Daniel T., 37 ans, devait être libéré le 26 novembre prochain. Ses envies de grand air lui ont rapporté un petit rabe de six mois de prison supplémentaires.
PAPEETE, le 28 septembre 2017 - Le détenu qui avait échappé à la surveillance de ses gardiens, le 15 septembre dernier pendant la visite du député Moetai Brotherson à la maison d'arrêt de Nuutania, a écopé de 6 mois de prison supplémentaires ce jeudi au tribunal.
Il ne lui restait pourtant que deux mois à faire. Mais l'appel du large a été plus fort. Plus fort que le risque encouru. A savoir jouer les prolongations derrière les barreaux une fois repris. Un temps additionnel avant fin de peine que le tribunal correctionnel a finalement fixé à 6 mois, ce jeudi en comparution immédiate. Daniel T., 37 ans, qui a en outre été privé de certains de ses "privilèges" acquis, paradoxalement, parce que sa détention se passait bien avant ses envies d'ailleurs : plus de parloir, fini également les petits boulots pour vous changer les idées aux services techniques extérieurs de la prison.
Le 15 septembre dernier, profitant d'une certaine agitation à l'arrivée du député Moetai Brotherson, en visite parlementaire à la maison d'arrêt, Daniel T. s'était fait la belle. Employé, justement, à nettoyer le parking dans le cadre de ces chantiers extérieurs, ce sans domicile fixe détenu depuis décembre 2016 pour purger de multiples condamnations pour vols avait faussé compagnie à ses gardiens. Direction la route de ceinture, la RDO, puis le centre-ville de Papeete. "Comme rien ne bougeait, j'ai décidé de partir pour aller voir ma famille", a expliqué le SDF à la barre, se plaignant gentiment d'une certaine lenteur administrative dans ses demandes d'autorisation de parloir.
"Merci procureur !"
Plus que sa famille, c'est en fait ses copains SDF que Daniel T. est allé retrouver dans les rues de la capitale. Il sera finalement interpellé mardi dernier par la police, tranquillement, assis sous un arbre près de la caserne des pompiers de Papeete. "Je n'ai pas résisté et je n'ai pas fait de délit ni de vol pendant que j'étais dehors", a tenu à préciser le trentenaire, débonnaire, conscient d'avoir "commis une grave faute" en s'échappant de la sorte. Sa cavale, "si tant est qu'on puisse appeler cela une cavale", relativise le président du tribunal, aura duré onze jours. Onze jours pendant lesquels ce multirécidiviste de vol a vite retrouvé ses habitudes, allant trouver nourriture au presbytère du père Christophe et vêtements auprès d'associations.
"Globalement vous vous tenez bien à la maison d'arrêt, mais dès qu'il y a une occasion, vous fuyez et vous trahissez la confiance placée en vous", a sermonné le procureur de la République. En 2013, David T. avait déjà été condamné pour évasion. Cette fois, c'est pour avoir zappé de rentrer d'une permission de sortie : "J'avais oublié de revenir…".
"Avec vous, c'est l'occasion qui fait le larron", insiste le parquetier. "Vous avez profité de la visite de cette personnalité à la maison d'arrêt pour vous échapper. C'est un comportement d'enfant, pas celui d'un homme de 37 ans !". Et le représentant du ministère public de se pencher sur le casier judiciaire du client du jour : 18 ans d'ancienneté du côté du palais de justice de Papeete, 26 condamnations, 25 pour vol. "Ce n'est pas un dangereux fugitif", fait valoir pour sa défense son avocate, Me Adélaïde Pater. "C'est un sans domicile fixe qui a voulu retourner à la rue. Ce n'est pas banal puisque d'ordinaire, c'est plutôt des SDF qui veulent aller à Nuutania que l'on voit".
Célibataire sans bagages et sans enfants, Daniel T. a passé son diplôme de formation aux premier secours en prison. Quand on l'interroge sur ses projets d'avenir, difficile pour lui de se projeter hors des murs de Nuutania. Calme et souriant à l'audience, il a remercié poliment le procureur de la République, salué le tribunal et son avocate avant d'emboiter le pas des gendarmes de l'escorte qui l'ont reconduit à sa place dans la maison d'arrêt.
Il ne lui restait pourtant que deux mois à faire. Mais l'appel du large a été plus fort. Plus fort que le risque encouru. A savoir jouer les prolongations derrière les barreaux une fois repris. Un temps additionnel avant fin de peine que le tribunal correctionnel a finalement fixé à 6 mois, ce jeudi en comparution immédiate. Daniel T., 37 ans, qui a en outre été privé de certains de ses "privilèges" acquis, paradoxalement, parce que sa détention se passait bien avant ses envies d'ailleurs : plus de parloir, fini également les petits boulots pour vous changer les idées aux services techniques extérieurs de la prison.
Le 15 septembre dernier, profitant d'une certaine agitation à l'arrivée du député Moetai Brotherson, en visite parlementaire à la maison d'arrêt, Daniel T. s'était fait la belle. Employé, justement, à nettoyer le parking dans le cadre de ces chantiers extérieurs, ce sans domicile fixe détenu depuis décembre 2016 pour purger de multiples condamnations pour vols avait faussé compagnie à ses gardiens. Direction la route de ceinture, la RDO, puis le centre-ville de Papeete. "Comme rien ne bougeait, j'ai décidé de partir pour aller voir ma famille", a expliqué le SDF à la barre, se plaignant gentiment d'une certaine lenteur administrative dans ses demandes d'autorisation de parloir.
"Merci procureur !"
Plus que sa famille, c'est en fait ses copains SDF que Daniel T. est allé retrouver dans les rues de la capitale. Il sera finalement interpellé mardi dernier par la police, tranquillement, assis sous un arbre près de la caserne des pompiers de Papeete. "Je n'ai pas résisté et je n'ai pas fait de délit ni de vol pendant que j'étais dehors", a tenu à préciser le trentenaire, débonnaire, conscient d'avoir "commis une grave faute" en s'échappant de la sorte. Sa cavale, "si tant est qu'on puisse appeler cela une cavale", relativise le président du tribunal, aura duré onze jours. Onze jours pendant lesquels ce multirécidiviste de vol a vite retrouvé ses habitudes, allant trouver nourriture au presbytère du père Christophe et vêtements auprès d'associations.
"Globalement vous vous tenez bien à la maison d'arrêt, mais dès qu'il y a une occasion, vous fuyez et vous trahissez la confiance placée en vous", a sermonné le procureur de la République. En 2013, David T. avait déjà été condamné pour évasion. Cette fois, c'est pour avoir zappé de rentrer d'une permission de sortie : "J'avais oublié de revenir…".
"Avec vous, c'est l'occasion qui fait le larron", insiste le parquetier. "Vous avez profité de la visite de cette personnalité à la maison d'arrêt pour vous échapper. C'est un comportement d'enfant, pas celui d'un homme de 37 ans !". Et le représentant du ministère public de se pencher sur le casier judiciaire du client du jour : 18 ans d'ancienneté du côté du palais de justice de Papeete, 26 condamnations, 25 pour vol. "Ce n'est pas un dangereux fugitif", fait valoir pour sa défense son avocate, Me Adélaïde Pater. "C'est un sans domicile fixe qui a voulu retourner à la rue. Ce n'est pas banal puisque d'ordinaire, c'est plutôt des SDF qui veulent aller à Nuutania que l'on voit".
Célibataire sans bagages et sans enfants, Daniel T. a passé son diplôme de formation aux premier secours en prison. Quand on l'interroge sur ses projets d'avenir, difficile pour lui de se projeter hors des murs de Nuutania. Calme et souriant à l'audience, il a remercié poliment le procureur de la République, salué le tribunal et son avocate avant d'emboiter le pas des gendarmes de l'escorte qui l'ont reconduit à sa place dans la maison d'arrêt.
Le détenu, auxiliaire aux services techniques extérieurs de Nuutania, nettoyait le parking de la prison quand il a faussé compagnie à ses surveillants.