Il y a 150 ans, l’arrivée des premiers Chinois à Tahiti


Le président du Pays a salué le travail réalisé par les associations Si Ni Tong et Varua Tupuna pour l’organisation de cette célébration.
PAPARA, le 13 mars 2016. Le président de la Polynésie française, Edouard Fritch, a assisté, ce samedi 12 mars, à Atimaono, aux côtés du Haut-commissaire, Lionel Beffre, à la cérémonie célébrant l’arrivée des premiers Chinois à Tahiti. Une communauté chinoise totalement intégrée à la société polynésienne soulignait le président du Pays.

Reconstitution historique, travail sur la généalogie : cet anniversaire de l'arrivée à Tahiti des premiers Chinois a permis un long travail de recherches. "L’histoire de la communauté chinoise en Polynésie française a désormais 150 ans. C’est une longue histoire et c’est aussi l’histoire de la Polynésie moderne. La Polynésie du 21ème siècle est le fruit d’un certain nombre de processus et d’évènements qui ont façonné notre société. L’arrivée des premiers Chinois fait partie de ces évènements et de ces processus qui ont compté dans le modelage de notre pays", a déclaré le président Edouard Fritch dans un discours prononcé à Papara samedi.

Le président du Pays a salué le travail réalisé par les associations Si Ni Tong et Varua Tupuna pour l’organisation de cette célébration. Outre les festivités organisées à Papara, un travail généalogique a également été réalisé en amont autour du millier de Chinois arrivé fin 1865 et début 1866 à Tahiti. Celui-ci vient confirmer "le caractère profondément pluri-ethnique de notre communauté polynésienne actuelle", a souligné le président.

"L’histoire de la communauté chinoise fait entièrement partie de l’histoire de notre pays (…) Il est important de faire savoir qu’une partie de notre population polynésienne actuelle trouve ses origines parmi les migrants arrivés il y a 150 ans. Il y a beaucoup de maohi qui portent encore le nom de leurs ancêtres. Il y a des Lee Tham, des Chambaud, bien maohi de culture et de couleur de peau. Il est utile qu’ils connaissent leur histoire et ce que cette histoire a pu leur donner de bien ou de moins bien. Cette prise de conscience est un acte de vérité, d’identité et de réconciliation envers soi-même (…) Cette histoire doit être écrite. Et comme toute histoire, elle devrait être enseignée à nos jeunes. Pour ma part, l’histoire et l’accès à toute connaissance de notre environnement humain, naturel et géographique de notre pays consolident notre identité" a indiqué le président.


Aujourd'hui une nouvelle page des relations sino-polynésienne s'ouvre avec la volonté d'investisseurs chinois de venir travailler en Polynésie française aussi bien dans le tourisme que dans l'aquaculture. Evoquant le projet de ferme aquacole sur l'atoll de Hao et le projet touristique du Tahiti Mahana Beach, tous deux impliquant des investisseurs chinois, le Ppésident Fritch a conclu : "Cette célébration du 150ème anniversaire de l’arrivée des premiers Chinois, est bien entendu l’occasion de prendre conscience du chemin parcouru par la communauté chinoise. Mais, c’est aussi l’occasion de nous projeter dans l’avenir, ensemble, avec confiance et détermination".


"Une pluri-ethnie acceptée et harmonieuse"

Dans son discours le président du Pays a rappelé aussi brièvement comment ces premiers ouvriers chinois étaient arrivés à Tahiti et quel fut leur parcours pour leur intégration au sein de la communauté autochtone. "Les premiers chinois qui sont venus en Polynésie n’ont pas débarqué par aventure colonialiste. Ils sont arrivés, à cette époque, en tant que paysan pour travailler et servir le colon. De ce fait, les chinois ont sans doute, au fil du temps, acquis leur place au sein de cette société par le travail et par le métissage. Ces faits d’histoire sont intéressants à approfondir et à analyser, d’un point de vue sociologique, pour comprendre les facteurs et les ressorts sociaux qui ont pu amener les communautés autochtones maohi à intégrer et à accepter ces apports humains externes.
Ma présence, c’est pour témoigner ma fierté envers nos polynésiens d’origine chinoise. Leur dire à nouveau qu’ils sont des citoyens à part entière de ce pays qui les a vu naître et dans lequel, ils mourront.
Je sais que pour beaucoup de familles chinoises, ce fut beaucoup de sacrifices et d’efforts pour, peu à peu, gagner une vraie place au sein de cette société. L’administration coloniale n’a pas toujours été tendre avec vos anciens. Je le sais. Mais, l’histoire et l’évolution de votre communauté a montré que vos sacrifices et vos efforts ont été utiles et récompensés à juste titre
".

Rédigé par d'après Communiqué de la Présidence de Polynésie. le Dimanche 13 Mars 2016 à 10:18 | Lu 6043 fois