Il vole 52 800 boîtes de corned-beef, 40 millions de préjudice


Tahiti, le 16 janvier 2024 – L'ancien chef d'entrepôt d'une entreprise de fabrication de conserves de viande a été jugé en correctionnelle mardi pour le vol de 52 000 boîtes de corned-beef. Le prévenu, absent lors de l'audience, a été condamné à un an de prison avec sursis. 
 
Affaire cocasse examinée en correctionnelle mardi. Le tribunal a en effet jugé, en son absence, un homme de 43 ans qui comparaissait pour des vols commis du 1er août 2018 au 30 juin 2021 à Arue au préjudice de son ancien employeur, la Conserverie du Pacifique, une entreprise spécialisée dans la fabrication de conserves de viande et la préparation de produits décongelés, marinés et réfrigérés sous vide. Ces vols conséquents avaient été mis au jour en juin 2021 lorsque l'employeur du prévenu, qui se trouvait alors en arrêt maladie, avait réalisé au cours d'un inventaire qu'il manquait de nombreuses palettes de boîtes de corned-beef. Les investigations menées par les enquêteurs avaient permis d'établir que pas moins de 52 000 boîtes avaient ainsi été volées en l'espace de trois ans pour un préjudice évalué à 40 millions de francs. 
 
Quelques jours après cet inventaire et alors que l'entreprise venait de porter plainte, le chef d'entrepôt était venu sur son lieu de travail pour déposer une prolongation d'arrêt maladie. Face à son employeur, il avait alors reconnu les faits en expliquant qu'il avait fait cela pour le compte d'un ami, livreur au sein de l'entreprise. Un homme qui était, selon lui, accro à l'ice et qui avait donc besoin d'argent. Le prévenu avait assuré qu'il n'avait tiré aucun profit de l'infraction et que son comparse avait revendu la marchandise de son côté. 
 
“Confiance” de l'employeur
 
Alors que le livreur a déjà été condamné dans le cadre de cette affaire à un an de prison avec sursis, le procès du chef d'entrepôt s'est déroulé mardi devant le tribunal correctionnel en son absence. Pour la défense de la Conserverie du Pacifique qui a subi un lourd préjudice dans cette affaire, Me Yves Piriou a évoqué un dossier assez “classique” dans lequel l'auteur des vols avait “toute la confiance de son employeur”. “C'était un système pensé, organisé et élaboré”, a-t-il assuré avant d'émettre des doutes quant à la version du prévenu selon laquelle il n'avait tiré aucun bénéfice : “À l'époque, cet homme construisait sa maison et nous pensons qu'avec le livreur, ils partageaient l'argent.”
 
Sans commenter le fond du dossier, le procureur de la République a ensuite requis une peine “pas inférieure” à celle prononcée à l'encontre du livreur, soit un an de prison avec sursis. Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le mis en cause à la peine requise par le parquet. 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 16 Janvier 2024 à 16:19 | Lu 8221 fois