Il se livre à des attouchements sur sa cousine hospitalisée


PAPEETE, 21 décembre 2017 - Un SDF de 35 ans a été condamné à 18 mois de prison dont 9 avec sursis, en comparution immédiate jeudi. En début de semaine l'individu avait profité de l'état de vulnérabilité de sa cousine, hospitalisée, pour se livrer à des attouchements sexuels.

L’audience en comparution immédiate est faite de longs silences que ponctuent les questions du tribunal, jeudi en début d'après-midi. Ce SDF de 35 ans comparaît détenu, pour agression sexuelle sur personne vulnérable.

Les faits se sont déroulés ce mardi 19 décembre au centre hospitalier de Taaone, lors d’une visite du prévenu à sa cousine, une jeune femme placée sous curatelle et provisoirement hospitalisée après une chirurgie lourde. La victime était sous calmants. Elle se rappelle avoir échangé quelques amabilités avec son cousin. Mais elle se souvient surtout avoir été, très vite, victime d’attouchements insistants. De la main droite, le prévenu avait touché pesamment ses seins puis ses parties intimes. De l’autre main, elle a cru le voir se masturber. Elle tente d’alerter les infirmières au moyen de la commande d’urgence ; mais son cousin la repousse hors d’atteinte. Elle ne sera tirée d’affaire que par l’arrivée fortuite d’une infirmière. L’agresseur est alors sommé de quitter les lieux ; il refuse. L’arrivée de vigiles en viendra à bout. "Si les infirmières n’étaient pas arrivées à ce moment-là, que ce serait-il passé ?", questionne le président du tribunal. Silence. "Vous ne savez pas ?".

Puis le président rappelle au prévenu de précédentes agressions sexuelles mentionnées à son dossier. Sa cousine dit avoir été victime d’attouchements à plusieurs reprises, dans le passé. De même que ses nièces et jusqu'à sa propre sœur qui a porté plainte pour quatre faits d’agression entre juin et décembre 2012. Des faits pour lesquels le trentenaire écope d'une condamnation à 4 mois de prison avec sursis en octobre 2013. Mais le jugement ne lui sera jamais signifié et ne figure pas à son casier judiciaire.

Trapu, planté à la barre bras croisés et tête baissée, le prévenu s’exprime par hochements et d’une voix timide : "Je regrette de faire ça. Je voudrais qu’elle me pardonne". La phrase sera répétée, à plusieurs reprises.

"Tout à l’heure vous sembliez ému. Pourquoi ?", questionne un juge assesseur. Le prévenu verse une larme en expliquant qu’il redoute les conséquences de son incarcération : il s’inquiète pour le sort de son chien. Sans emploi, chassé du domicile familial, il vend des mangues en bord de route. Son chien est son seul compagnon.

Le procureur a requis deux ans d’incarcération pour agression sexuelle sur personne vulnérable, en état de récidive.

Son avocat a commencé par contester l’état de récidive en signalant l’absence de signification du jugement de 2013. Il s’est ensuite intéressé au "manque d’affection et de tendresse" dont souffre le prévenu. "C’est la clé de ce dossier : aujourd’hui, son seul compagnon est son chien". L’avocat a plaidé en faveur d’une condamnation à des travaux d’intérêt général, plus adaptée selon lui à la situation de l’accusé.

Après délibération, le tribunal a prononcé une peine de 18 mois d’incarcération dont neuf mois avec sursis, avec maintien en détention et mise à l’épreuve pendant trois ans, obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec sa cousine. Les faits de récidive n’ont pas été retenus. Ni d'ailleurs le cas de ce chien, désormais livré à lui-même.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 21 Décembre 2017 à 17:00 | Lu 3108 fois