Il fabrique du carburant à partir d'huile de friture usagée VIDEO


Patrick Selles est la preuve vivante que l'on peut faire rouler sa voiture avec de l'huile de friture. Cet entrepreneur de Pirae a mis au point une machine unique, un prototype qui lui permet de retraiter les huiles végétales issues de la restauration, et d'en faire... du carburant. Tous les jours, son équipe fait le tour de l'île à bord d'un camion qui roule lui même à l'huile de friture, afin de ramasser le précieux liquide dont les restaurateurs ne savent que faire, mais qui va connaître une seconde vie grâce à Patrick .

Chaque jour, depuis un an, 12 000 à 15 000 litres d'huiles usagées sont ainsi recueillis à Tahiti et à Moorea, où l'équipe se rend deux fois par semaine. Patrick les fait décanter, puis les filtre, dans deux machines. C'est la seconde qu'il a inventée. "En fait je n'ai rien inventé" corrige-t-il modestement. "C'est un procédé de 4 systèmes de filtration issus de la viticulture et de l'huile d'olive. Je les ai assemblés pour faire une seule machine. On me demande souvent de l'ouvrir, mais non, je ne l'ouvre pas!".Le procédé restera donc top secret. Et il intrigue. Patrick a reçu récemment la visite du Haut-commissaire, qui souhaitait en comprendre le fonctionnement.

Pour Patrick, il ne manque plus qu'une réelle volonté politique pour répandre l'usage de l'huile de friture retraitée. "Il n'y a qu'en France qu'on ne veut pas! Au Brésil c'est très répandu. Et en Allemagne, une célèbre chaîne de fast-food fait rouler tous ses véhicules à l'huile de friture" explique-t-il. C'est aussi son cas : sa 206 HDI roule en partie avec cette huile retraitée, qu'il ajoute au diesel. Et son principal client est l'hôpital, à qui il la vend 90F le litre. Elle est utilisée pour faire fonctionner les chaudières.

Et l'huile de coco ? Pour Patrick rien n'empêche de l'utiliser...à part son coût élevé : elle coûte actuellement 220 Francs le litre hors taxe, parce qu'elle est subventionnée. Patrick rêve d'un monde où l'on utiliserait l'argent de ces subventions pour moderniser la coprahculture, et améliorer son rendement, au lieu d'augmenter artificiellement son cours. A cette condition seulement, l'huile de coco pourrait attendre un prix intéressant, et servir de substitut au diesel.


Rédigé par F K le Vendredi 29 Juillet 2011 à 16:26 | Lu 5349 fois