qu'il est possible de se sortir d'une situation d'illettrisme.
Originaire de Tikehau, le jeune homme a choisi d'entrer au Régiment de service militaire adapté de Polynésie française pour accéder à une formation professionnelle. A son entrée, un test de détection de l'illettrisme lui est proposé. Les résultats sont sans appel. "C'est là que je me suis rendu compte que j'avais de grosses difficultés, continue le garçon devant l'assemblée. Il a fallu que je fasse une remise à niveau scolaire et une remise à niveau de moi-même." Après de longs mois de travail, Tauhiti a aujourd'hui un métier et son avenir entre ses mains.
Des jeunes comme lui, le RSMA en recrute chaque année plus de 30 %. "L'illettrisme est un fléau", lâche le lieutenant-colonel Sandrine Attia, chef de corps du RSMA-Pf. Il touche 7 % de la population en France. "L'illettrisme est une difficulté, j'oserais même dire un handicap au quotidien." Et lutter contre est devenu primordial en Polynésie.
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"J'ai quitté le lycée à 16 ans pour essayer de trouver du travail mais, à part la pêche et le coprah, il n'y avait pas grand-chose. Je n'avais pas non plus les moyens de passer mon permis…" Tauhiti Tepea a choisi ses mots avec précision. Son débit n'est pas tout à fait fluide, le jeune homme est quelque peu stressé au perchoir de l'amphithéâtre du RSMA. Son discours, écrit par ses soins, reste en tout cas la preuve qu'il est possible de se sortir d'une situation d'illettrisme.
Originaire de Tikehau, le jeune homme a choisi d'entrer au Régiment de service militaire adapté de Polynésie française pour accéder à une formation professionnelle. A son entrée, un test de détection de l'illettrisme lui est proposé. Les résultats sont sans appel. "C'est là que je me suis rendu compte que j'avais de grosses difficultés, continue le garçon devant l'assemblée. Il a fallu que je fasse une remise à niveau scolaire et une remise à niveau de moi-même." Après de longs mois de travail, Tauhiti a aujourd'hui un métier et son avenir entre ses mains.
Des jeunes comme lui, le RSMA en recrute chaque année plus de 30 %. "L'illettrisme est un fléau", lâche le lieutenant-colonel Sandrine Attia, chef de corps du RSMA-Pf. Il touche 7 % de la population en France. "L'illettrisme est une difficulté, j'oserais même dire un handicap au quotidien." Et lutter contre est devenu primordial en Polynésie.
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" LA VOLONTE DE PRENDRE LEUR AVENIR EN MAIN"
Faimano Krause, enseignante.
Grâce à une équipe de cinq professeurs mis à disposition par le ministère de l'Education et d'un enseignant bénévole, le RSMA offre les clés aux personnes en situation d'illettrisme pour se remettre à niveau que ce soit pour l'écriture, la lecture ou le calcul. Le Lieutenant-colonel Christian Morhain se charge d'accompagner l'équipe éducative dans leurs démarches pédagogiques et dans le cadre de dossiers de reprise d’études à l’issue des formations, ou de présentation à des certifications professionnelles de type CAP.
"Nous faisons une remise à niveau et un renforcement de leurs compétences de base : lecture, écriture, calcul", explique Faimano Krause, enseignante au RSMA depuis un an. La lutte contre l'illettrisme a toujours était son cheval de bataille. Lorsqu'elle était enseignante en primaire, elle venait déjà donner des cours au RSMA en tant que bénévole. "Nous sommes face à des jeunes qui ont la volonté de prendre leur avenir en main, qui sont conscients de leur difficulté, il est important de les aider. Même si parfois, c'est très dur de s'en sortir."
Les actions de lutte contre l'illettrisme du RSMA sont menées en partenariat avec le Pays et l'Etat. Elles permettent chaque année à plusieurs jeunes de retrouver la voie d'une formation professionnelle de qualité et d'acquérir les bases qui leur servent dans leur quotidien. Tauhiti Tepea le confesse: "J'ai surtout repris confiance en moi et c'est le plus important."
"Nous faisons une remise à niveau et un renforcement de leurs compétences de base : lecture, écriture, calcul", explique Faimano Krause, enseignante au RSMA depuis un an. La lutte contre l'illettrisme a toujours était son cheval de bataille. Lorsqu'elle était enseignante en primaire, elle venait déjà donner des cours au RSMA en tant que bénévole. "Nous sommes face à des jeunes qui ont la volonté de prendre leur avenir en main, qui sont conscients de leur difficulté, il est important de les aider. Même si parfois, c'est très dur de s'en sortir."
Les actions de lutte contre l'illettrisme du RSMA sont menées en partenariat avec le Pays et l'Etat. Elles permettent chaque année à plusieurs jeunes de retrouver la voie d'une formation professionnelle de qualité et d'acquérir les bases qui leur servent dans leur quotidien. Tauhiti Tepea le confesse: "J'ai surtout repris confiance en moi et c'est le plus important."
Quelques chiffres
En Polynésie française, le dépistage de l'illettrisme s'opère lors des Journée défense et citoyenneté (JDC). Les résultats sont toujours transmis par le bureau du service nationale de Polynésie française (BSN-Pf) à la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE).
Si un jeune repéré en situation d'illettrisme est déjà scolarisé, le chef d'établissement concerné reçoit une lettre de la DGEE afin d'infirmer ou de confirmer les résultats et de prendre le problème en charge si nécessaire :
- 7 % de la population française est concernée par l'illettrisme;
- 1 jeune sur 4 connaît de réelles difficultés scolaires (la plupart vient de lycée professionnel LP);
- 660 jeunes ont été repérés en situation d'illettrisme en 2016 lors des JDC. Ils sont encore scolarisés à l'heure actuelle et ont entre 17 et 20 ans;
Si un jeune repéré en situation d'illettrisme est déjà scolarisé, le chef d'établissement concerné reçoit une lettre de la DGEE afin d'infirmer ou de confirmer les résultats et de prendre le problème en charge si nécessaire :
- 7 % de la population française est concernée par l'illettrisme;
- 1 jeune sur 4 connaît de réelles difficultés scolaires (la plupart vient de lycée professionnel LP);
- 660 jeunes ont été repérés en situation d'illettrisme en 2016 lors des JDC. Ils sont encore scolarisés à l'heure actuelle et ont entre 17 et 20 ans;
Séance de lecture à Teavaro à Moorea
La quatrième édition des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme se déroule du 8 au 15 septembre. Dans ce cadre, la ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur, Tea Frogier et le vice-recteur, Philippe Couturaud se rendent ce vendredi à l'école primaire de Teavaro, à Moorea. Tout au long de la matinée, ils participeront à des séances de travail avec les différentes classes. Le but est d'observer les organisations pédagogiques qui préviennent et/ou remédient à la difficulté scolaire, dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme.
Illettrisme et analphabétisme, quelle différence?
• Les personnes en situation d'illettrisme sont celles qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante. Il s’agit pour elles de réapprendre, de renouer avec la culture de l’écrit, avec les formations de base, dans le cadre de la politique de lutte contre l’illettrisme.
• L'analphabétisme désigne des personnes qui n’ont jamais été scolarisées. Il s’agit pour elles d’entrer dans un premier niveau d’apprentissage.
• L'analphabétisme désigne des personnes qui n’ont jamais été scolarisées. Il s’agit pour elles d’entrer dans un premier niveau d’apprentissage.