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Il écope de 4 ans ferme pour avoir agressé une matahiapo


. Pour la troisième fois en deux semaines, une affaire d'agression était jugée cet après-midi en comparution immédiate.
. Pour la troisième fois en deux semaines, une affaire d'agression était jugée cet après-midi en comparution immédiate.
PAPEETE, le 9 novembre 2017 - Cet après-midi, un homme de 35 ans était jugé en comparution immédiate pour s'être introduit chez une septuagénaire et l'avoir violemment agressée. La vieille dame, présente à l'audience, aurait pu y perdre la vie. Le prévenu a été condamné à une peine de 5 ans de prison dont un avec sursis.

Il ne fait décidemment pas bon vivre seule lorsque l'on est une femme. Pour la troisième fois en deux semaines, une affaire d'agression était jugée cet après-midi en comparution immédiate. Il était reproché au prévenu, un père de famille âgé de 35 ans, d'avoir brutalement agressé l'une de ses voisines.

Le jour des faits, la victime se rend chez sa sœur qui n'est autre que sa voisine. Alors qu'elle rentre à son domicile vers 17 heures, la matahiapo constate qu'un meuble a été déplacé sur sa terrasse. Se doutant que quelqu'un est entré, la femme fait un tour de sa maison. Lorsqu'elle entre dans sa salle de bain, un individu cagoulé lui saute dessus et tente de l'étrangler. L'homme a pris soin de dévisser l'ampoule permettant d'éclairer la pièce. La victime, frêle mais courageuse, tente de se défendre en griffant son agresseur mais ce dernier continue de serrer ses mains autour de son cou jusqu'à ce qu'il ne sente plus de résistance. La vieille dame a, hier, expliqué au tribunal qu'elle avait feint une perte de connaissance. Pensant que la victime s'est évanouie, l'homme quitte la maison en emportant 37 000 Fcfp. Alertés, les gendarmes se rendent sur place et relèvent de nombreuses empreintes digitales ainsi qu'une chemise noire. Quelques jours après l'agression, les traces papillaires permettent d'interpeller l'auteur des faits.

Entendu par les enquêteurs, l'homme explique qu'il a déjà volé de l'argent et des biens matériels chez la victime mais aussi chez sa sœur et ce, à 4 reprises. Il indique ensuite qu'il s'est couvert le visage comme un "ninja" et a recouvert ses bras dans l'éventualité de griffures. L'agression est d'autant plus incompréhensible que la victime a employé le prévenu pour faire quelques travaux dans son jardin. L'homme connaissait donc les lieux et les habitudes de la vieille dame. Connu de la justice pour une conduite en état alcoolique, le prévenu n'avait jusqu'alors, jamais commis d'actes violents. Il a reconnu être un grand consommateur de paka. C'est d'ailleurs pour s'en acheter qu'il aurait commis des vols.


PREMEDITATION

Cet après-midi, lors de l'audience, l'homme de 35 ans a tenté de présenter ses excuses, " je regrette cet acte, je voudrais m'excuser auprès de la victime." Ce à quoi la vieille dame a répondu: "c'est un peu tard après tout le mal que tu m'as fait." Interrogé par le président du tribunal sur l'extrême dangerosité de cet acte qui aurait pu coûter la vie à une personne particulièrement vulnérable du fait de son âge et de sa corpulence, le prévenu n'a pas semblé réaliser que cette affaire aurait pu se terminer devant la cour d'assises. Face aux gendarmes, il avait indiqué avoir étranglé la victime pour la "neutraliser". Le président du tribunal l'a, hier, interrogé à ce sujet: "Dites-moi, comment faites-vous la différence entre le fait de neutraliser et de tuer? Car, vous auriez pu la tuer!"

Le procureur de la République a souhaité une peine exemplaire:" c'est une affaire effroyable dans laquelle on se demande quel est le plus grave. Est-ce la préméditation? Car le prévenu a tout préparé, il s'est habillé en conséquence et a dévissé l'ampoule. Est-ce la traîtrise? Cette femme est gentille, elle lui avait donné du travail. L'on peut même s'interroger sur la qualification des faits." Le représentant du ministère public a finalement requis une peine de 8 ans de prison. L'homme encourait jusqu'à dix ans.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l'homme à une peine de cinq ans de prison dont un avec sursis, mise à l'épreuve pendant trois ans, obligations de se soigner sa dépendance au paka et d'indemniser la vieille dame qui s'est montrée soulagée à l'issue de l'audience.

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 9 Novembre 2017 à 17:09 | Lu 1703 fois