« Il était temps que l’Etat accompagne pleinement la Polynésie française dans ses efforts » déclare Manuel Valls


Dans cette convention, l'Etat va participer à hauteur de 12 millions d'euros dans les budgets 2015, 2016 et 2017, soit environ les deux tiers du déficit actuel.
PARIS, le 16 avril 2015 -Le président de la Polynésie française, Edouard Fritch a signé jeudi matin à Matignon avec le premier ministre, Manuel Valls, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin la convention consacrant la participation de l’Etat au financement du régime de solidarité territorial de la Polynésie française (RST).

« Au nom de tous les Polynésiens, je souhaite vous remercier de l’effort financier consenti par l’Etat dans un contexte budgétaire qui laisse peu de marges de manœuvre. Les Polynésiens ont toujours marqué leur attachement à la France et ils saluent ce geste de solidarité à notre égard, nous Français du bout du monde » a déclaré Edouard Fritch à l’attention de Manuel Valls et des ministres, Marisol Touraine et George Pau-Langevin.
« En 2008, le gouvernement avait pris une décision lourde de conséquences : celle de suspendre la contribution de l’Etat au régime de solidarité de la Polynésie française. Aujourd’hui, sous votre autorité, Monsieur le président, la Polynésie française est sur la voie du redressement. Il était temps que l’Etat l’accompagne pleinement dans ses efforts, que l’Etat réponde présent pour garantir une protection sociale aux Polynésiens les plus démunis. C’est cela la République. Garantir à chacun la solidarité de la Nation » a témoigné pour sa part le premier ministre.



2,1 milliards FCFP qui ne seront pas portés à la charge des Polynésiens

La convention, signée en présence du ministre polynésien du Logement et de la Rénovation urbaine, Tearii Alpha et de la députée, Maina Sage, prévoit un financement annuel direct de l’Etat au RST à hauteur de 1,4 milliard FCFP (12 millions d’euros) sur la période 2015, 2016, 2017, auquel il convient d’ajouter une économie annuelle de 700 millions FCFP (environ 6 millions d’euros) qui correspond à une baisse de 30% de la sur-facturation des hospitalisations des malades polynésiens en métropole.
Par cette solidarité de l’Etat, ce sont donc 2,1 milliards FCFP (17,6 millions d’euros) qui ne seront pas portés à la charge des Polynésiens pour le financement de leur protection sociale généralisée, soit les deux tiers du déficit annuel du RST.


"L'Etat aide la Polynésie française à changer, à affronter les défis de l'avenir, à se réformer", a souligné Manuel Valls. Interrogé sur le fait de savoir si l'objectif restait à terme que l'Etat ressorte du financement, le Premier ministre a assuré que le dispositif "n'avait rien de provisoire", disant "ne pas préjuger de l'avenir".
Les engagements formulés par le premier ministre tenus

Edouard Fritch salue ce retour de l’Etat au financement du régime de solidarité territorial de la Polynésie française qui avait totalement été supprimé depuis 2008, ainsi que le travail des députés polynésiens qui ont œuvré, comme ils s’y étaient engagés, pour la concrétisation de cette convention.
Le président du Pays se félicite également de l’implication du gouvernement central dans l’aboutissement de ce dossier, soulignant qu’il n’a jamais douté que les engagements formulés par le premier ministre en fin d’année dernière, renforcés par les déclarations du président de la République, seraient bien tenus, malgré quelques soubresauts politiques en Polynésie française.

Un travail d’étroite concertation entre l’Etat et la Polynésie française

Cette convention est le fruit d’un travail d’étroite concertation entre l’Etat et la Polynésie française, sur la base du rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) commandé par le gouvernement de la Polynésie française en 2013 sur les systèmes de protection sociale et de santé.
Pour la rédaction de la convention, la Polynésie française a retenu, parmi les préconisations de l’IGAS, les propositions les plus réalistes pouvant être mises en œuvre, soit immédiatement, soit dans le cadre des travaux de réforme de la protection sociale généralisée (PSG). Elle a également écarté les propositions qui ne lui semblaient pas appropriées.


Le premier Ministre Emmanuel Valls est venu acceuillir en personne le President Edouard Fritch dans la cour de Matignon
Un texte approuvé à l’unanimité par l’assemblée de la Polynésie française

La rédaction de la convention, toujours dans un esprit de concertations, a également tenu compte des observations les plus pertinentes formulées par l’assemblée de la Polynésie française qui a approuvé le texte à l’unanimité, sur la base de la rédaction finale qui lui a été présentée par le gouvernement du Pays.
L’aboutissement des réformes nécessaires, engagées par la collectivité, est une étape indispensable pour entamer, à l’avenir, de nouvelles négociations avec l’Etat pour une participation pérenne au financement de la solidarité, mais également dans la perspective des futures conventions qui pourraient être passées, notamment dans le cadre de la participation nationale au financement du système de santé de la Polynésie française.

Rédigé par () le Jeudi 16 Avril 2015 à 05:14 | Lu 3311 fois